L'Inde de Bangalore à Calcutta

Chronique « Solidarité Tour du monde » par Louise et Janouka Paradis

Depuis quelques semaines déjà, nous avons la chance de travailler en Inde. Que dire? Jamais nous n’avions vu une si grande pauvreté! Tout ici provoque sans cesse en nous une montagne d’émotions, de sensations, de questionnements et de joie profonde. Dès notre arrivée, nous avons été immergées dans ce tourbillon d’odeurs et de bruits qui caractérisent l’Inde.

Notre première expérience de travail à Bangalore consistait à faire du soutien pédagogique auprès d’enfants handicapés. Que de patience nous avons dû déployer pour les stimuler à écrire, à compter et à lire! Nous célébrions chaque petit succès. Chaque matin, à notre arrivée, il y avait des dizaines de femmes attendant aux portes des soeurs de mère Teresa pour venir demander un peu de nourriture pour leurs enfants. Un matin, nous avons eu la chance de participer à la distribution de nourriture mensuelle. Pour vérifier son état, chaque personne avait reçu la visite d’une des sœurs, qui lui avait alors remis un bon. C’était vraiment génial de préparer sacs de riz, farine, maïs, etc., et de voir le bonheur et la reconnaissance s’afficher dans les regards. Une maman, qui portait dans ses bras son dixième enfant, était prête à nous le donner pour qu’on l’amène au Canada! C’est plus de 300 sacs que nous avons préparés ce matin-là.

Après deux semaines, ce fut le départ pour la trépidante et pauvre ville de Calcutta. Ici, c’est inimaginable tout ce qui se passe. Partout, il y a des milliers de gens dans la rue. Des familles entières dorment par terre, sur les trottoirs, indifférents au passage des piétons et du trafic. Des milliers de personnes quémandent, non pas de l’argent, mais un peu de nourriture. Des milliers d’enfants n’ont que la rue comme terrain de jeux. Des bébés d’à peine un an, sales, nus, s’accrochent après nous afin de recevoir quelque chose. Des enfants qui, sans gêne, ouvrent nos sacs d’épicerie pour y trouver à manger.

Nous les regardons tendrement, nous les caressons avec douceur et nous les dirigeons vers les nombreux refuges de mère Teresa. C’est difficile de ne pas tout donner, mais nous comprenons qu’il ne faut pas encourager la mendicité, surtout chez les enfants, qui finissent par en faire un métier.

Les Missionnaires de la Charité ont plusieurs maisons à Calcutta et, à notre grande surprise, nous sommes plus d’une centaine de bénévoles rassemblés ici pour les aider et les soutenir. C’est magnifique de voir tous ces jeunes de partout dans le monde venir déposer une petite goutte de plus dans cet océan d’amour qu’a créé mère Teresa envers les plus démunis, les rejetés, les malades, les handicapés, ceux dont personne ne veut!

Chaque matin, vers 6 h, nous sommes invitées à célébrer la messe. Ensuite, vers 7 h, nous partageons tous ensemble un petit déjeuner (2 tranches de pain et une banane). Puis à 7 h 30, petite prière pour nous donner la force d’accomplir notre travail dans la joie et l’amour, et chacun part avec son groupe dans le centre qu’il a choisi. Laver des malades, changer des couches, accompagner des mourants, amuser des enfants, nourrir des handicapés, faire la lessive, voilà un peu de notre quotidien. Et ce qui est fantastique, c’est que chacun de nous le fait avec un profond bonheur, car leur reconnaissance est une si grande récompense! C’est vraiment toute une expérience à vivre!