Des mesures pour les médias fin septembre

Les difficultés financières du groupe Capitales Médias, qui mettent en péril la publication de six quotidiens au Québec sur les dix que compte la province, sèment une onde de choc dans le monde de l’information régionale. Nathalie Roy, ministre de la Culture et des Communications et députée de la circonscription de Montarville, a répondu à nos questions sur ce que compte faire le gouvernement provincial pour que les citoyens continuent à être informés.

La situation que traverse le groupe Capitales Médias n’est-elle pas que la pointe de l’iceberg?

Nous recherchons une solution globale, équitable et applicable pour tout le monde. Nous avions une situation urgente avec le Groupe Capitales Médias pour sauvegarder le journalisme et préserver aux citoyens l’accès à l’information dans tout le Québec, mais nous avons une vision plus grande et plus large.

Cela fait une dizaine d’années, et le mouvement s’est accéléré dans les 5 à 6 ans, où des plateformes numériques ont favorisé l’exode de la publicité dans les médias traditionnels. Ceci est vrai dans tous les pays industrialisés.

Que comptez-vous faire ?

En novembre, j’avais manifesté la volonté de mettre en place une commission parlementaire pour se pencher sur la question, une commission non partisane, car il est question ici de l’avenir de nos démocraties. Nous voulons obtenir ainsi une solution globale pour les médias. Dans le passé, aucun gouvernement n’a fait ça. Il y a eu des mesures par-ci par-là, mais aucune approche globale. Il faut aider le journalisme.

Quand les premières mesures seront-elles dévoilées?

Cette commission commencera la semaine prochaine et 36 groupes vont se réunir sur le sujet. J’aurais aimé que cela débute plus tôt, mais le processus parlementaire prend du temps.

Nous n’avons cependant pas attendu pour nous mettre au travail et créer un comité interministériel. Nous sommes trois avec le ministre des Finances, Éric Girard, et le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, à déjà avoir travaillé pour trouver des pistes de solution. Il n’y aura pas qu’une mesure qui sera prise.

Notre décision sera connue très rapidement. On a un bouquet de mesures que nous souhaitons mettre de l’avant. Dès la fin de la Commission fin septembre, début octobre, nous aurons trouvé une solution globale, équitable et applicable.

Nous avons déjà ouvert un programme pour aider les médias à la transformation numérique et 16 médias ont levé la main pour obtenir cette aide. Nous avons débloqué une enveloppe de 6,5 millions au printemps afin d’alléger les obligations des journaux dans le financement de la récupération de papier.

Il y a des discussions avec votre homologue au fédéral?

En juin, c’était la première réunion des ministres de la Culture au Canada. La question de la crise que traversent les médias n’était même pas à l’ordre du jour, c’est moi qui ai demandé qu’on l’insère, car il y a urgence d’agir. Le gouvernement fédéral et les autres provinces ont entendu les besoins qu’il y avait. Il faut une aide avec de l’argent comptant pour les médias en difficultés. Le crédit d’impôt déjà proposé par le fédéral ne s’appliquera pas avant plusieurs mois.

Restaurer les avis publics, est-ce que cela pourrait être une piste des nouvelles mesures à prendre?

Concernant le projet de loi 122 et la possibilité aux municipalités de retirer les avis publics des publications, on va surveiller ça. Il y aura sûrement des propositions en ce sens au sein de la commission qui va bientôt se rassembler.