Un problème pas résolu

Eaux usées dans la rivière Richelieu

Catherine McKenna, ministre fédérale de l’Environnement, a autorisé Montréal, lundi soir, à déverser huit milliards de litres d’eaux usées non traitées dans le fleuve Saint-Laurent. Quel est la situation dans notre région avec la rivière Richelieu? Le cours d’eau n’a pas été épargné au cours des années; toutefois, les autorités tendent vers l’amélioration.

« Il y a 20 ans, avant la création de l’usine d’épuration, Saint-Bruno et Saint-Basile envoyaient toutes leurs eaux à la rivière. Ce n’est que depuis l’usine qu’on traite les eaux », explique Ghislain Bégin, directeur de la Régie intermunicipale d’assainissement des eaux usées de Saint-Bruno et de Saint-Basile. Il rappelle aussi qu’à la crise du verglas, c’est l’ensemble des Villes qui a envoyé ses eaux usées dans le Richelieu pendant un mois. Aujourd’hui, le ministère de l’Environnement vient vérifier chaque semaine la qualité de l’eau rejetée dans la rivière et en fait un rapport chaque mois.

Cette année, et pour la première fois depuis sa création, les boues de la station d’épuration qui se sont accumulées depuis 15 ans ont été enlevées. Aussi, une réserve d’argent de 2 millions au maximum sera constituée au fil des années pour la réparation de futurs bris majeurs. Saint-Bruno utilise à elle seule 70 % de la capacité de la station, contre 30 % à Saint-Basile. Mais en cas de travaux, de panne ou de bris majeur, est-ce que toutes les eaux usées se déverseront encore dans la rivière Richelieu, comme ce qu’envisage de faire Montréal dans le Saint-Laurent?

« À Montréal, ce n’est pas le même système. La Ville traite l’eau dans une usine qui est confinée : l’eau entre, est traitée et sort immédiatement. À Saint-Basile, il y a deux étangs extérieurs. Quand on fait des travaux dans l’un, l’autre reste actif. Ce qui pourrait être problématique, c’est s’il y avait une grosse panne électrique et que les systèmes de pompe ne fonctionnaient plus. Là, toutes les eaux iraient dans la rivière », mentionne M. Bégin, qui précise que des génératrices devraient être bientôt installées pour remédier à ce risque.

Des débordements

Même si le réseau de pluie est désormais séparé du réseau des eaux usées, en cas d’intempérie, les étangs de la station d’épuration débordent. « Cette séparation des eaux usées et pluviales n’est pas encore complétée dans toutes les municipalités. Avec notre système, après d’importantes pluies, il y a des trop-pleins et des surverses. Un mélange d’eaux usées et d’eaux de pluie va dans les cours d’eau, mais c’est très dilué. On est limité par un nombre de fois de débordements dans une année, mais on ne sait pas quelle quantité est allée au fleuve », regrette M. Bégin. Des outils de mesures devraient être installés dans les prochaines années. Pour le directeur de la Régie intermunicipale, il n’y a cependant pas de doute. « La qualité de l’eau est bien meilleure qu’il y a 20 ans. »

À Sainte-Julie

« La prise d’eau de la Régie intermunicipale de l’eau potable (RIEP) Varennes, Sainte-Julie, Saint-Amable est située dans le fleuve Saint-Laurent, à la hauteur de Varennes. Toutefois, le déversement montréalais ne présente aucun risque de contamination pour Sainte-Julie et les deux autres villes desservies par la RIEP », a voulu préciser la Ville de Sainte-Julie en apprenant que Montréal comptait déverser huit milliards de litres d’eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent du 18 au 25 octobre.

« Dès que nous avons été informés de cette éventualité, nous avons réagi en évaluant les risques. Nous avons déterminé qu’il n’y a aucun danger pour les villes que nous desservons. Les gens pourront consommer l’eau du robinet sans crainte; celle-ci demeurera potable et dénuée de contaminants biologiques ou organiques », précise Patrick Morin, le directeur général de la RIEP. M. Morin, ajoute que des analyses quotidiennes de l’eau brute et de l’eau traitée seront faites. Il précise cependant « qu’une surveillance serrée sera effectuée compte tenu des circonstances ».

Entretien des installations septiques

En 2014, la Ville de Saint-Basile-le-Grand a mandaté la firme Éco-Pro Environnement afin d’effectuer les inspections des installations septiques sur le territoire. Près de 160 installations septiques ont été inspectées et la moitié n’étaient plus aux normes, en se fiant à la date de la construction ou la pollution causée; les propriétaires concernés devront remplacer leur installation afin de la rendre conforme.