Au revoir Mont-Vélo!

Saint-Bruno-de-Montarville

Les vélos de Mont-Vélo Montérégien ne rouleront pas à Saint-Bruno-de-Montarville cette année; du moins, pas sous la forme du libre-service comme ce fut le cas l’été dernier. En attendant, faute de financement, l’atelier de réparation serait transféré dans une école de Saint-Hubert.
C’est ce que confirme au journal Les Versants le trésorier du conseil d’administration de Mont-Vélo Montérégien, André Lapointe : « Nous devons revoir Mont-Vélo. L’organisme n’est pas mort encore, mais il n’y aura pas de libre-service cet été. »
Au mois de juillet de l’année dernière, les responsables de Mont-Vélo Montérégien soutenaient que le taux d’utilisation des vélos en libre-service était celui visé dans trois ans. Les supports à vélo aménagés au centre-ville de Saint-Bruno pour accueillir les bicyclettes étaient pratiquement toujours vides. Les responsables attribuaient cela au grand succès du projet. Ils parlaient d’un « problème, mais d’un beau problème ». Que s’est-il passé alors?

Une question d’argent

Le président de Mont-Vélo Montérégien, Emmanuel Loeub, parle d’une difficulté de se financer à Saint-Bruno-de-Montarville. Certains partenaires qui avaient accepté d’appuyer Mont-Vélo Montérégien au début de l’aventure ne sont pas de retour. C’est le cas de la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville, qui a remis à l’organisme des montants de 30 000 $ en 2015 et de 20 000 $ en 2016. « Il s’agissait pour la Ville d’une entente de deux ans assortie d’une subvention qui s’est terminée en 2016. Cette aide devait favoriser son déploiement, son autonomie devant être atteinte au terme de ces deux années », mentionne la directrice des communications de la municipalité, Suzanne Le Blanc.

« Nous devons revoir Mont-Vélo. L’organisme n’est pas mort encore, mais il n’y aura pas de libre-service cet été. » -André Lapointe

Au cours des deux dernières années, la Ville de Saint-Bruno et plusieurs autres partenaires du milieu, notamment la Caisse Desjardins Mont-Saint-Bruno, ont appuyé Mont-Vélo Montérégien, un organisme voué à la réinsertion sociale. « Avec le temps, les subventions sont de plus en plus difficiles à trouver pour un organisme », plaide Emmanuel Loeub.
Le manque d’argent était criant, au point que Mont-Vélo Montérégien a dû congédier son employé mécanicien. Cet employé enseignait aux jeunes de l’École secondaire du Mont-Bruno, un autre partenaire de Mont-Vélo Montérégien.
Rappelons qu’à l’automne 2015, l’École secondaire du Mont-Bruno proposait un nouveau stage de formation dans ses locaux pour les jeunes en difficultés scolaires, en association avec l’organisme. C’est dans un local de l’établissement scolaire qu’était prise en charge la partie réparation du projet. « Nous ne manquions pas de jeunes et notre projet était adoré de tous, des élèves comme des professeurs. Mais c’est l’argent qui manque », indique M. Loeub. Il avance les chiffres suivants : Mont-Vélo Montérégien est un organisme dont la charge financière s’élève à 100 000 $ pour rouler, plus environ 50 000 $ en salaires pour le mécanicien.
La mission de Mont-Vélo est de remettre à neuf des vélos d’occasion, destinés à être en libre-service « Mais le but premier était d’impliquer des jeunes en difficultés scolaires afin de leur enseigner à réparer des vélos », note Emmanuel Loeub.

École Héritage en renfort

Au moment de l’entrevue, le président de Mont-Vélo Montérégien venait tout juste d’avoir une discussion avec la direction de l’École secondaire Héritage, à Saint-Hubert. Un établissement scolaire qui serait prêt à offrir un local à l’OSBL pour la réparation de vélos. « La réparation des vélos est valorisante pour les jeunes. À Saint-Hubert, on touche un éventail d’étudiants beaucoup plus large. Si on arrive à s’entendre, Mont-Vélo pourrait déménager avant la fin des classes et repartir en septembre », de conclure M. Loeub.
« Nous avons bel et bien eu des rencontres à ce sujet, mais lorsque nous aurons déterminé tous les besoins de cet organisme, je pourrai dès lors faire part de notre partenariat », s’est contenté de dire le directeur de l’École Héritage, Frédéric Noirfalise.
Du côté de la directrice de l’École secondaire du Mont-Bruno, Céline Chagnon, elle confirme le départ de l’organisme qui a parlé d’avoir « d’autres projets ». « C’est la décision de Mont-Vélo et ça n’a aucun lien avec l’école. En tant qu’OSBL, son désir de quitter ne nous appartient pas. Si ils ont d’autres projets en tête, nous acceptons leur choix », déclare Céline Chagnon, qui parle d’un projet fort intéressant pour ses élèves en réadaptation scolaire.
Pour le maire de Saint-Bruno, Martin Murray, il trouve la situation « extrêmement dommage », d’autant plus qu’il s’agissait d’un projet d’économie sociale. « J’aurais aimé un appui plus soutenu de la part de notre école. Ça n’a pas été le cas. Au moins, le projet n’est pas mort. Par contre, c’est malheureux que l’organisme s’en aille ailleurs. Au moins, ce n’est pas loin d’ici. »
Pour le libre-service, il faudra attendre quelques années avant que le projet redémarre de façon optimale.