Pas de boîtes de dons à Saint-Bruno

Vêtements ou autres articles usagés

Alors que la Ville de Laval veut encadrer le déploiement des boîtes de dons de vêtements ou d’autres articles usagés, Saint-Bruno-de-Montarville en interdit leur installation. Le Centre d’action bénévole (CAB) Les p’tits bonheurs en est le premier satisfait.


« Ces boîtes de dons sont souvent l’affaire de compagnies privées qui ne réinvestissent pas dans la communauté. À Saint-Bruno, nous avons un petit bassin de population. Il n’y a pas la place pour ces boîtes. Je suis au CAB depuis cinq ans à Saint-Bruno, la seule boîte que certains ont tenté d’implanter dans la municipalité a été enlevée le jour même et c’est une très bonne chose », explique Hélène Guevremont, directrice générale du CAB.

À Laval, se sont près de 400 boîtes qui ont été répertoriées. Certaines profitent à des œuvres caritatives, d’autres ne servent que des intérêts privés.

Les revenus du CAB proviennent, en grande partie, de sa friperie. « Nos profits sont totalement redistribués dans la communauté. Notre mission, c’est aussi de favoriser l’insertion sociale. Si une entreprise privée installe une boîte de dons, elle nous fera de la concurrence déloyale », précise la directrice. 

Le CAB mobilise environ 230 bénévoles et 10 salariés. Avec ses nombreux services, accompagnement en transport médical, café-causerie, clinique d’impôt, comité d’entraide, comptoir alimentaire, jardins communautaires, popote roulante ou encore prêt d’appareils orthopédiques, toutes les sources de financement sont bonnes à prendre. La présence de boîtes de dons viendrait amoindrir les revenus de l’organisme, ce que ne souhaite pas la Ville.

H & M

L’entreprise de vêtements H & M récupère aussi, depuis 2013, des vêtements usagés. Elle met de l’avant, sur son site Internet, le côté environnemental de sa démarche.  « Nous sommes la première entreprise de mode à avoir lancé un programme de collecte de vêtements au niveau mondial. Aujourd’hui, vous pouvez nous rapporter n’importe quel vêtement dont vous ne voulez plus. De cette manière, nous pouvons réduire les déchets et donner une nouvelle vie aux vieux articles », peut-on lire sur son site Internet. L’enseigne avait indiqué au journal que pour chaque livre de textile collectée, elle reversait 1 centime à l’Unicef, sans nous indiquer cependant le bénéfice qu’elle en retirait.

Le Centre de bénévolat dénonce encore ici, au même titre que les boîtes de dons que l’on peut retrouver à Laval comme dans plus de 70 municipalités de la grande région de Montréal, une « concurrence déloyale », surtout que l’enseigne a un magasin aux Promenades St-Bruno. 

« Ce genre d’activité porte préjudice à tous les CAB, car notre rôle est de récupérer entre autres des vêtements usagés », de conclure Aline Desfossés, responsable de la friperie au CAB de Saint-Bruno.