Des questions sur l’aéroport et une résolution de Saint-Bruno
À Saint-Bruno-de-Montarville, des citoyens s’opposent au projet de développement de l’aéroport métropolitain de Montréal (MET). Ils étaient nombreux, la semaine dernière à l’assemblée, à faire pression sur le conseil municipal.
« Avez-vous un plan d’action pour utiliser la mobilisation? Quelles sont vos prochaines actions pour faire pression? Vous faites des résolutions, échangez votre position, mais vous ne faites pas pression », dénonce la citoyenne Claudie Lacharité en s’adressant aux élus. Selon elle, la Ville ne se positionne pas sur la question du développement de l’aéroport. « C’est la perception que j’ai de l’extérieur. »
De son côté, Mme Larue se questionne si des études de bruit sur la faune ont été réalisées pour en connaître les effets sur les animaux à proximité de l’aéroport.
M. Golden, un autre citoyen inquiet du développement de l’infrastructure à Saint-Hubert, a déploré l’étude acoustique « inadéquate, simpliste et favorable ». Le rapport a été dévoilé par l’aéroport le 22 décembre dernier.
Stéphanie K/Bidi, membre de Mères au front et de la Coalition Halte-Air Saint-Hubert, a signalé la « désinformation médiatique » de DASH-L dans ses études et rapports. « Ça doit passer, par un moyen ou un autre, devant les élus à la Table de concertation, mais personne ne dit rien publiquement pour dénoncer ces désinformations-là. » Mme K/Bidi insiste. « La Coalition, nous voulons l’arrêt immédiat des travaux et un moratoire. »
Le mouvement citoyens réclame à la Ville d’obtenir les répercussions sanitaires, environnementales et économiques du développement de l’aéroport.
Par quelques citoyens, les élus se sont fait reprocher de ne pas sortir publiquement pour afficher leur désaccord au projet d’expansion.
Les citoyens s’opposent
L’aéroport métropolitain de Montréal (anciennement l’aéroport Montréal Saint-Hubert) est un dossier dans lequel de plus en plus de citoyens indignés ont décidé de s’impliquer, notamment au sein de la Coalition Halte-Air Saint-Hubert.
Le maire de Saint-Bruno, Ludovic Grisé Farand, a profité de l’occasion pour féliciter ces gens qui se regroupent afin de faire pression, parlant de travail d’équipe contre le projet de développement de l’aéroport.
« Mais je suis très pessimiste sur la conclusion de tout ça », reconnaît-il auprès des citoyens, évoquant du même souffle l’aspect de juridiction.
Un vide règlementaire
« Ce que l’on m’a confirmé, c’est que DASH-L est souverain complètement sur le développement de l’aéroport. La question a été posée. Donc, ce n’est pas évident. »
Le maire a aussi parlé d’un projet qui s’auto-contrôle, dont les contrecoups toucheront « un paquet de citoyens », et aux conséquences environnementales. « C’est quand même assez préoccupant », ajoute-t-il.
Selon M. Grisé Farand, les actions que peut entreprendre la Ville sont très limitées. « L’aéroport est dans un vide règlementaire. Le peu de contrôle qui nous restait a été aboli. Nous sommes tous préoccupés par ce développement-là. Autant que vous, en tant que résidents, mais aussi en tant que ville limitrophe à l’aéroport. La réalité, c’est que le projet est canné. Le projet est en construction. »
« Vous ne faites pas pression. » – Claudie Lacharité
Rappelons qu’en mai 2022, Saint-Bruno, Sainte-Julie et Saint-Basile ont déposé leur projet de mémoire devant les commissaires de la consultation publique sur le développement de l’aéroport. « À Saint-Bruno, nous sommes un peu plus belliqueux envers le projet que Saint-Basile et Sainte-Julie. Il y a un petit décalage. J’ai dit dès le début que j’étais contre le projet, déclare M. Grisé Farand. Il n’y a aucun avantage pour Saint-Bruno. »
Message reçu
Devant les critiques citoyennes, le conseiller du district 8 et responsable du dossier de l’aéroport, Marc-André Paquette, a répondu.
« On s’entend pour dire que nous sommes contre le développement de l’aéroport. Mais le message que nous ne sommes pas assez visibles, que nous ne brassons pas assez de choses, aussi, est reçu. Je veux que l’on parte d’ici avec cette idée-là : message bien reçu. »
Une résolution de la Ville
Saint-Bruno-de-Montarville a déposé, mardi dernier en assemblée, une résolution concernant l’aéroport métropolitain de Montréal qui s’adresse à la fois à Transports Canada, DASH-L et Longueuil.
« C’est une grosse commande, mais c’est un gros projet qui a de gros impacts pour la Ville. Alors nous visons haut »,
mentionne le maire de Saint-Bruno, Ludovic Grisé Farand.
Pour Transports Canada
Ainsi, Saint-Bruno réitère auprès de Transports Canada le besoin d’interdire les mouvements aériens dont les niveaux sonores sont inacceptables durant la nuit. « C’est la base, commente Ludovic Grisé Farand. Même ceux qui sont pour le projet ne veulent pas de vols de nuit. » La Ville demande aussi à Transports Canada de souligner auprès des autres instances, DASH-L et Longueuil, que des activités qui génèrent du bruit et qui ne sont pas attribuables à des mouvements aériens ne devraient pas se dérouler de nuit. Saint-Bruno cite les tests moteurs.
La Ville transmet à nouveau une copie du mémoire à Transports Canada et Nav Canada et rappelle l’importance de reconsidérer les tracés de vols et les procédures de décollage afin de réduire les effets sonores des mouvements aériens.
En entrevue avec Les Versants, le maire Grisé Farand souligne que le temps file. « Nous attendons toujours une réponse du ministre des Transports, Pablo Rodriguez, qui doit se prononcer sur l’interdiction des vols de nuit. Il doit le faire d’ici le 1er avril. Pour nous, le signalement à ce niveau est important. »
Pour DASH-L et Longueuil
La résolution s’adresse aussi à DASH-L et à Longueuil. En ce sens, Saint-Bruno demande à DASH-L une copie de l’étude de circulation qu’a obtenue Longueuil. Elle rappelle aussi à DASH-L que les études de circulation sont une requête explicite de Saint-Bruno, qui n’a pas reçu celle acheminée à Longueuil. « Ça nous a beaucoup dérangés », confie M. Grisé Farand.
L’élu du district 8, Marc-André Paquette, et membre du groupe de travail sur le Développement durable et le Climat sonore issu de la Table de développement et responsable du dossier de l’aéroport, précise. « Nous avons su récemment que l’étude d’impact de circulation sur Clairevue avait été effectuée, mais transmise à Longueuil uniquement. Si nous ne participions pas à ces discussions, jamais nous ne l’aurions su. »
La Municipalité réitère son opposition au projet d’expansion de l’aéroport et rappelle que sans mesures de mitigation pour les citoyens, il n’y aura pas d’acceptabilité sociale au projet. La résolution contient plusieurs autres demandes, dont la garantie que les vols internationaux seront interdits.