Déplacement de classes spécialisées à Sainte-Julie

Le Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP) fermera deux classes pour élèves en difficulté à l’école du Moulin de Sainte-Julie.

Le 5 mai dernier, des parents d’élèves en difficulté globale de développement (DGD) ont reçu une bien mauvaise nouvelle. L’école primaire de leur enfant ferme deux des cinq classes spécialisées pour les transférer vers l’école Arc-en-ciel. En tout, 21 élèves devront changer d’école. 

Les enfants se trouvant dans ces classes ont des maladies génétiques, des déficiences intellectuelles légères, des handicaps physiques et autres. Les parents ont été révoltés par la nouvelle. Lors d’une rencontre avec le CSSP, le 11 mai dernier, ils ont réussi à faire reculer le Centre, passant de deux classes à une seule. Seulement 11 jeunes du préscolaire auront à changer d’école. Mais les parents continuent de mettre de la pression sur l’établissement pour renverser cette décision.

Katy Rosa est la maman d’une jeune fille qui fréquente une de ces classes. Cette dernière est atteinte d’une maladie génétique rare qui touche deux chromosomes. Elle est non verbale, dyspraxique [trouble moteur], déficitaire de l’attention [TDAH] et épileptique.

Mme Rosa trouve cette décision du CSSP déplorable. « L’école du Moulin a fait plusieurs aménagements au fil des années afin de favoriser l’intégration de ces élèves (toilettes adaptées, module de jeux adaptés, etc.). » Selon elle, les installations de l’école Arc-en-Ciel ne sont pas adaptées et elle ne possède pas le personnel adéquat pour accueillir ces élèves. De plus, aucun membre du personnel actuel de l’école du Moulin (enseignantes, techniciennes en éducation spécialisée, etc.) ne serait en mesure de suivre les élèves vers l’école Arc-en-Ciel. Les enfants auraient donc à s’adapter à la fois à un nouveau milieu et à du nouveau personnel. « C’est déjà dur pour eux de s’adapter, de se faire des amis. Ils [le CSSP] vont tout briser ça », mentionne Mme Rosa.

Pourquoi?

Lors de la rencontre du 11 mai dernier, les parents ont demandé des explications au CSSP. Ils voulaient savoir pourquoi ce dernier avait pris la décision de faire ce transfert. Selon Mme Rosa, aucune raison n’a été donnée. « Ils [les membres du CSSP] ne nous ont jamais donné de raison. Ils ne sont même pas capables de nous dire pourquoi », mentionne Mme Rosa.

L’école Victor-Doré, de Montréal, accueillait des élèves de plusieurs municipalités, dont celle de Sainte-Julie. Des enfants lourdement handicapés. L’an prochain, l’école ne pourra plus accueillir ces élèves à la suite d’une restructuration. Les élèves venant de Sainte-Julie devront désormais être scolariser à l’école du Moulin. « Il faut comprendre qu’il s’agit d’un déplacement nécessaire pour accueillir des élèves à mobilité réduite que nous devrons dorénavant scolariser. En effet, jusqu’à cette année, nos élèves ayant des besoins moteurs plus importants, dont ceux en fauteuils roulants, étaient scolarisés à l’école Victor-Doré. Il y a un changement de critères d’admission à Victor-Doré, ce qui fait que nous serons de plus en plus appelés à scolariser ces élèves dans nos écoles », explique Isabelle Beyrouti, directrice adjointe du Service de secrétariat général et des communications au CSSP.

La suite

Mme Rosa continue de travailler avec d’autres parents pour éviter le transfert de la classe. Elle contacte divers médias pour faire connaître sa cause. Récemment, on a pu entendre Maude Jenneau, une autre maman d’une élève fréquentant cette école, lors d’une entrevue à la radio avec Patrick Lagacé et le directeur général du CSSP Luc Lapointe. « Ça fait deux ans qu’elle fréquente l’école du Moulin. Elle commence à aimer l’école, c’est la première année où ça se passe bien. C’est la stabilité qui permet ça », explique la maman. « Dans ce cas particulier, c’est un changement de vocation de l’école Victor-Doré, située à Montréal. On avait l’habitude de référer des élèves avec des problèmes de motricité ou de mobilité vers cette école. Puisque cette école n’offrira plus ces services, nous allons accueillir ces jeunes dans les écoles du CSSP », explique M. Lapointe.