Les jeunes et l’environnement

Chronique jeunesse

Une jeune militante suédoise s’exprimait lors de son discours à l’ONU : « Le changement arrive, que vous l’aimiez ou pas ». Et bien que vous soyez d’accord ou pas, le changement, c’est une fatalité indissociable à l’évolution.

Je me rappelle quand j’étais enfant, milieu des années 80, je passais des heures à faire du vélo dans les rues et les champs de Saint-Basile-le-Grand pour ramasser des bouteilles et aller chercher mes bonbons de la journée.

Il n’y avait pratiquement pas de trottoirs, juste des fossés. À 10 ans, je réalisais déjà à quel point les fossés étaient des poubelles; pas seulement de bouteilles et de cannettes, mais de tout : couches pour bébés, batteries de voiture, bidons d’huile et bien plus. Il n’y avait pas de collecte de recyclage, tout allait dans les vidanges. Le recyclage, c’était le conteneur au coin du Perrette. Si vous êtes plus âgés que moi, vous pourriez assurément me raconter des témoignages de pollution bien plus impressionnants, je n’en doute point.

Aujourd’hui, comme plusieurs parents, mes enfants apprennent à séparer les articles pour les jeter dans les consignes appropriées. Ils apprennent aussi que respecter l’environnement, ce n’est pas juste de ne pas briser des branches d’arbres, c’est aussi comprendre pourquoi, notamment, on fait un jardin, pourquoi on ne ramasse pas le gazon et pourquoi on ferme bien l’eau du robinet.

On fait notre bout de chemin du mieux qu’on peut, mais on a encore du travail à faire. Notre famille a deux voitures à essence, on fait des feux de bois l’hiver et on est des carnivores dévoués. Je m’attends à ce que nos enfants nous posent des questions à cet effet lorsqu’ils seront ados et ce sera génial.

Oui, ce sera génial que nos enfants nous remettent en question sur nos habitudes de consommation. Cela voudra dire qu’ils sont sensibles et qu’ils se soucient de l’avenir. Je prends l’éducation et les valeurs que mes parents m’ont données, je garde le meilleur et je tente d’améliorer le reste pour aider mes enfants à cheminer, et je m’attends à ce qu’ils fassent pareil, car ça s’appelle l’évolution.

Je travaille avec des jeunes adultes et des ados et je vois le discours changer. Je ressens le souci et la sensibilité de faire plus attention à ce qui nous entoure et de prendre de meilleures décisions dans la gestion des objets, pas juste des déchets. Ça peut paraître futile et ça demande beaucoup de rigueur, mais l’éducation pour le changement, ça commence par soi et c’est une question d’attitude dans ses habitudes. Le changement est un long processus et il faut entretenir l’espoir que chaque geste compte.

On demande aux jeunes de s’exprimer, de partager ce qu’ils ressentent et de s’épanouir. Je n’embarquerai pas aujourd’hui dans le sujet de la désobéissance civile ni des mouvements d’action sociale, ça risquerait de déraper. Le message des jeunes est qu’ils sont inquiets pour l’avenir; ils demandent d’être rassurés que « la maison ne prenne pas en feu ».

Comme adultes, on peut soit banaliser leurs craintes, soit les rassurer. Si vous faites le choix de les rassurer, comment serez-vous cohérents entre votre parole et vos actions ?

Ne soyons pas des spectateurs passifs et indifférents de la dégradation de la planète. Comme le chantait Harmonium : « On a mis quelqu’un au monde, on devrait peut-être l’écouter. »