Des classes d’enseignement spécialisé déplacées à Saint-Basile

Une décision de la Commission scolaire des Patriotes (CSP) de déplacer des classes d’enseignement spécialisé dans d’autres écoles a soulevé l’inquiétude de plusieurs parents.

En avril, la CSP annonçait avec joie qu’elle bonifiait son offre de services classes d’enseignement spécialisé aux élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (HDAA) en ajoutant 17 nouvelles classes au coût de quatre millions de dollars.

Toutefois, avec l’ouverture de ces nouveaux points de services, certaines classes doivent être relocalisées. C’est le cas pour l’École De Montarville à Saint-Bruno-de-Montarville, dont les élèves à besoins particuliers, environ une vingtaine, devront être transférés à l’École de la Chanterelle à Saint-Basile-le-Grand.

Certains parents de ces enfants dénoncent cette décision qui, selon eux, chamboulera leur enfant et leur parcours scolaire. « Nous sommes d’avis que la commission scolaire va mettre en péril la réussite scolaire de ces enfants en brisant leur lien d’attachement et leurs habitudes de vie, en les obligeant à s’adapter à un nouveau milieu. Les enfants autistes sont parmi les plus fragiles à cet égard », soutiennent Christine Simard et François Hubert dans une lettre ouverte.

Une autre mère qui est entrée en contact avec le journal Les Versants, mais qui souhaite préserver l’anonymat, s’inquiète aussi des effets qu’aura ce changement sur son fils : « Dès que la routine de mon fils est changée, même s’il s’agit d’une chose minime, ça prend vraiment beaucoup de temps pour qu’il s’y adapte, alors je ne sais pas combien de temps durera sa réaction quand il changera d’école. »

Un changement mesuré

En réponse aux préoccupations des parents, qu’elle trouve légitimes, la présidente de la CSP, Hélène Roberge, assure que la transition se fera de manière la plus harmonieuse possible : « Le personnel de l’école et les enseignants surtout comprennent très bien que ce sont des élèves avec des particularités, qui sont fragiles et qu’il faut que ce soit fait de la bonne façon. Ils travaillent continuellement pour organiser la transition. »

« L’objectif, c’est qu’ils restent à la même école jusqu’à la fin de leur primaire; à Saint-Bruno, ça aurait été impossible à terme. » – Hélène Roberge

Selon elle, en juin, les élèves touchés par le changement pourront visiter leur future école avec leurs parents. « Ils ont déjà reçu des photos de leur futur lieu de scolarisation, parce qu’ils fonctionnent beaucoup avec les images, afin qu’ils puissent se familiariser graduellement », ajoute-t-elle.

La présidente affirme également que les enseignants suivront leurs groupes et que les nouvelles classes ressembleront le plus possible à leur environnement : « L’ameublement des classes va être le même, on déménage les meubles et les accessoires pour que leur environnement soit préservé. Les locaux ne seront pas nécessairement prêts pour la visite, mais il va y avoir des travaux durant l’été. »

Des ajustements devront sûrement être faits lorsque les élèves entreront dans leur nouvelle école à la prochaine rentrée.

Un changement nécessaire

Mais ce qui fâche aussi certains parents, c’est que les élèves de Saint-Bruno seront éloignés de leur milieu de vie. « En les transférant dans la ville voisine, nous devrons utiliser le transport scolaire et le service de garde, ce que nous avions éliminé de l’horaire de notre fils, puisque cela contribuait à augmenter sa charge cognitive en allongeant sa journée. La proximité de l’école nous aidait énormément à concilier travail et famille, surtout en périodes de crise au quotidien », déclarent Christine Simard et François Hubert.

En contrepartie, les élèves de Saint-Basile se rapprocheront du leur. « Pour prendre la décision, on a fait une analyse de notre territoire : l’objectif, c’était d’être plus équitable et d’offrir des points de services le plus près possible de l’endroit où les élèves qui ont des besoins particuliers se trouvent, indique Hélène Roberge. C’était nécessaire de déplacer des classes, il faut comprendre qu’en ce moment à l’École De Montarville, il y a des élèves de Saint-Basile, pas seulement de Saint-Bruno, et qu’on rapproche la classe de plusieurs élèves. »

De plus, d’après la présidente, l’École De Montarville n’offrait pas l’espace nécessaire pour recevoir plus de classes d’enseignement particulier, contrairement à l’École de la Chanterelle : « L’objectif, c’est qu’ils restent à la même école jusqu’à la fin de leur primaire; à Saint-Bruno, ça aurait été impossible à terme. »

Hélène Roberge souhaite ainsi rassurer les parents et estime que la commission scolaire a pu répondre à leurs préoccupations. Il y aura également l’ajout de classes d’enseignement spécialisé à l’École Le Rucher à Sainte-Julie.