Le jeu vidéo, ce diable qui habite dans votre maison

Chronique jeunesse

Il possède vos enfants, les pervertit, absorbe leur énergie et momifie leur âme. L’écran est le maître des lieux, l’entité suprême qui commande et qui contrôle leur volonté. C’est quand même l’Halloween bientôt, je voulais vous faire peur un peu.

N’ayez crainte, la console de jeu vidéo ne vous attaquera pas en pleine nuit. En fait, sa vie ne tient qu’à un fil, que vous pouvez tirer à tout moment.

Bien entendu, je vous déconseille de le tirer pendant que votre enfant est absorbé par la lumière de l’écran (qui est divine pour lui), car si vous avez déjà écouté L’Exorciste (1973), vous comprendrez les risques inhérents à intervenir au mauvais moment.

Tout d’abord, vous devez vous résigner qu’une fois votre enfant mis en contact avec l’écran, que ce soit par le téléphone intelligent, l’ordinateur, la tablette ou la console de jeu, il est très probable qu’il y prenne goût, peu importe son âge. Le jeu vidéo répond rapidement aux besoins d’estime de soi et de l’accomplissement.

Par exemple, les jeux en ligne permettent d’avoir un statut, une dignité et une reconnaissance des autres pour ses accomplissements (notamment dans les jeux où on peut faire partie d’un clan ou d’une guilde). Les jeux vidéo offrent aussi des opportunités d’exploiter le potentiel et la créativité par la résolution de problèmes complexes (comme accomplir des quêtes ou des objectifs dans le jeu). De plus, lors de l’usage des technologies dans un but récréatif, la sensation de plaisir et de bien-être est omniprésente.

Cependant, si vous observez que le besoin de votre enfant à se connecter à un écran apporte des problématiques telles que manquer l’école ou le travail, une diminution de l’intérêt aux activités familiales, de l’isolement social ou une altération de l’hygiène de vie (manque de sommeil, mauvaise alimentation, évitement de l’activité physique…), il serait important de réfléchir à mettre en place des moyens pour éviter un dérapage. Comme dans toutes les dépendances, la cyberdépendance ne se crée pas du jour au lendemain. Comme parent, il faut donc être vigilant en détectant les signes rapidement.

Premièrement, en tant que parent, vous êtes la première instance en autorité. C’est vous qui décidez des règles dans la maison. C’est vous qui devez encadrer ces règles pour vous assurer de leur respect. Ceci étant, la manière dont vous exprimerez cette autorité à votre enfant aura des répercussions différentes. Acheter la paix en étant trop permissif ou exiger de votre enfant l’obéissance absolue sont des stratégies qui généreront éventuellement des conflits dans votre relation familiale. Par contre, tenter d’établir une bonne communication avec votre enfant devrait vous rapporter des bénéfices. Vous devez être ferme, mais rester cohérent dans l’établissement de règles quant à l’utilisation des écrans. Peut-être qu’impliquer votre enfant dans l’élaboration de certaines règles, de mesures de supervisions et de conséquences pourrait faciliter le respect de ces dernières. Dans tous les cas, si vous voulez un changement, vous devez mettre des moyens en place, mais privilégiez le lien avant l’autorité.

Si vous désirez être informé davantage sur les risques inhérents à la cyberdépendance ou vous faire conseiller sur des moyens de prévention à ce sujet, je vous invite à venir rencontrer l’organisme L’Arc-en-ciel, le samedi 23 novembre prochain, entre 12 h et 16 h, au Centre civique Bernard-Gagnon. Lors de cette journée, la Maison des jeunes La Butte offrira aux jeunes de 12 ans et plus un événement où jeux vidéo rétro, zone sportive, ateliers de créations artistiques et kiosques interactifs stimuleront les visiteurs. Attention, les adultes devront être accompagnés d’un-e ado pour avoir accès au site!

Joyeuse Halloween et je vous souhaite de ne pas croiser une console de jeu cachée dans un buisson!