Bilan 2018 : moins d’arbres et abolition de la taxe spéciale

La Ville de Saint-Bruno-de-Montarville vient de publier l’avant-dernier bilan des actions réalisées en 2018 pour l’agrile du frêne. Les chiffres démontrent qu’il y a un peu moins d’arbres à Saint-Bruno cette année et la Ville annonce l’abolition de la taxe spéciale.
Comme le demandaient plusieurs intervenants, tels que l’Association des propriétaires de Saint-Bruno (APSB) qui décriait notamment que la somme amassée à ce jour n’était toujours pas réinvestie pour régler la problématique, la Ville de Saint-Bruno a décidé d’abolir la taxe spéciale sur l’agrile du frêne.
Cette mesure est rendue possible justement parce que le Plan d’action a dégagé un excédent financier de 542 939 $ depuis 2015. Ce surplus a été créé parce que la Ville dépensait moins que ce qui était prévu chaque année.
À titre d’exemple, en 2018, Saint-Bruno avait prévu 510 100 $, dont 509 300 $ provenaient de la taxe spéciale, et n’a dépensé en réalité que 469 279 $.
« Lors de la préparation du budget 2019, il a été décidé qu’il n’était pas nécessaire de prélever la taxe spéciale sur l’agrile du frêne parce que les sommes résiduelles des quatre premières années du plan étaient suffisantes pour réaliser les actions 2019, la dernière année du Plan », indique Suzanne Le Blanc, directrice des communications de la Ville de Saint-Bruno.
Mais l’avis d’imposition des Montarvillois ne diminuera pas pour autant. « Au même moment, il a aussi été décidé de continuer de prélever une taxe spéciale, environ le même montant que la taxe sur l’agrile du frêne, dont la moitié servirait à la mise en œuvre de la Politique de l’arbre et, l’autre moitié, à la lutte aux changements climatiques », ajoute-t-elle.

Plus d’abattage et moins de plantage

Le premier fait qui survient dans le rapport publié par la Ville est que, pour les arbres publics, on affirme qu’aucun arbre n’a été dépisté pour l’agrile du frêne. C’est-à-dire qu’aucun piège n’a été installé dans les arbres afin de détecter la présence de l’insecte.

« Il a été décidé qu’il n’était pas nécessaire de prélever la taxe spéciale sur l’agrile du frêne parce que les sommes résiduelles des quatre premières années du Plan étaient suffisantes pour réaliser les actions 2019 » – Suzanne Le Blanc

De plus, en 2018, seulement 324 arbres ont été plantés sur les terrains publics, par rapport à 810 l’année d’avant. Notons toutefois que la cible de 1500 arbres que la Ville s’était fixée en 2015 pour 2019 est déjà atteinte avec 1861 arbres.
D’autre part, 639 frênes ont été abattus, soit 200 de plus qu’en 2017. Ce sont 1538 frênes qui ont été abattus depuis le début du Plan d’action.
Le maire de Saint-Bruno, Martin Murray, maintient que la Ville préfère abattre les arbres malades plutôt que les traiter. Il croit que l’agent utilisé pour les traitements, tel que le TreeAzin, ne donne pas assez de résultats et peut entraîner des conséquences environnementales.
L’APSB est, a contrario, en faveur du traitement des arbres malades, considérant que cette mesure est moins coûteuse que l’abattage et rend des résultats satisfaisants. L’Association a plusieurs fois demandé que la Ville finance le traitement au TreeAzin, sans succès.
Quant aux frênes privés, on indique que 304 certificats ont été émis pour l’abattage, mais le nombre d’arbres visés était supérieur, tandis que 54 permis pour le traitement des frênes ont été délivrés afin de traiter 122 arbres.
Dans le but de dédommager les citoyens pour leurs frênes abattus, la Ville a donné 418 arbres gratuits de 11 essences différentes le 25 mai 2018 dans le cadre du Programme de don d’arbres, contre 500 en 2017. Il est également envisagé de tenir une troisième édition du Programme de don d’arbres cette année.
Question aux lecteurs : Avez-vous des frênes sur votre propriété?