Agglomération de Longueuil : les causes probables des avis d’ébullition

Au cours des dernières années, la Ville de Longueuil a émis des avis d’ébullition d’eau, dont certains en rapport avec la présence d’E. coli. Le dernier date du 6 septembre, mais il y avait aussi deux avis en novembre 2016, où l’on a détecté des coliformes fécaux. Est-ce normal?
Louis-Pascal Cyr, chef de Service des affaires publiques de la Direction des communications, énumère plusieurs probabilités de la présence desdites bactéries. « Une contamination lors du prélèvement d’un échantillon, le faux positif lors de l’analyse dans le laboratoire où les possibilités sont nombreuses (mauvaise manipulation, équipement souillé, etc.); l’intrusion d’E. coli lors de l’entretien du réseau ou lors d’une baisse de pression; et une percée de la bactérie aux installations de traitement. Cette dernière est la moins probable. »
Il semble donc difficile de déterminer de façon précise les causes de la présence de coliformes fécaux ou d’E. coli dans l’eau. Lorsqu’on les détecte, explique Louis-Pascal Cyr, la procédure commence par l’analyse d’un laboratoire agréé qui va prélever un échantillon. Deux tests espacés par une période de 24 heures seront effectués et l’avis d’ébullition dans ce cas s’étire sur 48 heures. Lors des épisodes des 3 et 22 novembre 2016 où l’on a trouvé des coliformes fécaux, « ce n’était pas un problème dans le réseau, peut-être dans la manipulation de l’échantillon. Car s’il y avait un problème dans le réseau, les tests suivants l’auraient démontré. »
Dans un rapport publié en avril 2017 et intitulé Analyse de l’efficacité et du coût des activités de l’agglomération, la firme Raymond Chabot Grant Thornton affirme que tout comme Gatineau et Trois-Rivières, Longueuil a eu plus d’avis d’ébullition pour la bactérie E. coli, soit deux avis pour la période d’analyse vraisemblablement au cours de l’année 2015, d’après les documents consultés par la firme. Onze villes ont été comparées, dont trois agglomérations.

« S’il y avait un problème dans le réseau, les tests suivants l’auraient démontré. » – Louis-Pascal Cyr

La firme qui a été mandatée par la Ville de Longueuil précise toutefois que « la comparaison des données individuelles entre les villes/agglomérations comporte certaines limites en raison des contextes différents de chacune des villes/agglomérations, des facteurs d’influence, des niveaux de service et de l’état des infrastructures. L’analyse comparative doit avant tout permettre à l’agglomération de Longueuil de remettre en question les écarts et approfondir l’analyse, lorsque requis. »
Un Plan d’action
À la suite de la présence de coliformes fécaux dans l’eau les 3 et 22 novembre 2016 qui a nécessité l’émission d’avis d’ébullition, la Ville a dû mettre en place un « Plan d’action préliminaire, lequel, explique Louis-Pascal Cyr, s’est traduit par la demande d’un « audit du laboratoire externe (avec qui Longueuil fait affaire) », alors que Montréal a des employés et elle est équipée pour le faire elle-même ». S’ajoutent « une revue des points d’échantillonnage; l’évaluation de la possibilité de mettre en place une activité d’échantillonnage par les employés de la Ville plutôt que par le privé; l’amélioration de nos façons de faire dans la procédure d’intervention lors des travaux sur le réseau d’aqueduc, et la poursuite du programme d’excellence en eau potable du Réseau environnement auquel on participe ».
Louis-Pascal Cyr fait observer, par ailleurs, que les autorités, notamment le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), sont toujours alertées lors d’un avis d’ébullition. Le ministère informe par la suite toutes les entreprises agroalimentaires dont le besoin en eau est essentiel pour leur production. La Ville possède aussi un système d’appel automatisé destiné aux autres entreprises.
Rappelons que les coliformes fécaux, l’Escherichia coli et les entérocoques sont des bactéries d’origine fécale qu’on retrouve dans le tube digestif des humains et des animaux.
Question :
Achetez-vous de l’eau embouteillée lors de l’émission des avis d’ébullition?