Un message d’espoir pour Victoria-Rose Grisé

Kim St-Pierre est devenue, le 15 novembre dernier, la première gardienne de but et la deuxième Québécoise à être intronisée au Temple de la renommée du hockey. L’occasion pour la Grandbasiloise Victoria-Rose Grisé, qui porte elle aussi les grosses jambières, de commenter la consécration de la huitième femme à se voir ainsi honorer.

Qu’est-ce que l’intronisation de Kim St-Pierre au Temple de la renommée du hockey représente pour vous?

Ça vient briser beaucoup de stéréotypes. Kim St-Pierre est un gros morceau du hockey féminin. Elle est la première gardienne à recevoir cet honneur. Elle vient de fracasser un plafond de verre et ça ne peut que faire avancer le hockey féminin.

Vous avez déjà rencontré Kim St-Pierre par le passé lors de quelle occasion?

Je l’ai rencontrée en camp de sélection il y a deux ans, lors de la Célébration hockey féminin Caroline Ouellette, afin de me tailler une place au sein des 13 Étoiles. J’étais âgée de 12 ans et j’avais été choisie pour suivre un entraînement de gardiennes avec Kim St-Pierre.

« C’est un message d’espoir. […] Rien n’est impossible à condition de s’établir un but. » -Victoria-Rose Grisé

Quels souvenirs conservez-vous de votre rencontre avec la médaillée olympique?

Il y avait plusieurs entraîneurs sur la glace, dont Kim St-Pierre. Elle m’avait appris quelques trucs. Je ne me souviens pas de ce que je lui ai dit; j’étais très stressée! La rencontrer me rendait nerveuse. Mes mouvements étaient moins fluides. Elle m’a donc pris à part pour me conseiller sur ma position à genoux. Kim St-Pierre est mon mentor, mon idole; la gardienne que je vois avec l’équipe féminine depuis que je suis petite. Aux Jeux olympiques, aux Championnats du monde, le hockey féminin est relié à elle. Pour moi, elle est une source d’inspiration depuis toujours.

Pourquoi, selon vous, elle a été intronisée?

En tant que gardienne de but, Kim St-Pierre est ce que l’on appelle en anglais un clutch player. Ça signifie qu’elle est capable de démontrer un niveau de jeu incroyable, de faire la différence dans les moments attendus, comme pendant une finale olympique.

Cet honneur décerné à Kim St-Pierre représente quoi pour le hockey féminin?

Ça ne peut être que du positif. Son entrée au Temple de la renommée fera avancer notre hockey, qui est encore à la recherche d’une ligue professionnelle féminine. Elle en a parlé elle-même dans son discours. De plus en plus, on constate que le sport féminin, pas seulement le hockey, mais plusieurs sports féminins, gagnent en visibilité. C’est avec des images comme celle de Kim St-Pierre au Temple de la renommée que notre sport pourra avancer et évoluer.

Qu’est-ce que ça peut déclencher chez une jeune gardienne de but comme vous?

C’est un message d’espoir. Il y a de grands joueurs au Temple de la renommée du hockey. On est émerveillés par toutes ces légendes. Nos idoles sont là. C’est un rêve. De voir Kim St-Pierre, qui est rendue là, ça vient prouver à toutes qu’il est possible de s’y rendre, pour nous aussi. Peu importe les embûches et les obstacles auxquels elle a fait face au cours de sa carrière, elle a su prouver le contraire. Rien n’est impossible à condition de s’établir un but.

D’autres joueuses du hockey féminin mériteraient de rejoindre Kim St-Pierre?

Pour les années à venir, je verrais bien Marie-Philip Poulin, si elle brille encore à ce niveau. Elle est la meilleure joueuse au monde. Elle a atteint un excellent niveau de jeu. Dans sa carrière, Mélodie Daoust a aussi atteint un niveau dans lequel elle excelle. Ce sont les deux prochaines recrues qui pourraient avoir leur place au Temple.

Croyez-vous en la survie du hockey féminin?

Oui, j’y crois, à la survie du hockey féminin. Au début des années 2000, je n’étais pas encore née, mais on ne parlait presque pas de sports féminins. Je trouve que, depuis, on a fait un grand chemin. La croissance et la popularité du hockey féminin n’amènent que du positif.