Des enjeux de taille : cybersécurité et Internet

Mélissa Canseliet, citoyenne de Saint-Basile-le-Grand et experte en neurosciences et cyberpsychologie, anime une activité pour les jeunes concernant la sécurité sur Internet.

L’activité présentée par Mme Canseliet n’est pas commune. Les formations pour les jeunes et les adultes (autres qu’en entreprises) concernant la cybersécurité sont quasi inexistantes ce que déplore la scientifique. C’est pourquoi elle s’est lancée dans ce projet. Elle a créé son entreprise Humanet pour outiller la population à une utilisation sécuritaire d’Internet. « La création d’Humanet c’est une révolte. Il n’y a aucune formation et aucuns outils mis à la disposition de la population concernant la cybersécurité. On vit dans une ère de cyberINsécurité. Je souhaite partager mes connaissances. La sensibilisation doit être à la hauteur de l’enjeu et l’enjeu ici est de taille », souligne Mélissa Canseliet. 

Selon l’experte, l’esprit critique et l’empathie sont deux pôles incontournables quant à l’utilisation d’Internet. Les écrans agissent comme une barrière. On a un sentiment d’anonymat et que ce qu’on publie sur les réseaux sociaux, par exemple, est éphémère, mais ce n’est pas le cas. L’anonymat en ligne n’existe pas et toute l’information publiée peut être retrouvée. 

« La sensibilisation doit être à la hauteur de l’enjeu et l’enjeu ici est de taille. » – Mélissa Canseliet

De plus, en ligne, on n’a pas le contrôle de la communication, on ne peut pas lire l’émotion des gens et connaitre l’effet que nos propos ont sur les autres. « Internet s’est comme une métropole étrangère. Il y a des quartiers qui sont moins recommandables que d’autres », mentionne la scientifique.

En utilisant les réseaux sociaux, un sentiment d’équité fait en sorte qu’on peut se donner la légitimité de diffuser des propos sans responsabilité. Par exemple, un influenceur possédant des milliers d’abonnés pourrait vanter les bienfaits d’un produit. Plus tard, on se rend compte que le produit en question est nocif pour la santé. L’influenceur a une responsabilité dans tout ça. Les propos diffusés en ligne ont des conséquences, parfois extrêmement graves. « Il faut garder un esprit critique. Les informations qu’on retrouve sur Internet ne sont pas toutes véridiques », explique Mme Canseliet.

Biais

En terme d’utilisation d’Internet et des réseaux sociaux, il existe plusieurs biais. Par exemple, le biais de groupe, une personne qui se situe dans son entourage proche peut communiquer une information qui sera plus facilement acceptée. Si une personne à l’extérieur du groupe communique une information différente, les membres du groupe vont avoir tendance à considérer cette personne comme « ennemie » puisqu’elle ne partage pas la même opinion ou information qu’eux.

Le biais de négativité représente la tendance des gens à accorder plus d’importance aux informations et aux événements négatifs. Le biais de disponibilité fait référence au fait que nous voyons des choses en ligne et que nous pensons que cela va nous arriver. Par exemple, on regarde une vidéo d’une personne attaquée par un requin. En nageant dans la mer, on a peur que la même situation nous arrive même si les chances sont minimes.

Plusieurs autres biais existent qui font en sorte que les gens traitent l’information reçue d’une façon ou d’une autre. C’est pourquoi il est primordial pour Mélissa Canseliet de garder un esprit critique. De plus, il faut faire preuve d’empathie. Des personnes peuvent penser différemment puisqu’ils ont un bagage, un entourage, et des expériences différentes.

Biographie

Mélissa Canseliet a fait de nombreuses études en cyberpsychologie, en neuroscience et en cybersécurité. Elle a travaillé à l’Université d’Oxford en Angleterre en tant qu’ingénieure de recherche. Elle a également travaillé pour Ubisoft, [une entreprise de développement, d’édition et de distribution de jeux vidéo], France et à Montréal concernant la conception de produits innovants et intuitifs. Elle cumule 12 ans d’expérience en comportements en ligne. 

L’activité « Sois plus malin sur Internet ! » aura lieu samedi le 20 janvier de 13 h 30 à 14 h 45 à la bibliothèque Roland-LeBlanc. L’inscription est requise, et ce, dès le 2 janvier par téléphone au 450-461-8000, poste 8500, ou en personne à la bibliothèque.