Coopérative de solidarité en habitation de Saint-Bruno : la situation d’une sinistrée

Quatre des six familles sinistrées en raison de l’incendie qui a frappé la Coopérative de solidarité en habitation de Saint-Bruno le 7 mai dernier sont encore hébergées aujourd’hui.

Ces familles ont été réveillées en pleine nuit lorsqu’un incendie s’est déclaré dans l’un des bâtiments de la Coopérative de solidarité en habitation de Saint-Bruno.

Six familles, soit quinze personnes dont huit enfants, ont été frappées par le sinistre. Quatre de ces six clans sont encore hébergés aujourd’hui parce qu’ils ne peuvent pas regagner leur logis.

Le retour à la normale est plutôt prévu pour le mois de décembre. La hausse du prix du bois, les délais de livraison, la pénurie de main-d’œuvre sont quelques-uns des éléments qui ont retardés les travaux.

L’une des sinistrées a accepté de revenir sur les dernières semaines. Car bien qu’il n’y ait pas eu de blessé grave lors de cet événement et que les familles ont été recueillies, tout n’est pas rose en ce moment. « Malgré le fait que chaque famille était assurée individuellement et que tous demeurent chez des gens dans un endroit temporaire, la réalité, c’est que nous nous retrouvons à la rue jusqu’en décembre », déplore cette mère de famille, qui a accepté de se confier au journal Les Versants, mais de façon anonyme.

Elle reprend : « Nous ne voulons pas déraciner nos enfants. En tant que sinistrés, nous voulons tous retrouver et réintégrer notre logement à prix raisonnable et abordable. »

Actuellement, les familles se retrouvent à l’extérieur de Saint-Bruno-de-Montarville, chez des amis ou encore de la famille. Ce qui l’amène à mettre en lumière « le besoin criant de logements abordables à Saint-Bruno et les environs ». Ceux-ci sont quasi inexistants. Selon elle, le modèle de solidarité en habitation devrait être répété plus souvent au Québec afin d’en implanter davantage. « La formule coopérative d’habitation est bénéfique pour une ville comme Saint-Bruno au niveau de la diversité autant professionnelle, ethnique et culturelle. Ça démontre une autosuffisance bénéfique à notre société envahie par des investisseurs immobiliers pour qui le profit est l’unique motivation », insiste-t-elle.

« Nous ne voulons pas déraciner nos enfants. En tant que sinistrés, nous voulons tous retrouver et réintégrer notre logement à prix raisonnable et abordable. » – Une sinistrée de la Coopérative de solidarité en habitation de Saint-Bruno

Le fait d’habiter en coopérative d’habitation procure des avantages à l’individu qui choisit de s’approprier son milieu de vie. Parmi ces bienfaits, notons un logement de qualité à coût abordable, une sécurité d’occupation à long terme, un contrôle sur son milieu de vie, la possibilité de s’engager au sein de sa communauté… « Ce sont des modèles qu’on devrait bonifier », poursuit celle qui exerce la profession d’infirmière. Depuis sa relocalisation, elle fait 30 minutes de plus pour se rendre à son lieu de travail. « Je voudrais ne pas me plaindre, mais c’est très difficile. J’imagine la situation des familles avec de jeunes enfants, et ça doit être pire! »

Mais selon elle, la Ville de Saint-Bruno « est frileuse à vouloir aider ces gens-là. Ce n’est pas pour rien que la Société d’habitation le Paillasson a perdu son terrain ».

La Société d’habitation le Paillasson propose un projet de logements sociaux. L’absence de terrain est d’ailleurs « le dernier obstacle à la réalisation du chantier », déclarait ce printemps la conseillère municipale Isabelle Bérubé lors d’une assemblée extraordinaire.

Parmi les résidants qui ont été contraints de quitter les lieux en mai dernier, il y a une famille de trois enfants, une dame seule, une mère monoparentale avec un enfant, une famille de deux jeunes, une autre femme seule, ainsi qu’une famille de deux adolescents. Certains demeurent à la Coopérative depuis les débuts, en juillet 2010. D’autres, depuis cinq ou six ans. Pour l’une de ces familles, c’est en février dernier qu’elle a eu l’opportunité d’y aménager.

Les sinistrés de la Coopérative de solidarité en habitation logent tous dans des villes limitrophes. Les deux autres familles ont réintégré leur logement, peu endommagé par la fumée et l’eau lors de l’incendie. La plus récente est retournée dans son chez-soi le 1er août.

Rappelons qu’une campagne de sociofinancement a été lancée afin de venir en aide aux familles sinistrées à la suite de l’incendie du 7 mai. L’objectif de la cueillette est d’accumuler 7600 $.

Pour soutenir la campagne GoFundMe de la Coopérative de solidarité en habitation de Saint-Bruno : https://gofund.me/ea47fe3a.

QUESTION AUX LECTEURS :
Que proposez-vous pour pallier le manque de logements abordables dans Saint-Bruno?