Changement de paradigme

Campagne « On paie trop pour Longueuil »

Depuis la fin des élections municipales, les pancartes de la campagne « On paie trop pour Longueuil » ont disparu. Toutefois, les maires de Brossard, Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Lambert assurent que les revendications sont toujours là.
Du côté de Brossard, la mairesse Doreen Assaad confirme que son conseil municipal a pris la décision d’enlever les pancartes afin de préconiser une démarche de communication différente pour faire valoir les besoins de ses citoyens. « À mon avis, cette campagne n’a pas livré de résultats, et étant donné qu’on a de nouveaux joueurs autour de la table, on souhaite changer les choses en dialoguant », lance-t-elle.
Par contre, son avis est le même que celui de son prédécesseur : « Concernant le reste de la situation, je crois que notre position n’a pas changé en ce qui a trait aux besoins des villes et des sommes qu’on paie trop cher, ça demeure un fait, et on va continuer afin que tout cela suive son cours. »
La mairesse se dit optimiste par rapport au fait que la mairesse de Longueuil ait réinstauré la table des maires : « On appuie cette démarche favorablement, pour nous ça va être un moyen pour que les maires s’assoient autour de la table afin de parler des vraies choses, mais on en veut quand même plus. À la suite de ce dialogue, on souhaite voir des changements concrets en lien avec la gouvernance, la communication et tout ce qui touche nos irritants face à l’agglomération. »

« À mon avis, cette campagne n’a pas livré de résultats, et étant donné qu’on a de nouveaux joueurs autour de la table, on souhaite changer les choses en dialoguant. »  – Doreen Assaad

Martin Murray, à l’origine de la campagne
Le maire de Saint-Bruno-de-Montarville, Martin Murray, croit aussi que les pancartes ont fait leur temps : « Par contre, le problème reste entier, il ne faut surtout pas croire que c’est fini. Aujourd’hui, je dirais que notre position a été renforcée à la suite de ce qui se passe avec l’agglomération de Montréal et les maires de banlieue, on suit ça de très près. »
Rappelons que Martin Murray est sur le dossier depuis le début et est l’un des fervents défenseurs du mouvement de contestation : « L’agglomération est une structure intenable et pour le bien-être de la communauté, ma volonté, c’est de régler une fois pour toutes ce dossier de l’agglomération et ça ne passe pas par le maintien de la structure actuelle. »
Le maire pense que la formule gagnante est celle de la MRC. Il précise : « Dans cette structure-là, il y a un respect de ce que nous sommes, les villes se dotent d’interventions et d’outils communs, les services qui sont offerts sont sur la base de la consommation, etc. Je veux qu’on encourage une efficience et une mise en commun des services. »
Saint-Lambert : nouveau maire, nouvelle approche
Le maire de Saint-Lambert, Pierre Brodeur, également nouveau à son poste, est sur la même longueur d’onde que Doreen Assaad. Bien qu’il croie toujours que des changements sont à faire dans la gouvernance de l’agglomération, il veut changer de paradigme. « Nous sommes dans une nouvelle conjoncture avec les nouveaux maires, donc on doit aussi changer notre approche, on ne doit pas s’attendre à ce qu’on fasse comme nos prédécesseurs », commente-t-il.
Selon lui, le changement s’opère surtout dans l’attitude : « On devait arrêter de chercher l’affrontement et avoir une certaine ouverture. On ne peut pas être d’accord sur tout, mais il faut faire front commun si on veut obtenir des modifications pour nos citoyens. » Pierre Brodeur demande également aux maires des autres villes de ne pas éprouver de rancœur envers Longueuil pour avoir été choisie par Molson Coors.
Comme dans n’importe quelle négociation, le maire de Saint-Lambert s’attend à faire des concessions, tout comme la Ville de Longueuil : « Si on veut faire des avancées, il faut qu’on donne du terrain aussi. D’ailleurs, je salue l’initiative de Mme Parent d’avoir rétabli la table des maires, c’est signe de bonne volonté et c’est une bonne plateforme pour échanger sur nos demandes et nos besoins. »
Mercredi dernier, les cinq maires de l’agglomération assistaient à la deuxième table des maires, qui a été rétablie en novembre dernier. La dernière rencontre avait eu lieu en mai 2016, puis cette initiative avait été abolie par l’ancienne mairesse de Longueuil, Caroline Saint-Hilaire.