Détruire les écoles pour refaire à neuf

Le ministre de l’Éducation du Québec, Jean-François Roberge, a annoncé la destruction prochaine d’une école qui est un bâtiment patrimonial: cela n’est pas sans rappeler une situation s’étant passée à Saint-Bruno.

1990 : le ministère de l’éducation prend la décision de détruire le collège Mont-Saint-Gabriel, situé dans ce qui est aujourd’hui le parc national du Mont-Saint-Bruno. Ce choix est controversé et contesté à l’époque, mais l’État fera finalement construire un mémorial pour souligner l’héritage des Frères de Saint-Gabriel, qui ont marqué l’histoire du mont Saint-Bruno. Cette école avait été bâtie en 1924 et allait être classée bâtiment patrimonial, mais a finalement été détruite. De nos jours, d’autres écoles de nos villes devront être détruites pour refaire des projets à partir de zéro.

Cette situation où une école est démolie dans la controverse ressemble à certains égards à celle de l’école Saint-Damien-de-Buckland. Le cas de ce collège est quelque peu différent: c’est encore une fois un bâtiment patrimonial qui sera détruit, mais celui-ci doit subir de grands travaux de rénovation s’il n’est pas détruit. 

Ce bâtiment patrimonial sera pour sa part remplacé par une nouvelle école étant donné que les coûts de rénovation sont plus élevés que ceux de la démolition et la reconstruction d’un immeuble neuf. Les différents gouvernements qui se sont succédés ont mis de côté les investissements dans le parc immobilier des centres de services scolaires. Cela se fait parfois au détriment de bâtiments patrimoniaux ou anciens.

« Ça a été tellement laissé à l’abandon que parfois ça coûte moins cher de reconstruire que de rénover »

-Jean-François Roberge

D’autres à venir

Questionné à savoir si le gouvernement du Québec comptait continuer de remplacer des écoles anciennes par des nouvelles constructions ou à détruire des établissements scolaires, le ministre Roberge indique au journal que « depuis 2 ans, on a initié un nouveau programme démolition reconstruction. On a mis plus de 500 M$ dans les deux dernières années, du jamais fait. » 

Pour le député de Chambly, « normalement, si on entretient une école correctement au fil des années, on devrait être capable de la rénover. Ça a été tellement laissé à l’abandon que parfois ça coûte moins cher de reconstruire que de rénover ».

Pour 2021-2022, le site internet du ministère de l’éducation du Québec indique qu’ « une aide financière totale de 0,9 millard de dollars permettra notamment la réalisation d’une quarantaine de nouveaux projets de construction, d’agrandissement et de transformation d’écoles ainsi que d’acquisition d’unités modulaires. »

À Saint-Bruno, l’école primaire Albert-Shweitzer est de ces établissements qui sont modifiés selon les mesures du gouvernement provincial. On y a d’abord ajouté des classes modulaires, mais un projet est sur la glace pour un agrandissement et une reconstruction totale du bâtiment. Seulement pour reconstruire et agrandir l’école, un budget de 35,7 millions de dollars  est prévu. 

Le Centre de services scolaire des Patriotes a également 4 autres projets de reconstruction en attente, qui totalisent des investissements évalués à 143,4 millions de dollars.