4,2 millions pour sauver le recyclage

L’agglomération de Longueuil a finalement accepté de rouvrir le contrat la liant à Papiers MD inc. pour le traitement des matières recyclables.
C’est au dernier conseil d’agglomération le 30 août que les maires ont approuvé l’injection de 4,2 millions de dollars aux différents contrats liant les villes à l’entreprise de traitement jusqu’en 2021.
Ceux-ci avaient d’abord refusé de répondre à la demande de Papiers MD inc. en juin dernier, mais devant le manque de solutions immédiates et la menace de fermeture du site, ils sont revenus sur leur décision à reculons. « Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on s’est rangés à la décision collective, je pense que nous n’avions guère le choix », a souligné le maire de Saint-Bruno, Martin Murray.
L’ensemble des contrats s’élève maintenant à 6,7 millions de dollars, par rapport aux 2,5 millions du contrat initial signé en février 2018.
L’agglomération de Longueuil profitera d’une redevance de la part de Recyc-Québec dans le cadre du Régime de compensation pour la collecte sélective des matières recyclables. L’agglomération a fait des estimations à 3,6 millions de dollars, mais il est impossible de connaître le montant exact avant l’automne prochain selon Recyc-Québec.
Face à la crise du recyclage provoquée par le resserrement des critères de qualité des matières recyclables importées, les services de collecte et les centres de tri ont accumulé ces matières, occasionnant des coûts additionnels et forçant des villes à rouvrir les contrats.

« Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on s’est rangés à la décision collective, je pense que nous n’avions guère le choix. »
– Martin Murray

Trouver des solutions à long terme
Martin Murray a dit que cette situation soulevait des questions fondamentales par rapport à nos habitudes de consommation et de disposition des déchets.
« Je pense qu’on a un devoir, quand on produit un déchet, de s’assurer qu’on le traite le plus possible localement, une obligation aussi de réduction, de nouvelles façons de faire, dit le maire. Il faut responsabiliser les citoyens à l’importance de la réduction et de la disposition des matières recyclables de la bonne façon. »
Selon lui, la collectivité doit faire preuve de moins de laxisme et s’assurer de trouver une solution à long terme à ce dossier problématique.
Il s’est également adressé au gouvernement du Québec : « Quand les gens ont des permis de traiter ou de s’occuper des matières résiduelles ou des matières recyclables, je pense qu’il y a une vérification minimale sur la capacité que ces entreprises ont de les traiter correctement. »
Le maire de Boucherville, Jean Martel, et la mairesse de Brossard, Doreen Assaad, sont du même avis. Cette dernière aborde également le problème de la qualité des matières recyclables : « C’est clair qu’il va falloir qu’on améliore la qualité des matières recyclables et on doit vraiment regarder ça dans son ensemble, commente-t-elle. Il faut qu’on examine le cycle de vie complet et les possibilités d’automatisation, et aller chercher des gains d’efficacité. »
Rappelons que plusieurs autres villes sont aux prises avec la même problématique, telles que Saint-Basile-le-Grand et Chambly qui, refusant de rouvrir leur contrat, se font poursuivre par la compagnie Ricova.