Rive-Sud : croissance économique et démographique

Le bilan économique 2019 du Grand Montréal montre une effervescence et une croissance dans l’ensemble de la région métropolitaine.

Selon le Bilan économique du Grand Montréal – Édition 2019 publié cette semaine par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), le boom économique s’est poursuivi dans l’ensemble de la région en 2018. Bien que le rythme de croissance ait été plus lent que celui observé durant les années précédentes, le Grand Montréal a connu l’augmentation du PIB la plus forte de toutes les grandes régions métropolitaines canadiennes.

L’emploi

En matière d’emploi, l’embellie s’est maintenue avec un taux d’emploi record de 63,2 %. La grande région de Montréal regroupe désormais 73 % de tous les emplois créés au Québec depuis 2010. La hausse de l’emploi et des salaires a renforcé la santé financière des ménages, qui ont accéléré leurs dépenses pour une troisième année d’affilée.

L’immigration est devenue la principale source de main-d’œuvre. Les immigrants ont pourvu les trois quarts des postes créés depuis 2009. En 2018, c’est la totalité de la croissance de l’emploi métropolitain qui a été tributaire de l’immigration. Dans les deux prochaines décennies, leur présence permettra de limiter le recul du taux d’activité à 2,3 points de pourcentage.

L’ESSOR DE LONGUEUIL S’INTENSIFIE

Les indicateurs disponibles suggèrent que l’expansion économique de l’agglomération de Longueuil s’est accélérée en 2018. L’emploi des entreprises a augmenté de 2,4 %, d’après une estimation de l’emploi selon le lieu de travail effectuée à partir du Registre des entreprises de Statistique Canada. Du côté des ménages, l’indicateur de dépendance sociale (IDS), un indicateur de sous-emploi qui suit les bénéficiaires de l’assurance-emploi et de l’aide sociale, a diminué de 49 points de base en 2018. Le nombre de bénéficiaires de l’assurance-emploi s’est contracté de 16,4 %.

Il est à noter qu’il y a eu une amélioration de la qualité de l’emploi dans les couronnes et l’agglomération de Longueuil. En effet, l’emploi à temps plein a grimpé de 2,8 %, tandis que l’emploi à temps partiel a fondu de presque 10 %.

En 2018, l’emploi a augmenté de 3 % dans les services parapublics, une hausse concentrée dans la santé et les services sociaux.

L’emploi est demeuré presque inchangé dans la fabrication et les services à la consommation.

Forte construction d’immeubles denses

L’élan économique longueuillois se traduit par une construction vigoureuse. La valeur des permis de construction a grimpé de 15,5 % en 2018, une troisième année de croissance forte. Sa centralité, accentuée par l’accès que procurent le métro et le futur Réseau express métropolitain, gagne la faveur des ménages et des entreprises. Les ventes et la construction résidentielles se sont accélérées dans l’agglomération de Longueuil. Les ventes résidentielles ont grimpé de 11 % en 2018. Le nombre de logements mis en chantier a grimpé de 44 % en 2017 et de 25 % en 2018. Comme dans l’agglomération de Montréal, la construction est concentrée dans les immeubles à logements multiples. De 2015 à 2018, les mises en chantier de logements collectifs ont presque doublé et la valeur des permis de construction octroyés pour des logements multifamiliaux a triplé. Le déplacement du marché s’est fait en faveur du locatif, qui a accaparé 70 % des mises en chantier en 2018. De 2007 à 2013, sa part s’était élevée à 16 % seulement.

L’économie

Les services à la production, qui regroupent les services professionnels, financiers et administratifs ainsi que le transport et le commerce de gros, propulsent l’économie du Grand Montréal depuis 2014. La reprise des dépenses provinciales et l’investissement municipal dans les infrastructures ont stimulé l’embauche dans les services publics.

Dans la couronne, le transport et la distribution ont continué de propulser l’économie. Leurs effectifs ont bondi de 6 % en 2018. L’implantation de centres de distribution de part et d’autre de l’autoroute 30 s’est poursuivie. L’expansion s’est aussi étendue à tous les grands secteurs économiques. Les services à la production hors transport et distribution ont accru leurs effectifs de 4,2 %.

Principale ombre au tableau, le rattrapage scolaire de la main-d’œuvre du Grand Montréal demeure incomplet, ce qui contribue à sa faible productivité. Le rattrapage scolaire des jeunes travailleurs montréalais a ralenti dans la première moitié des années 2010.

L’expansion économique de la couronne sud

L’expansion économique de la couronne sud prend de l’ampleur. Les entreprises ont accéléré leur embauche. L’emploi selon le lieu de travail, estimé à partir du Registre des entreprises de Statistique Canada, a augmenté de 2,4 % par an depuis 2014. En 2018, la croissance s’est élevée à 3 %. La santé économique des résidants s’est aussi améliorée. La couronne sud a l’indicateur de dépendance sociale le plus faible de la région métropolitaine : 2,08 % par rapport à 3,63 % dans la région métropolitaine. Vu sa faiblesse, il a reculé un peu moins en 2018 (32 points de base) que dans l’ensemble de la région métropolitaine (42 points de base).

Autre signe que tout semble bien aller sur la Rive-Sud, la croissance démographique s’accélère. La couronne sud bénéficie de plus en plus de la légère reprise des déménagements vers la périphérie. Les migrations intraprovinciales, qui proviennent surtout de l’agglomération de Montréal, se sont accélérées pour une deuxième année de suite et la croissance démographique annuelle s’est hissée à 1,5 % en 2018.

Le marché de la revente résidentielle progresse de manière soutenue depuis quatre ans. Le nombre de logements vendus sur le réseau Centris a augmenté de 6,2 % par an depuis 2014.

Pour consulter l’ensemble du bilan : https://cmm.qc.ca