L’épinette de 30 ans a été déplacée

École De Montarville

Une épinette de 30 ans a été déplacée ce matin, passant du terrain de l’École De Montarville au site du lac du Village.

Une vaste opération s’est déroulée jeudi dernier devant l’École De Montarville, à Saint-Bruno, afin de transplanter une épinette de 30 ans qui aurait été abattue dans le cadre des travaux de la rue Montarville. D’une hauteur de plus de 30 pi, le conifère a été déplacé sur le terrain du lac du Village, à quelques pas du cénotaphe, le monument érigé en l’honneur des anciens combattants pour le jour du Souvenir.

Entretenir l’arbre

Une entreprise de plantation et transplantation était sur les lieux jeudi matin afin de procéder au déménagement de l’arbre. Une affaire de près de trois heures au total. « Ça fait 27 ans que je pratique ce métier! Nous, ce n’est que la moitié du travail que nous accomplissons. Pour s’assurer que l’arbre survive, il faudra l’entretenir et l’arroser souvent, surtout avec les canicules des mois de juillet et d’août », soutient l’un des employés de la compagnie, qui avance un suivi sur une période de cinq ans.

« Pour les promoteurs, ce ne sera plus une excuse. » – Isabelle Bérubé et Marilou Alarie

L’opération, elle, s’élève à 1 850 $, soit une somme de 1 500 $ pour la transplantation et un montant de 350 $ pour le haubanage de l’arbre.

Les travaux de réfection de la rue Montarville, entre le boulevard Seigneurial et la rue desPeupliers, prévoient notamment l’aménagement d’un débarcadère pour autobus sur le terrain de l’École De Montarville. Les travaux s’amorceront dès la fin des classes.

Or, en observant les plans de ce futur aménagement, un citoyen de Saint-Bruno-de-Montarville s’est aperçu que l’aménagement d’un débarcadère pour autobus et l’élargissement du trottoir entraîneraient la fin de la vie d’un arbre « dans le chemin ». Louis Émond, le résidant en question, précise : « On aurait pu l’abattre, bien entendu, mais compte tenu des ormes et des frênes qui tombent, on a opté pour une solution différente. »

Louis Émond, un ancien enseignant de l’École De Montarville, a contacté les conseillères municipales Marilou Alarie et Isabelle Bérubé, la responsable de l’environnement, afin de leur faire part de son observation : « Je leur ai demandé si quelque chose pouvait être fait pour préserver cet arbre. Isabelle Bérubé et Marilou Alarie ont travaillé de concert pour faire en sorte que cette épinette âgée de 30 ans ne tombe pas sous la tronçonneuse. » À la lumière des démarches entreprises jeudi dernier autour de cet arbre en santé, « leurs efforts ont porté leurs fruits ».

Rencontrée sur le terrain de l’École De Montarville lors des premières étapes de la transplantation, le 13 juin, Marilou Alarie a répondu aux questions du journal Les Versants. « Louis Émond m’a interpellée, m’a fait part de son inquiétude concernant la survie de cet arbre. Mme Bérubé a aussi été mise au courant de l’histoire. Nous en avons informé la direction générale. C’est un dossier qui a fait son chemin… Chapeau à la Ville de Saint-Bruno pour sa sensibilité! Et merci à Louis Émond d’avoir brandi le drapeau rouge », souligne la conseillère indépendante Marilou Alarie.

Pour sa part, Isabelle Bérubé a partagé sa satisfaction, évoquant une belle initiative : « Je suis contente qu’on essaie de conserver cette épinette. L’idéal, évidemment, aurait été de la conserver sur place, mais elle se trouvait dans l’espace pour les travaux à venir. »

Les deux élues s’accordent pour dire que si le conifère survit au déplacement, et à condition de l’entretenir, ce sera peut-être l’occasion d’en profiter pour tenter une expérience semblable avec d’autres arbres. « Si on voit que ça fonctionne et si le besoin de le refaire se fait sentir, il y aurait plusieurs autres arbres intéressants à déplacer. C’est un projet-pilote à suivre. » Mme Bérubé a d’ailleurs laissé entendre qu’un autre projet sur le territoire pourrait nécessiter la transplantation d’un arbre. « Pour les promoteurs, ce ne sera plus une excuse. »

Quand on lui demande s’il croit que c’est à cause de son rôle de responsable des communications du Parti montarvillois, en 2013, que sa demande a été exaucée, Louis Émond affirme : « Je ne pense pas! J’ose espérer que si n’importe quel autre professeur avait frappé à la porte de la Municipalité avec une histoire comme la mienne, sa demande aurait été reçue avec la même attention et le même empressement que la mienne le fut. L’important, c’était la survie et la conservation de l’épinette. D’ailleurs, ma relation avec le Parti montarvillois s’est grandement effilochée avec le temps. »

Pour expliquer son éloignement du Parti montarvillois, M. Émond cite « de mauvaises décisions qui ont été prises depuis deux ans, comme la survie du parc Rabastalière et le projet Cogir ». Il reprend : « Ces dernières décisions sont en train de ternir toutes les belles réalisations qui ont été faites depuis 2013 et qui risquent d’être occultées, malheureusement, par certaines décisions récentes qui, si elles se réalisent, ne seront pas aussi bonnes pour la ville. En tout cas à mes yeux. »

QUESTION AUX LECTEURS : Que pensez-vous de cette initiative environnementale?