Après 10 ans de disette, la croissance dans l'agglomération de Longueuil

La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a publié la semaine dernière une édition des Cahiers métropolitains présentant le Bilan économique du Grand Montréal 2017. Un bilan flatteur non seulement pour le Grand Montréal, mais aussi pour l’agglomération de Longueuil.
Après dix ans de vache maigre, la reprise économique semble amorcer un virage positif dans l’agglomération de Longueuil comme partout dans le Grand Montréal.
Les statistiques se font rares pour l’agglomération de Longueuil. C’est pour cela que lors de cette étude, les économistes ont soustrait à la situation globale du Grand Montréal les statistiques se rapportant aux agglomérations de Montréal et de Laval afin d’indiquer la situation de l’agglomération de Longueuil.
Le bilan qu’a érigé la CMM confirme l’excellente performance économique de la région métropolitaine et de ses cinq secteurs géographiques au cours de l’année 2017.
Dans les faits saillants de ce bilan pour l’agglomération de Longueuil, il est possible de constater un taux de chômage à son plus bas, sous la barre des 5 %.
« Ce que l’on constate, c’est que le taux d’emploi d’une population née au Canada n’a pas beaucoup changé depuis 2009. La hausse de l’emploi provient des populations venues de l’immigration », explique Maxime Trottier, un des économistes qui ont travaillé à l’élaboration de ce bilan.
Cependant, le taux de chômage selon le statut d’immigrant dans la région métropolitaine de Montréal reste encore élevé comparativement à celui de Toronto et Vancouver. Même s’il est en diminution, le taux de chômage pour les immigrants reçus cinq ans ou moins auparavant est de 19,7 % dans l’agglomération montréalaise. Dans les agglomérations de Toronto et de Vancouver, ce taux baisse à 12,3 % et 9,7 % respectivement.

« Il y a une croissance de demande de logements de bureau surtout autour des futures stations du Réseau express métropolitain (REM)et de la station de métro de Longueuil dans l’agglomération de Longueuil. » – Maxime Trottier

Les moteurs économiques
Est aussi enregistrée une hausse de 40,6 % des exportations québécoises de moteurs d’avion, la principale industrie manufacturière de Longueuil.
L’agglomération semble de plus voir une expansion du commerce de gros et, dans une moindre mesure, du secteur du transport.
Les bureaux et les logements, stimulant la construction pour une deuxième année consécutive, sont en forte demande et entraînent dans leur sillage des chiffres en hausse dans les ventes résidentielles qui dépasse 5 % pour une troisième année de suite.
Les aires TOD (Transit-Oriented Development) favorisent la construction commerciale en pleine progression.
« Il y a une croissance de demande de logements de bureau surtout autour des futures stations du Réseau express métropolitain (REM)et de la station de métro de Longueuil dans l’agglomération de Longueuil. Les projets de transport en commun structurent la construction résidentielle et non résidentielle, mais surtout les constructions commerciales et semi-commerciales », précise l’économiste.
La croissance économique de Longueuil a pris de l’essor en 2017, à l’image de l’accélération que montrent les données de l’enquête sur la population active pour l’ensemble des couronnes et de Longueuil. L’indicateur de dépendance sociale (IDS), un indicateur de sous-emploi qui suit les bénéficiaires de l’assurance-emploi et de l’aide sociale, a diminué de 40 points de base en 2017. Le nombre de bénéficiaires de l’assurance-emploi s’est contracté de 11, 9 %.
Certaines entreprises, comme Jean-Coutu, et prochainement Costco, déménagent leurs centres de distribution hors de l’agglomération de Longueuil le long de l’autoroute 30.De plus, dans les services professionnels et techniques, Bombardier Transport a effectué en 2016 et 2017 des mises à pied à son Centre de prototypage situé à Saint-Bruno-de-Montarville. Cependant, l’agglomération de Longueuil tire de plus en plus d’avantages de sa centralité et de l’accès que procurent le métro et le prochain REM.
La population de l’agglomération est passée de 2007 à 2017 de plus de 391 000 habitants à plus de 426 000.
Pour M. Trottier, la bonne santé économique du Grand Montréal est faite pour durer. Il conclut : « Cela fait depuis 2014 que l’on voit de bons indicateurs sur le plan de la croissance de l’emploi. Cela a un impact sur la progression depuis deux ans environ. Même si la croissance de l’emploi a diminué au début de l’année, je ne m’attends pas à ce que cet essor cesse. »