Chute mortelle de Serge Dessureault au K2
Serge Dessureault a perdu la vie dans l’ascension du K2, à la frontière du Pakistan et de la Chine. Il aurait fait une chute mortelle, selon ses proches.
« Tragique nouvelle du côté du K2. C’est avec une tristesse indescriptible que nous annonçons le décès de Serge ce matin. À 9 h 25 heure du K2 (0 h 25 au Québec), Serge a fait une chute près du camp 2 à 6700 mètres d’altitude. Son corps a été retrouvé », a-t-on annoncé sur la page Facebook Serge Dessureault, Maurice Beauséjour et Nathalie Fortin au K2; ces derniers accompagnaient l’alpiniste.
Capitaine des pompiers de la caserne 19, l’une des plus actives du Grand Montréal, le Montarvillois Serge Dessureault était un passionné d’alpinisme et il préparait toujours avec beaucoup de rigueur et de professionnalisme ses expéditions.
Deuxième tentative
Il affrontait pour une deuxième fois le K2. En 2016, lors de sa première tentative, Serge Dessureault et les grimpeurs qui étaient avec lui avaient décidé de rebrousser chemin en raison d’une avalanche survenue à la suite d’une tempête. Lorsqu’il a fait demi-tour en raison de l’avalanche et parce qu’il avait promis à sa famille qu’il ne prendrait pas de risques, qu’il reviendrait à la maison sain et sauf, Serge Dessureault était au camp n° 2, à 6 760 m d’altitude. Il se trouvait alors à quelque 1 851 mètres de son objectif, de son rêve. Moins que 2 km.
Contrairement au mont Everest, qu’il avait déjà escaladé, le K2 représente une montée plus technique, de nombreuses parois verticales, des corridors étroits, des risques d’avalanche, une météo imprévisible, une montagne difficile d’accès, qu’on surnomme tantôt « montagne sauvage », tantôt « montagne sans pitié » et même « montagne meurtrière ». Serge Dessureault savait tout cela, mais la montagne l’a emporté.
Avant son départ, il expliquait au journal qu’il s’en allait pour cette deuxième tentative « avec plus de contrôle, sur ce qui m’attend et sur mes émotions. Je n’ai aucune crainte. Je me concentre uniquement sur la raison première de mon expédition, soit celle de grimper une montagne. »
Habitué des aventures en haute altitude, M. Dessureault admettait qu’en 2016, il nageait en terrain inconnu : insécurité, nouvelle expédition, appréhensions face au Pakistan… « Toutes des peurs inutiles qui me drainaient de l’énergie, qui me stressaient. Cette fois, je sens que je suis en maîtrise de ce qui s’en vient. Je suis beaucoup moins nerveux. »
Serge Dessureault, à 54 ans, était père de deux filles.