Des citoyens demandent 50 km/h

Vitesse sur la rue Principale

Le sujet de la vitesse sur la rue Principale, à Saint-Basile-le-Grand, a été ramené sur la table lors de la plus récente assemblée ordinaire.

Il y a un an, Félix D’Amours avait pris le micro lors de la Parole aux Grandbasilois afin de parler de sécurité routière. Dans son allocution, il demandait aux membres du conseil municipal de revoir la vitesse permise sur la portion rurale de la rue Principale (réduire la limite de 70 à 50 km/h) et d’ajouter un panneau d’arrêt à l’une des intersections, celle située à quelques mètres du CPE Les Contes de fées. Une pétition de plus de 200 signatures accompagnait sa demande.

« On ne veut pas que la rue Principale devienne une voie de transit ni une autoroute. » – Jonathan Bouchard

Il faut savoir qu’on parle ici de la rue Principale qui se dirige vers la municipalité de Saint-Mathieu-de-Beloeil. Il s’agit d’une artère qui débute derrière les concessionnaires automobiles de Saint-Basile, croise les rues Alvares, de la Diligence, des Fromagers et longe les écuries. Les courbes sont nombreuses, la végétation est dense par endroits. Plus loin, la rue Principale devient le chemin Trudeau, traverse la rue Bernard-Pilon (route 229) et se rend jusqu’à l’autoroute 20.

Un an plus tard, le 3 juin dernier, Félix D’Amours s’est adressé à nouveau aux élus, cette fois appuyé de quelques résidants concernés et inquiets. « Ce soir, je suis accompagné de plusieurs citoyens du secteur. Notre demande consiste à modifier la vitesse sur la rue Principale. C’est un dossier qui a déjà été apporté au comité de circulation », mentionne M. D’Amours. D’ailleurs, en tant que citoyen bénévole, il en fait partie.

Par contre, en raison d’une modification aux Règles de constitution et de régie interne des comités consultatifs [à savoir : tout membre d’un comité doit déclarer son intérêt dans une question soumise au comité et se retirer des discussions et des décisions prises sur cette question], M. D’Amours ne peut pas assister aux discussions sur le sujet. « Depuis l’année dernière, je n’avais pas vu d’amélioration. C’est au comité de circulation que ça coinçait. J’ai décidé de présenter ma candidature pour en faire partie », raconte le Grandbasilois, en entrevue avec Les Versants. Il est membre depuis février dernier, ce qui lui a permis d’aborder le sujet de la vitesse sur Principale. « Mais en raison d’un conflit d’intérêts, j’ai dû quitter la salle sans pouvoir partager mon point de vue. À mon retour, le comité avait décidé de rester à 70 km/h. »

Pour plaider son point, Félix D’Amours constate qu’il n’y a pas eu d’amélioration et parle d’une situation dangereuse pour tous : « Pour nos familles, nos enfants, les cyclistes et même les animaux. »

Aussi une question de trafic

Mais pour ce père de famille, ce n’est plus seulement une question de vitesse, mais aussi de trafic : « Le problème n’est pas tant la vitesse que le débit journalier moyen. Il y a un grand débit de circulation. Il faut réussir à le diminuer, et éviter que ce soit une voie de transit. »Il compte maintenant demander au comité de circulation des statistiques afin de connaître le nombre de voitures qui empruntent le chemin visé.

M. D’Amours a de plus effleuré le sujet des futurs travaux au pont Louis-Hippolyte-La Fontaine. Selon lui, la situation sera encore pire si rien n’est effectué d’ici là, puisque les gens voudront contourner les bouchons de circulation de l’autoroute Jean-Lesage (la 20). Les travaux de réfection doivent s’amorcer au printemps 2020 et s’échelonner sur une période de 4 ans.

Robert Lapierre, un autre citoyen bénévole au sein du comité de circulation depuis plus de cinq ans, a rappelé que la Régie intermunicipale de police Richelieu – Saint-Laurent avait été consultée pour ce dossier : « On peut ramener le sujet, mais statistiquement parlant, les gens respectent la vitesse sur la rue Principale. C’est ce qu’on avait constaté avec les vérifications de la police; le taux est marginal. »

Depuis l’incident de Gaz Métro

Jonathan Bouchard, un résidant de la rue Principale, soutient Félix D’Amours et son initiative. Selon lui, le fort débit de circulation s’est amorcé il y a deux ans, soit depuis le bris d‘une canalisation de Gaz Métro (aujourd’hui Énergir) le long de la route 116, en juillet 2017. Celle-ci avait été fermée dans les deux sens et les automobilistes avaient alors été redirigés vers la rue Principale. « J’appuie Félix dans sa démarche parce que je souhaite vivre dans la tranquillité; une tranquillité que j’ai de moins en moins depuis deux ans. L’accident de gaz a entraîné une augmentation de la densité de la circulation. On ne veut pas que la rue Principale devienne une voie de transit, ni une autoroute », de déclarer Jonathan Bouchard, qui trace un lien entre le chemin du Richelieu, le rang des Vingt-Cinq et Grand Boulevard. « Ce sont des routes semblables, aussi des voies de transit, mais dont la vitesse est à 50 km/h. »

Félix D’Amours estime que les travaux sur le rang des Vingt, l’automne dernier, constituent un autre élément instigateur du surplus de voitures sur sa rue.

De son côté, Yolande Perreault soutient que c’est le nouveau développement à Beloeil qui entraîne ce flot d’automobilistes. D’après elle, limiter la vitesse maximale à 50 km/h sur la rue Principale permettrait de retrouver une quiétude. « C’est 50 km/h à Saint-Mathieu-de-Beloeil, mais dès que les voitures arrivent à Saint-Basile, le plaisir commence. Il n’y a pas de surveillance policière chez moi; la police se tient au CPE, dans la zone de 50 km/h. Les conducteurs le savent et ralentissent. Mais chez moi, c’est un party! »

Nicole Therrien demeure sur la rue de la Diligence. Elle raconte que Principale est devenue une autoroute secondaire, et ce, matin et soir. Elle propose l’ajout de dos d’âne.

Pour le comité de circulation, c’est le statu quo. C’est ce que la conseillère municipale Josée LaForest, membre du comité en question, a répondu lors de l’assemblée.

Pas tous en faveur

Mais tous ne sont pas sur la même longueur d’onde que Félix D’Amours. C’est le cas de Marc Dufresne. « Le projet m’interpelle, parce que je suis contre le 50 km/h sur Principale. » D’après lui, la vitesse n’est pas un problème, mais plutôt la largeur de la route. Il propose d’asphalter le gravier sur le bas-côté afin d’élargir les voies de circulation. « La chaussée se dégrade à vitesse grand V! La largeur est réduite. Il n’est pas rare que je ramasse des morceaux de rétroviseurs dans la rue ou que je vienne aider pour réparer des crevaisons », poursuit Marc Dufresne. Il suggère aussi plus de traverses piétonnières et un meilleur contrôle routier, « pour les véhicules qui n’ont pas d’affaire là ». Enfin, un autre citoyen, M. Lafrance, soutient pour sa part qu’il n’y a jamais eu d’accident sur la rue Principale. Il croit qu’une réduction de la vitesse à 50 km/h entraînera des bouchons sur la route. « Faut pas avoir peur d’avoir peur; 70 km/h, ce n’est pas la fin du monde! Si cette limite est respectée, je suis très à l’aise avec ça. Il n’y a pas de danger. »

Félix D’Amours n’a pas l’intention de lâcher le morceau. La prochaine étape, annonce-t-il, sera d’approcher le nouveau conseiller municipal du district 3, Denis Vézina, afin de lui exposer la demande des résidants du secteur. « C’est quelqu’un qui semble assez ouvert, avec de bonnes idées et qui désire le bien de la population. C’est encourageant. Nous voulons le rencontrer, comprendre sa vision », conclut-il.

Un sujet chaud à suivre…

QUESTION AUX LECTEURS :

Êtes-vous à l’aise avec la limite de vitesse exigée sur votre rue?