Sainte-Jullie : gnomes, fées et farfadets au Sentier féerique 

Émilie Campbell et Mario Bonneville sont les artistes derrière le Sentier féerique, une œuvre éphémère qui prend vie au parc de l’Érablière jusqu’en septembre.

Les promeneurs peuvent découvrir trois villages féeriques suspendus dans les arbres du parc. Ceux-ci sont habités par des gnomes, des fées et des farfadets. En levant les yeux, les visiteurs apercevront les maisonnettes abritant ces personnages fantastiques qui aiment jouer à la cachette et se dévoiler discrètement au passage des humains. Un système d’éclairage illuminera les villages en soirée. Un volet audio s’ajoute à l’expérience immersive.

Émilie Campbell soutient que ce type d’aménagement est une demande municipale de plus en plus fréquente. « Je dirais que c’est parti surtout de la pandémie. On n’avait pas le droit aux lieux de rassemblement. Les villes demandaient d’aménager les lieux publics. Les zones permises avaient un petit quelque chose de plus », explique-t-elle.

La Johannaise s’est alliée de Mario Bonneville, de Bois Gourmand, lors de la crise sanitaire. Complémentaire, il se spécialise dans les structures, les matériaux et les processus de fixation. Elle encense cette collaboration établie avec son alter ego

Multiples talents

La créatrice a plusieurs cordes à son arc. Artiste maquilleuse, effets spéciaux, murales, airbrush, bodypainting et confection de décors font notamment partie de ses multiples talents. « Chaque domaine m’apporte quelque chose », nuance Mme Campbell. L’événementiel la nourrit de son aspect festif et social. Quant à la création de décors, elle représente un défi de créativité brute, partant de rien vers la réalisation d’un produit fini. 

En 2008, elle créait son entreprise, Conception Émilie Campbell. En 2010, celle-ci devenait son activité principale. C’est tout de même à travers le airbrush qu’elle se sent le plus dominante. « Ça, je suis capable de faire ça en parlant, en écoutant de la musique, pas besoin d’être super concentrée pour ça. Ça se fait tout seul. On dirait que j’ai un œil pour les textures », indique-t-elle sans hésitation.

Projet le plus intense

L’artiste parle de L’Oiseau nordique comme étant le projet le plus intense sur lequel elle a pu travailler jusqu’à maintenant. Elle y a consacré deux ans et demi. Après de multiples essais-erreurs concernant le mécanisme et les fondations de la structure, elle dit « l’avoir boudé » pendant un certain temps. Elle a reçu l’aide « divine » du Théâtre du Crapaud Cornu, sans qui elle le « bouderait encore ». Les notions de mécanisme à travers la légèreté ont représenté un défi de taille. « J’ai connu beaucoup d’embûches. C’était complètement hors de ma zone de confort. Il y avait bien des principes de physique que je n’avais jamais encore expérimentés », reconnaît la femme persévérante. Le Griffogivre a été de plusieurs événements du Québec depuis l’hiver dernier.

Délit surprenant

L’été dernier, Émilie Campbell a vécu l’inattendu. Elle s’est fait voler des sculptures de maisonnettes de farfadets accrochées dans les arbres près du Domaine Trinity, centre culturel à Saint-Jean-sur-Richelieu. « Quelqu’un a pris la peine d’apporter sa longue échelle et sa drill, de dévisser chaque maisonnette de son socle pour probablement se décorer sa cour arrière », avait-elle écrit, sidérée.

Elle avait publié le délit en souhaitant qu’un citoyen dénonce son voisin en train de « se monter une foret enchantée » issue de cette commande de la Ville. « C’est la première fois que ça m’arrivait.

Règle générale, je suis chanceuse par rapport au vandalisme. Là, ce n’était même pas ça. D’après moi, ils (les voleurs) les ont trouvées belles », en rit-elle, d’un jaune subtil.