Consultation sur Cogir: un troisième vote sera nécessaire

Embrouillement complet au conseil municipal : la mise sur pied d’une consultation sur le projet Cogir doit finalement faire l’objet d’un troisième vote, à la suite d’un imbroglio entourant le vote d’une conseillère municipale.

D’après le procès-verbal préliminaire des séances des 22 et 23 janvier, une majorité de conseillers s’étaient pourtant opposés à la tenue d’une nouvelle consultation sur le Plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA), qui aborderait surtout des questions esthétiques liées au bâtiment telles que la conception architecturale, l’intégration architecturale au quartier et l’aménagement paysager, par exemple.

Cependant, la conseillère Marilou Alarie, qui milite pour que l’on consulte davantage la population sur ce projet, a demandé qu’on tienne le vote à nouveau lors de la séance du conseil municipal du 18 février, jugeant que la conseillère Isabelle Bérubé n’avait pas été claire dans l’expression de son vote sur la question, quelques semaines plus tôt. « Je veux m’assurer qu’on a bien compris son vote. J’ai réécouté la séance, et elle n’a pas voté pour, n’a pas voté contre, sa réponse a été ‘’Je l’ai exprimé hier’’ », a soutenu Mme Alarie, pour justifier la reprise du vote.

Après quoi la conseillère Isabelle Bérubé a indiqué que « son vote semble bien enregistré » dans le procès-verbal. « Selon mon souvenir, à la lumière de ce qui a été dit, on a clairement stipulé qu’on ne voulait pas ralentir le projet », a-t-elle répondu.

Revirement

Mais contre toute attente, la conseillère Bérubé a finalement changé son fusil d’épaule et a voté en faveur d’une consultation sur le PIIA, quelques heures plus tard. Comme le conseiller Joël Boucher était absent lors de la séance du 18 février, quatre conseillers contre trois étaient finalement pour une consultation sur le PIIA. En plus de Mmes Bérubé et Alarie, Louise Dion et Vincent Fortier ont donné leur appui à la démarche consultative.

Mme Bérubé affirme pour sa part qu’elle n’a jamais changé d’idée sur la nécessité de tenir une consultation. Elle a cependant refusé d’accorder une entrevue téléphonique aux Versants visant à expliquer l’apparente contradiction dans ses propos. « Il paraît que ce que j’avais dit n’était pas clair. On m’a demandé d’être plus claire. C’est ce que j’ai fait. Je n’ai pas changé d’idée », a-t-elle mentionné aux Versants par écrit.

Même si elle juge que le projet doit aller de l’avant, elle croit qu’il faut mieux informer les citoyens inquiets de l’arrivée du projet. La conseillère du district 5 a ajouté : « Le bâtiment habitera le centre-ville pendant des décennies et je crois qu’il est important de les informer, de répondre à leurs questionnements, d’expliquer le concept architectural. »

Ouverture

Pour sa part, la conseillère Marilou Alarie s’est réjouie de voir le conseil finalement appuyer sa démarche : « C’est en faisant preuve d’ouverture et de transparence qu’on favorise l’acceptabilité sociale d’un projet. » Elle ne croit pas que cette éventuelle consultation mènerait à des retards dans la construction du bâtiment.

« Je rappelle que l’usine Natrel doit d’abord être démolie et le terrain, décontaminé. Ce qui laisse amplement de temps pour présenter le projet aux citoyens », estime-t-elle.

Voter trois fois

La réjouissance de Mme Alarie pourrait cependant être de courte durée. Comble de la confusion, les conseillers municipaux seront convoqués pour la tenue d’un vote sur la question pour une troisième fois, parce que le maire a imposé son veto, rendant le dernier vote invalide. Les conseillers doivent procéder à ce troisième vote lors d’une séance extraordinaire, tenue le 25 février 2020. Le résultat n’était pas connu au moment de publier ces lignes.

Cependant, si tous les conseillers et le maire sont présents à la séance et qu’aucun d’eux ne change d’idée, tout indique que la proposition de consultation sera finalement battue.

Le projet Cogir prévoit la construction d’un complexe d’habitation pour personnes âgées de quelque 260 logements locatifs sur l’ancien site de l’usine Natrel d’Agropur. Des commerces pourront également s’établir au rez-de-chaussée.

Question aux lecteurs : La tenue d’une consultation sur le PIIA est-elle nécessaire?