Des incendies complexes et intenses
Le Service de sécurité incendie de la Ville de Sainte-Julie effectue de la sensibilisation auprès de la population concernant le risque d’incendie des piles et des batteries au lithium-ion.
« Des cas sont arrivés dans d’autres villes et ce type d’incendie exige des interventions plus complexes », répond la porte-parole de Sainte-Julie, Julie Martin.
À Sainte-Julie, il y a eu un seul incendie de batterie au lithium-ion depuis les trois dernières années, causé par un appareil gyroscopique (hoverboard). « Depuis, aucun autre événement n’a été signalé », précise Julie Martin.
À la hausse
Du côté de la Régie intermunicipale de sécurité incendie de la Vallée-du-Richelieu (RISIVR), huit incendies de ce type ont été constatés depuis 2019. Ces incidents ont engendré des dommages d’une valeur de 100 000 $.
Parmi ces incendies, trois sont survenus l’an dernier. Puis, en quatre mois cette année, deux feux de batterie au lithium-ion ont été maîtrisés sur le territoire de la RISIVR. « C’est en évolution. Il y avait eu une forte baisse pendant la pandémie. Depuis 2023, ça augmente. Cette année, on imagine que ce sera encore en hausse », dit le chef de division des opérations de la RISIVR, Martin Dussault.
Contacté par le journal Les Versants, le Service de sécurité incendie de l’agglomération de Longueuil indique l’incendie d’un véhicule hybride sur son territoire en 2023. Jusqu’à maintenant, aucun véhicule électrique ou hybride n’a pris feu en 2024. « Pour les autres types de transports électriques, que ce soit scooters, vélos, trottinettes… nous comptons trois incendies en 2023 et deux en 2024 », répond le porte-parole de l’agglomération de Longueuil, Raphaël Larocque-Cyr.
Des appareils du quotidien
Aujourd’hui, des appareils de tous les jours fonctionnent avec une pile ou une batterie au lithium. C’est le cas d’outils de construction, de vélos et de trottinettes électriques, d’ordinateurs, de téléphones cellulaires. Des instruments du quotidien que les gens rangent à l’intérieur des maisons. Ces batteries peuvent surchauffer, prendre feu ou exploser. M. Dussault se souvient notamment d’une « intervention inusitée » lors de laquelle des bas chauffants avaient pris feu. « La personne était dans son lit », précise-t-il.
Enjeux et défis
Pour les pompiers, la pile au lithium-ion amène son lot de défis et de problèmes. Quand il brûle, un véhicule à essence dégage une chaleur de 800 degrés Celsius, alors qu’un modèle électrique génère une chaleur de 2700 degrés Celsius. « Le problème, c’est l’énergie dans la pile au lithium-ion. Quand elle prend feu, c’est toute l’énergie stockée qui brûle. Ça peut causer des explosions et des dommages à l’intérieur. Les garages souterrains deviennent aussi un enjeu pour nous », poursuit Martin Dussault, qui parle d’une « nouvelle tendance qui se déroule en arrière-plan sous le radar ».
« Les statistiques nord-américaines démontrent qu’il y a moins de feux de véhicules électriques que d’incendies de véhicules à combustion interne. Par contre, l’intensité des incendies de véhicules à batterie au lithium est plus importante et le développement de l’incendie se fait beaucoup plus rapidement », mentionne quant à lui Raphaël Larocque-Cyr.
À la RISIVR, un bureau de prévention a été mis en place afin d’analyser le dossier des risques d’incendies dus aux piles au lithium-ion. Selon M. Dussault, le but n’est pas d’être alarmiste et de faire peur aux gens, mais de les sensibiliser. « La crainte, c’est que ces incendies n’iront pas en diminuant. Nous avons un beau défi devant nous », conclut-il.