Quand le ski et les études font la paire

Même s’il a vécu difficilement les Jeux olympiques de Sochi, le fondeur Alex Harvey est une figure québécoise représentant très bien la persévérance, de par son désir de toujours performer malgré les embûches. Son acharnement lui a d’ailleurs valu plusieurs podiums depuis 2008, année où il a commencé les compétitions internationales.
Et question persévérance, Alex en connaît tout un rayon : il réussit à concilier sport, famille et études universitaires! Depuis trois ans, il est aussi porte-parole des Journées de la persévérance scolaire, dans la région de la Capitale-Nationale, et de l’organisme Éducaide. Mode d’emploi s’est entretenu avec l’athlète de 25 ans pour qui les études sont aussi importantes que le sport, sinon plus…

Mode d’emploi (ME) : Comment a été ton parcours scolaire depuis que tu entamé une carrière sportive?

Alex Harvey (AH) : « Au secondaire, j’étais dans un programme Ski-Études, donc mon horaire était bien organisé pour me permettre d’étudier convenablement. Arrivé au Cégep François-Xavier Garneau, j’ai continué le sport tout en adaptant mon horaire à mes besoins. Et à l’université, comme je suis étudiant à temps partiel, je planifie mes sessions en fonction des compétitions sur le circuit de la Coupe du monde de ski de fond. Par contre, quand je dois m’absenter, je m’organise pour récupérer les notes de cours de mes camarades, ce qui me permet d’être toujours dans la course, tant en ski que dans les études! »

ME : Qu’est-ce qui te garde motivé dans tes études?

AH : « Tôt, mes parents m’ont inculqué l’importance des études. Petit, je savais qu’avant d’aller skier, je devais terminer mes devoirs. Par la suite, il est devenu naturel pour moi d’accorder de l’importance à mes études et de me fixer des objectifs clairs et réalisables. Aussi, je suis conscient que je vis bien du ski de fond, mais la journée où je prendrai ma retraite, il me faudra un métier pour lequel j’aurai eu du plaisir à étudier; c’est ce qui me garde motivé. »

ME : Pourquoi des études en droit des affaires plutôt qu’en sport, étant donné ton expérience dans le domaine?

AH : « Dans ma famille et mon entourage, j’ai plusieurs personnes qui sont dans le domaine du droit et j’ai toujours trouvé intéressant ce qu’ils racontaient de leur métier et de leurs expériences. Tout jeune, j’aimais déjà argumenter et défendre mes points de vue. C’est donc dire que je vais me sentir dans mon élément! »

ME : Pourquoi soutiens-tu des causes liées à l’éducation plutôt qu’au sport?

AH : « J’ai eu la chance d’avoir des parents qui ne me mettaient pas trop de pression quant à mes résultats scolaires, mais je suis conscient que ce n’est pas le cas pour tout le monde. Donc, si je peux transmettre aux jeunes du secondaire mon expérience, ma vision des études, et partager les embûches auxquelles je dois faire face dans ce domaine tout en pratiquant mon sport préféré, je le fais avec plaisir. Je veux leur montrer qu’il y a plusieurs chemins possibles pour arriver à un but, qu’il n’est pas obligatoire de suivre la route traditionnelle pour réussir dans la vie. Quand on me voit à la télévision ou sur un podium en train de recevoir une médaille, on peut penser que tout m’est facile. Mais c’est faux. Même si je suis un athlète olympique, je me dois de persévérer tous les jours, tant dans mon sport que dans les études. Et c’est le message que je veux transmettre : qu’il ne faut pas se décourager devant un obstacle. Que si l’on se fixe des objectifs réalistes, on peut les atteindre en persévérant. »

ME : Est-ce que le fait d’être fils d’un fondeur professionnel te met de la pression sur les épaules?

AH : « C’est sûr que mon père a des attentes envers moi, mais en même temps, les attentes que je me mets moi-même sont plus élevées. La pression extérieure n’est jamais plus grosse que celle que je me mets moi-même. »

ME : Qu’aimes-tu le plus dans le ski de fond?

AH : « La compétition, c’est certain! Le feeling d’avoir atteint mes buts grâce aux efforts que j’ai fournis. »

ME : Et qu’aimes-tu le moins?

AH : « Ce qui est le plus difficile, c’est d’être éloigné de mon entourage, des personnes importantes pour moi. »

ME : Outre le ski de fond, quel autre sport aurais-tu aimé pratiquer?

AH : « Adolescent, j’ai aussi fait du vélo de montagne. J’ai participé à deux Championnats du monde et plusieurs Championnats canadiens. »

ME : À court, moyen et long terme, quels sont tes rêves et tes projets?

AH : « Une fois ma carrière d’athlète terminée, j’espère redevenir une personne « normale », c’est-à-dire être moins focusé sur moi, mes performances et mon entraînement. Aussi, je veux fonder une famille, partager ma passion pour le sport avec mes enfants, et pratiquer un métier que j’aime. Mais j’ai encore beaucoup de plaisir et de passion à pratiquer le ski de fond, donc c’est sûr que je veux continuer. On verra d’ici cinq ans parce qu’il est sûr que rêve aussi de mener une belle carrière d’avocat, donc il ne faudrait pas que je tarde trop. »

Alex Harvey est médaillé d’argent des Championnats du monde juniors en 2008; médaillé de bronze des Championnats du monde juniors au 10 km et à la poursuite sur 20 km; Champion du monde de sprint par équipe en 2011; Champion du monde de la poursuite sur 30 km chez les moins de 23 ans en 2011; et médaillé de bronze de sprint en 2013. Pour suivre la carrière de l’athlète : alexharvey.ca et @alex_harvey.