Sainte-Julie : Léony Boudreau à la NBA

Léony Boudreau travaille maintenant pour l’Association nationale de basketball (NBA). De son bureau au siège social, à New York, la jeune femme de Sainte-Julie, qui a grandi dans le basket, a accordé une entrevue au journal. 

« Mon parcours m’a amenée jusqu’ici. Toutes les pièces se sont alignées. C’est pour moi l’emploi rêvé! » commente Léony Boudreau afin de résumer ce qui lui arrive. 

La technologie au service du sport

Au mois de mars, elle a été nommée responsable de la stratégie et des opérations de basketball pour la NBA. Avec l’équipe qui l’entoure, le service Basketball’s Strategy & Growth, Léony Boudreau met en place les plus récentes technologies dans différentes facettes du ballon-panier. La santé des joueurs, l’arbitrage automatisé, le développement des plus jeunes… « Notre mission est d’intégrer la technologie dans le sport, d’inspirer et de connecter les gens au basketball », indique la jeune femme de 27 ans.  

Il faut savoir que Léony Boudreau a obtenu une licence et une maîtrise en ingénierie biomédicale, spécialisation entrepreneuriat, lors de ses études, de 2017 à 2022, à l’Université Purdue. Elle a, entre autres, travaillé sur des orthèses et des prothèses pour des athlètes paralympiques.

Simultanément à ses études, elle portait les couleurs des Boilermakers de Purdue pour jouer au basketball. Cette université, située à West Lafayette, en Indiana, a courtisé l’athlète afin de la recruter dans ses rangs. À l’automne 2016, la Julievilloise confirmait au journal qu’elle signait avec Purdue, et ce, en raison de son programme en ingénierie biomédicale. « Cette école est cotée comme l’une des meilleures au monde pour ce programme », nous disait-elle alors.  

Près de neuf ans plus tard, son rôle au sein de la NBA lui permet d’intégrer ses deux passions, le sport et l’ingénierie.

Des rôles clés pour les femmes 

Au cours des dernières années, les femmes ont obtenu des postes clés dans les grandes ligues sportives. Dans la Ligue nationale de hockey, Émilie Castonguay a été nommée directrice générale adjointe chez les Canucks de Vancouver alors que Jessica Campbell est devenue la première femme entraîneuse à temps plein dans la LNH. Elle est adjointe pour le Kraken de Seattle. 

Dans la Ligue nationale de football, c’est la Québécoise Catherine Raîche (Hickman depuis son mariage) qui s’illustre depuis quelques années. Après un séjour avec les Eagles de Philadelphie, elle est actuellement directrice générale adjointe et vice-présidente des opérations football des Browns de Cleveland.

Un mouvement et une occasion

Ce ne sont que quelques exemples. En entrevue, Léony Boudreau reconnaît qu’il y a en ce moment un mouvement pour d’abord soutenir davantage les athlètes féminines, mais aussi pour embaucher les femmes dans des rôles haut placés. Elle voit là l’occasion de pouvoir amener une perspective différente dans un groupe « où il y a probablement plus d’hommes ».

Elle rappelle qu’elle vient d’un monde de sport et d’un domaine d’ingénierie. « J’ai vécu cela toute ma vie, en fait! J’ai appris à le voir comme un avantage quand j’ai la chance d’être à la table et de pouvoir donner mon opinion. J’essaie de le dire quand ça peut apporter une différence. »

Elle insiste sur le fait que les femmes venues avant elle lui ont aujourd’hui donné la chance d’être là où elle se trouve. Elle se fait un devoir de poursuivre cette tendance. « C’est important d’essayer de paver le chemin pour celles qui viendront après moi. Je suis fortunée d’être dans une place comme ça. Le timing fait que je peux influencer dans une place où je suis très passionnée. Je m’assure de prendre le plus possible cette opportunité », ajoute celle qui désire découvrir le plein potentiel des gens.    

Rappelons que grâce au soutien de Purdue Athletics et de Purdue Engineering, Léony Boudreau a cofondé le premier événement Wheel Rise. Elle a aussi fondé RIISE, une association étudiante de Purdue qui sensibilise au sport adapté et mène des projets à l’interface entre l’inclusion, le sport et l’ingénierie. « Je suis encore un mentor pour l’organisation », confie-t-elle fièrement.   

Pendant trois ans, elle a aussi travaillé chez Zwift, un secteur du fitness et des technologies en Californie du Sud. C’est d’ailleurs pendant son séjour sur la côte ouest américaine que la NBA l’a contactée pour lui confier ses nouvelles responsabilités. La description de l’emploi la représentait à merveille. « Ce poste me rapproche de la côte est et donc de ma maison, de la famille. C’est aussi un retour dans le basket. Alors, c’est vraiment l’emploi idéal pour moi! » 

Pour Pâques, ses parents, qui demeurent encore à Sainte-Julie, viendront passer du temps avec elle à New York. Son jeune frère, Chrystophe, sera aussi du voyage. « Je crédite beaucoup mes parents, qui m’ont appris à prendre mes propres décisions lorsque j’étais très jeune. Ils m’ont appris à donner mon 100 % dans tout ce que j’entreprends en faisant confiance que les résultats vont suivre », ajoute celle qui a amorcé sa carrière au basketball avec les Cougars de Saint-Bruno.

Son conseil aux jeunes filles

Quand on lui demande si elle a un conseil à adresser aux petites filles qui effectuent leurs premiers pas au basketball ou dans toute autre discipline sportive, la jeune femme répond qu’il faut d’abord bien s’entourer. « Côtoie des gens qui vont t’aider et t’encourager à te challenger et à atteindre tes objectifs. Prends du temps pour faire les choses que tu aimes. Chaque décision t’amène à une nouvelle place », précise-t-elle. 

Puis elle confie que la curiosité l’a beaucoup aidée au cours des années. « Je souhaitais apprendre de ceux qui sont passés avant moi. Ce que j’aime quand je retourne à la maison, c’est d’aller parler aux jeunes des nouvelles générations. Après tout, je suis et serai toujours une petite fille de Sainte-Julie, passionnée par le basket et déterminée à se dépasser. Je leur dis alors d’être curieuses à leur tour et de se rappeler que chaque opportunité est importante. Amuse-toi et aime la vie! »