Campagne de l’UMQ : pour plus de civisme et de démocratie

En prévision du scrutin municipal de novembre prochain, une campagne de l’UMQ a pour objectif de donner le goût aux gens de se présenter en politique et de s’investir dans la sphère publique. Une campagne de sensibilisation qui s’adresse aussi bien aux citoyens qu’aux élus.

Les conseils municipaux de Sainte-Julie, Saint-Basile-le-Grand et Saint-Bruno-de-Montarville ont adopté à l’unanimité et presque sans difficulté une résolution en appui à la campagne de l’UMQ « La démocratie dans le respect. »

L’objectif de la démarche est de donner le goût aux gens de se présenter en politique et de s’investir dans la sphère publique, notamment en valorisant la démocratie municipale.

En point de mire, pour l’ensemble des élus de ces trois municipalités, les déclarations agressives à leur égard et les gestes d’intimidations sur les réseaux sociaux, mais ce n’est pas tout. « Cette campagne cible aussi les relations entre les élus et les citoyens, les élus entre eux ou encore les relations au sein de l’ensemble de la structure municipale. Cela nuit au climat politique dans de nombreuses municipalités. Ce phénomène a pris de l’ampleur en 2020 en lien avec la crise sanitaire. La présence d’opinions divergentes est essentielle pour une société démocratique saine. Cependant, on veut, par cette initiative, rappeler que le partage d’idées et la diversité de points de vue doivent s’exprimer dans le respect, la tolérance et la civilité », a soutenu la présidente de l’UMQ et mairesse de Sainte-Julie, Suzanne Roy.

Une menace de l’intérieur
Il n’y a pas que l’intimidation envers les élus municipaux sur les réseaux sociaux qui est visée dans cette campagne, il y a aussi la dégradation du climat politique dans de nombreuses municipalités, comme on peut le lire dans la campagne de l’UMQ, qui n’encourage en rien l’implication citoyenne.

C’est ce qu’a rappelé Marilou Alarie à la dernière séance du conseil municipal de Saint-Bruno, mardi soir, au moment d’appuyer cette campagne. « Je souhaite rappeler que la démocratie c’est aussi le respect entre les élus. Ce n’est pas simplement le respect des citoyens. J’invite les membres du conseil qui vont voter pour cette résolution de respecter les décisions du conseil municipale. Quand on prend des décisions, on les prend de façon démocratique. Je reviens à notre décision majoritaire pour que Mme Caroline Cossette (conseillère du district 3) siège à la Commission à l’aménagement du territoire de l’Agglomération de Longueuil. »

Plus de son plus d’image
C’est à ce moment que le maire de la Ville Martin Murray a indiqué à Mme Alarie de revenir aux propos de la résolution et qu’elle pourrait aborder son point à la fin de la séance pendant son temps d’intervention. Alors que Mme Alarie indiquait que ses propos étaient reliés à la résolution, les micros du maire et de Mme Alarie ont été coupés mettant fin au débat. Peu de temps après, la retransmission a été interrompue pendant près de 10 minutes.

Joint par le journal, le service des communications de la Ville a indiqué que la coupure était due à une erreur technique, mais en ce qui concerne les micros cela pouvait être une erreur de manipulation de ceux qui en ont le contrôle. « Le technicien a organisé la séance sur Team avec un autre ordinateur que celui utilisé habituellement. Un nom inconnu dans un carré noir apparaissait à l’écran. Croyant qu’il y avait une personne qui avait réussi à entrer dans la rencontre il a été supprimé. C’est à ce moment là que les problèmes ont commencé. En ce qui concerne le contrôle des micros, c’est le maire qui a le contrôle comme lors d’une séance normale du conseil municipal, il y a parfois la greffière, mais il peut y avoir eu un problème technique. »

Période d’intervention
« La période d’intervention des conseiller municipaux (à la fin du conseil municipal) ne doit donner lieu à aucun débat. Je trouve ça dommage que lorsqu’on doit débattre sur des points à l’ordre du jour on nous invite à le faire au moment où on ne le peut pas. »

Mme Alarie a rappelé que le commissaire à l’intégrité de la Commission municipale du Québec (CMQ), dans un courrier qui a été présenté au début de la séance, « invite le maire à collaborer et à s’assurer que les résolution qui sont votées démocratiquement en séance du conseil soient exécutées. C’est un rappel et c’est le 2e qu’on vous fait M. Murray. Le Commissaire est aussi intervenu en novembre 2019. Il invite le conseil municipal à en prendre acte. »

Mme Alarie se référait à la décision du conseil municipal de remplacer Isabelle Bérubé, conseillère du district 5, comme représentante de la Ville au sein de la Commission à l’aménagement du territoire de l’agglomération de Longueuil. Une résolution votée à la majorité au conseil municipal de Saint-Bruno. Le mandat avait été donné au maire de demander d’ajouter ce point à l’ordre du jour du conseil d’agglomération. « Le commissaire dit qu’aucune suite n’a été donnée à cette résolution. »
Le maire, lors de son intervention, n’a pas répondu à Mme Alarie.

Mme Bérubé a indiqué cependant lors de son intervention qu’elle ne voulait lancer un débat avec Mme Alarie et qu’elle invitait « le conseil à cesser les querelles et à se concentrer sur les questions pertinentes qui devraient attirer notre attention. On doit arrêter de perdre nos énergies dans des querelles stériles qui sont de surcroît irrecevables. J’ai envie de jouer dans un film positif, pas dans un film où on se querelle constamment. »

Caroline Cossette, conseillère du district 5, s’est dit ravie d’entendre les propos de Mme Bérubé. « Je suis contente Mme Bérubé d’entendre que vous avez envie de jouer dans un film positif. J’ai un intérêt à siéger sur cette Commission pour laquelle le conseil municipal m’a nommé à la majorité. Donc j’imagine que si vous voulez jouer dans un film positif vous allez vous plier à la résolution du conseil et m’offrir la chance de prendre cette expérience? »

Rappelons qu’il est de compétence d’agglomération de nommer les élus représentant leur ville dans les différentes commissions. Cette représentation est la plupart du temps à l’image de ce qu’a décidé le conseil municipal.

Mme Bérubé n’a pas répondu à Mme Cossette concluant qu’elle avait déjà tout dit lors de son intervention.