Un Montarvillois profite de son nouveau cœur
Ce sont 87 personnes qui ont pu être sauvées en Montérégie l’an dernier grâce aux dons d’organes de 170 donneurs. Il s’agit d’une excellente année pour la région.
« Nous sommes satisfaits », indique Catherine Lachance, de Transplant Québec. Pour Laurier Blanchet, un résidant de Saint-Bruno qui a reçu un nouveau cœur il y a sept ans, c’est encore insuffisant : « Les gens hésitent encore trop souvent à donner leurs organes après leur mort. Plusieurs le font, mais ce sont bien souvent les familles qui changent d’avis. »
Cependant, la partie n’est pas gagnée pour autant. Il y a encore, au total, 121 personnes en attente d’un organe en Montérégie. La plupart pour les reins (73), le foie (16), les poumons (12) et le cœur (11). « Il faut encourager les gens à donner », dit Laurier Blanchet, qui a maintenant une vie tout à fait normale, grâce un don d’organe.
« Les gens hésitent encore trop souvent à donner leurs organes après leur mort. » – Laurier Blanchet
Histoire peu banale
Laurier Blanchet venait à peine de prendre sa retraite comme enseignant en aérotechnique au Cégep Édouard-Montpetit au début des années 2000, lorsqu’il a été foudroyé par un important malaise cardiaque. Durant plusieurs années, il ne comptait plus les opérations et les visites à l’hôpital tellement les infarctus devenaient répétitifs. « J’ai été opéré à cœur ouvert en 2004 », précise monsieur Blanchet. Malgré tout, son cœur ne cessait de s’affaiblir. « À la fin, son cœur grossissait dangereusement, révèle son épouse Jeanine Boucher. Il fallait faire quelque chose. »
Hospitalisé
Les années qui ont précédé la transplantation furent particulièrement difficiles pour le Montarvillois : « J’ai passé 10 ans à avoir des problèmes au cœur. » Et puis, à la fin de 2009, son état était devenu si grave qu’il a dû être hospitalisé à l’Institut cardiologique de Montréal. Il a dû passer trois longs mois à l’hôpital, en attente d’un cœur. « On avait toujours espoir, mais on a eu des moments de découragement, confie Jeanine Boucher. C’est toute une épreuve à vivre. »
Un don de vie
Le 23 février 2010 est une date qui restera à jamais gravée dans la mémoire de Laurier Blanchet et de son épouse Jeanine. « Le docteur Michel Carrier, un grand chirurgien, est venu me voir pour m’annoncer qu’il avait trouvé un cœur », raconte, encore ému, M. Blanchet. En l’espace de quelques minutes, Laurier Blanchet était en direction de la salle d’opération. « Ça s’est fait très vite, raconte son épouse. Même si l’opération était risquée, nous avions tellement confiance et il avait tellement souffert, c’était pour nous la seule option. » Ce soir-là, l’Institut de cardiologie de Montréal avait procédé à trois transplantations cardiaques, dont celle de M. Blanchet. Les autres patients qui étaient comme lui, en attente d’un cœur, ont pu aussi profiter du miracle. « On est devenus des amis aujourd’hui. Et on se fréquente à l’occasion », indique Laurier Blanchet.
Une vie normale
Le Montarvillois mène actuellement une vie normale. À part les nombreux médicaments qu’il doit prendre tous les jours, il marche, joue au tennis, voyage et se tient en forme. Pour lui, il profite actuellement d’une seconde vie. « J’ai été chanceux et je le sais », soutient-il. À 72 ans, il profite maintenant d’une retraite bien méritée.
Question aux lecteurs : Que pensez-vous du don d’organe?
Laurier Blanchet, un Montarvillois qui a reçu un nouveau cœur en 2010. (Photo : JC Gagnon)