Deux fois plus de cas en Montérégie

La Direction de santé publique de la Montérégie avertit que le nombre de cas de maladie de Lyme a doublé l’année dernière et qu’il continue d’augmenter.
Qui dit arrivée de la saison chaude, dit aussi arrivée de la saison de la maladie de Lyme. La directrice de santé publique de la Montérégie, la Dre Julie Loslier, a annoncé que la maladie est plus présente que jamais en Montérégie. « Malheureusement, en Montérégie, il y a de plus en plus de tiques infectées, et parallèlement de plus en plus de personnes qui sont atteintes de la maladie de Lyme », a-t-elle déclaré.

Un nombre en pleine croissance

En 2017, le nombre de cas a doublé par rapport à 2016, passant de 56 à 102. Ce chiffre serait en constante hausse depuis 2008, où on a décelé un seul cas à Saint-Jean-sur-Richelieu; en 2013, on a commencé à noter la propagation.
De plus, ce chiffre pourrait s’avérer plus élevé. « Pour toute maladie à déclaration obligatoire il y a un phénomène de sous-déclaration, on n’a pas tous les cas », a informé le Dr François Milord, médecin-conseil à la Direction de santé publique de la Montérégie.
La Montérégie est la région du Québec la plus touchée, tout juste avant l’Estrie, en raison de sa frontière commune avec l’état du Vermont, d’où vient la maladie. C’est pour cela que le tiers des cas déclarés en 2017 était chez des Montérégiens.

102
C’est le nombre de cas de maladie de Lyme déclarés en Montérégie en 2017.

Selon la Dre Loslier, la Montérégie approche de manière inquiétante de la « haute incidence », c’est-à-dire une situation où il y a plus de 10 cas de maladie de Lyme pour 100 000 personnes : « En Montérégie, on approche de cette définition avec sept cas sur 100 000 personnes pour l’année 2017. »
La Direction de santé publique de la Montérégie a produit une carte interactive indiquant le niveau de risque de chacune des municipalités. D’après cette carte, Saint-Bruno-de-Montarville a un niveau de risque élevé et endémique, soit le niveau le plus grave.
C’est la raison pour laquelle, à Saint-Bruno, il est possible de se procurer un antibiotique à administrer en prévention, soit après une piqûre, mais avant l’apparition des symptômes, ce qu’on appelle la prophylaxie.
Toutefois, comme le niveau de risque est très élevé, la carte indique qu’il n’est pas nécessaire d’analyser la tique si on réussit à la retirer.

Environnements et populations sensibles

La Direction de santé publique de la Montérégie a démontré que la population la plus atteinte par la maladie de Lyme est celle de 60 à 74 ans, en mentionnant que ni l’âge ni l’état de santé ne sont liés à l’acquisition de la maladie. « Le facteur de risque, c’est l’exposition; donc l’hypothèse ici, c’est que les personnes de ce groupe d’âge sont davantage retraitées et ont davantage de temps à consacrer aux loisirs extérieurs qui les mettent à risque », précise la Dre Loslier.
Les jeunes de 15 ans et moins sont aussi les plus touchés, pour les mêmes raisons d’exposition.
Tous les territoires sont considérés comme potentiellement dangereux. Selon la carte interactive de la Direction de santé publique de la Montérégie, aucune zone n’a un niveau de risque faible.

Pas de recours officiel

Le Dr François Milord a réitéré les mesures de précaution à prendre avant l’exposition, comme le port de vêtements longs et l’application de chasse-moustiques, et après l’exposition, comme un examen du corps et une douche.
Il mentionne qu’il n’y a pas de mesures qui peuvent être prises pour contrer les tiques dans leur environnement. Il explique : « Il n’y a pas de moyens qui fonctionnent bien jusqu’à maintenant pour contrôler le cycle naturel de la tique dans l’environnement. On ne peut pas agir dans les grands boisés, c’est totalement impossible. »
La prévention reste donc le moyen le plus efficace d’éviter d’attraper la maladie de Lyme. C’est pourquoi l’on installe de nombreuses affiches préventives dans les municipalités de la Montérégie.