COGIR : à quelques mois du début des travaux

La destruction de l’ancienne usine Natrel est en attente. Le conseil municipal se prononcera en janvier ou février sur l’avenir du site.

Cela fait déjà plusieurs années que l’ancienne usine Natrel est à l’abandon. Le site, en plein cœur du centre-ville de Saint-Bruno-de-Montarville, est dans l’attente de la construction d’une maison de retraite identifiée comme étant le projet COGIR.

Un avis de démolition a été autorisé par le comité de la Ville le 5 novembre. Les citoyens avaient 30 jours pour s’y opposer, ce qu’ont fait 108 citoyens dans une pétition déposée lors de la dernière séance du conseil municipal.

« Il pourrait y avoir une consultation publique, mais elle serait limitée. L’usage de l’endroit est déjà fixé et le projet va aller de l’avant. » – Martin Murray

Trois de ces citoyens, poussés par leur conseillère opposée au projet COGIR, sont venus à la rencontre du journal pour indiquer que, plus que la démolition de l’ancienne usine Natrel, ils s’opposaient au projet prévu pour remplacer le vieil édifice. « Je travaille depuis 40 ans en design et architecture. Les immeubles d’habitation qu’on nous propose sont laids. Ce n’est pas ça, la signature de Saint-Bruno », indique Jean-Claude Hojnik, un citoyen opposé au projet. Quelques jours plus tôt, c’est lui qui avait déposé la pétition pour bloquer le projet et réclamer une consultation publique. Avec Dominique Roy et Danièle de Montigny , les trois signataires se disent non informés du projet et expliquent que les documents sur le site Inernet de la Ville ne sont pas à jour. « Il pourrait y avoir ici un centre sportif, ou bien un centre d’affaires; ce serait une bonne place pour ça », soutiennent-ils en ajoutant cependant que le nouveau projet COGIR pourrait entraîner des congestions routières.

Pour le maire et une majorité de conseillers, toutes les choses qui devaient être faites l’ont été lors de ces trois dernières années. Deux conseillères sont cependant favorables à la consultation publique, Marilou Alarie, conseillère indépendante du district 6, et Louise Dion, conseillère Alliance municipale du district 1. Mme Dion demande ouvertement une consultation publique; quant à Mme Alarie, elle s’oppose ouvertement au projet COGIR, de la même manière que les trois citoyens.

Pour Jacques Bédard, conseiller indépendant du district 7, toutes les formalités du projet COGIR sont remplies, « il ne reste que le PIIA (la dernière étape avant la construction) à adopter. Au stade où l’on est rendus, il pourrait y avoir une séance d’information publique tout au plus. Cela fait depuis longtemps maintenant que ce projet chemine. »

Point de vue du maire

« Il pourrait y avoir une consultation publique, mais elle serait limitée. L’usage de l’endroit est déjà fixé et le projet va aller de l’avant », assure Martin Murray.

Le maire précise que s’il y avait une consultation publique, elle porterait sur des éléments secondaires. « Je suis en accord avec le projet COGIR. Nous avons assez tergiversé. Les plans ont été vus, il faut aller de l’avant maintenant. Le bâtiment actuel doit être démoli, c’est une question de sécurité. Ensuite, il fallait limiter l’espace au sol, et la seule façon de faire est de construire en hauteur. Si on lit bien le Plan particulier d’urbanisme (PPU), tout y figure. Il faut densifier le centre-ville. Y amener de la vitalité si nous voulons que nos commerces vivent. Saint-Bruno a un centre-ville avec un immense potentiel. COGIR va impulser un mouvement de transformation du centre-ville. Si nous avons acquis les terrains de l’ancienne station essence Sonic, ce n’est pas pour rien. Cela va être une belle bâtisse qui va résister au temps. Cela va attirer des personnes en pleine vitalité et des commerces seront présents au rez-de-chaussée. Les gens vont être contents. »

Rappel de l’avis des élus

« Cela fait maintenant trois ans que Natrel a quitté les lieux et il est plus que temps de remplacer ce vieux bâtiment délabré. » – Ludovic Grisé Farand, conseiller indépendant du district 4.

« Oui, je suis satisfait que le projet avance. Le comité consultatif d’urbanisme, les deux élus responsables Isabelle Bérubé et Caroline Cossette et le Service d’urbanisme font un travail remarquable pour qu’on adopte un bon projet pour la communauté, un projet de qualité. Ce projet va clairement contribuer à dynamiser notre centre-ville. » – Vincent Fortier, conseiller du district 2 (Parti montarvillois).

« Le conseil décidera s’il va en consultation publique où s’il décide seul d’aller de l’avant. Même si les opinions sont encore divergentes, personnellement, je crois que nous avons beaucoup consulté. À la fin janvier, la prochaine étape serait que le conseil municipal adopte le Plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) et les dérogations mineures. » – Caroline Cossette, conseillère indépendante du district 3.

« Faudra-t-il consulter la population sur le projet ou le laisser à la discrétion du conseil municipal? Si nous allons en consultation, ce sera une consultation sur quoi? » – Jacques Bédard, conseiller indépendant du district 7.

« Nous sommes conscients que la concrétisation du projet est attendue par de nombreux Montarvillois qui souhaitent vendre leur résidence et demeurer à Saint-Bruno. Bien qu’il y ait eu de nombreuses consultations et qu’un comité ait déjà bonifié le projet, nous sommes conscients que le projet ne fera pas l’unanimité. Il faut maintenant décider si de nouvelles consultations plus larges pourraient être tenues afin de bonifier l’architecture du projet déposé. Cette demande a été exprimée lors du comité démolition. » – Isabelle Bérubé, conseillère du district 5 (Parti montarvillois).

« Tant et aussi longtemps que l’ensemble des citoyens n’aura pas été consulté sur ce changement au consensus social, je ne voterai pas en faveur de ce projet. De mon point de vue, le centre-ville appartient à l’ensemble des Montarvillois et c’est à eux de se prononcer sur ce projet. » – Louise Dion, conseillère du district 1 (Alliance municipale).

« Personnellement, ce n’est pas le plus beau des projets et ma foi, il est imposant, mais nous en avons besoin. » – Joël Boucher, conseiller indépendant du district 8.

« En tant qu’élue, je ne peux que me ranger du côté des citoyens qui dénoncent un projet de développement répondant davantage au plan d’affaires d’une compagnie privée qu’à la vision d’une communauté qui s’est maintes fois exprimée sur l’avenir de cet îlot. » – Marilou Alarie, conseillère indépendante du district 6.