Saint-Basile: deux grimpeurs participent chacun à leur façon au Festiglace
Martin Lesieur et Gatienne Desrochers sont des passionnés d’escalade sur glace depuis près de 25 ans.
Les deux athlètes ont découvert ce sport avant de se rencontrer. Un professeur de Martin, en 1997, avait initié ce dernier à l’escalade. « Même dans ma jeunesse, je n’ai pas le souvenir d’avoir autant apprécié un sport que l’escalade », mentionne-t-il. C’est aussi vers la fin des années 90 que Gatienne, par le biais d’un ancien amoureux, a découvert l’escalade. Sa première initiation sur glace remonte en 2001. Cet hiver-là, elle a même pu pratiquer ce sport au Festiglace, loin de se douter que 24 ans plus tard, elle y participerait aux côtés de Martin.
Cet évènement, qui se veut rassembleur, met de l’avant non seulement l’escalade sur glace, mais aussi plusieurs activités hivernales de plein air. Du 19 et 23 février derniers, les deux grimpeurs ont pris part à l’évènement, mais d’une manière totalement différente. Pendant que Martin faisait partie des 24 athlètes, Gatienne était la directrice de l’équipe médicale.
Une structure d’entraînement à la maison
Thérapeute du sport de formation et de métier, la Grandbasiloise contribue, depuis quatre ans comme bénévole, à élaborer la sécurité et les mesures d’urgence de l’évènement en plus de s’occuper des athlètes et des blessures lors du Festiglace.
De son côté, Martin s’entraîne plusieurs fois par semaine. Il a la chance de s’adonner à son sport directement dans la cour arrière du couple. S’ils n’ont pas de parois glacées, leur imagination, ajoutée aux connaissances d’ingénierie de l’athlète, leur a permis de se construire une structure d’escalade.
Ce projet a vu le jour au début de la pandémie, puis, devant l’ampleur de la structure, ils ont pu commencer à grimper un an plus tard, après avoir dessiné et fait approuver les plans par la Ville. Ils ont eux-mêmes coupé et assemblé la structure. De la mi-novembre jusqu’à ce que la température le permette, les deux amateurs d’escalade sur glace parcourent de nombreux kilomètres la fin de semaine pour grimper des parois glacées. Ils doivent surtout se déplacer vers Québec, Charlevoix, la Côte-Nord, la Gaspésie ou le Vermont pour retrouver des lieux où les parois sont de calibre international.
Leurs vacances sont prévues pour faire de l’escalade sur glace. Avant le Festiglace, les deux ont pris congé de leur emploi pour augmenter le volume d’entraînement. « On est vraiment des passionnés de ce sport », mentionne Martin.
Ils sont aussi arrivés quelques jours avant l’évènement. Gatienne en a profité pour préparer l’équipement et pour assurer la sécurité du site en amont. Martin a pu s’entraîner sur les voies et développer une stratégie pour les deux jours de compétition.
Meilleure performance
Le samedi 22 février, Martin était l’un des sept Québécois compétiteurs de l’évènement. Les 17 autres athlètes venaient des autres provinces, des États-Unis et certains d’Europe. Lors de l’arrivée sur le site, une pige détermine avec quel autre grimpeur chacun sera jumelé. Pendant que l’un grimpe, un autre athlète doit l’assurer et vice-versa.
Une fois bien habillé, Martin a pris ses piolets et a tenté de faire le plus de voies possible en une heure et demie. Une fois cette première étape réalisée, il doit assurer son collègue pendant le même laps de temps avant de traverser le canyon pour rejoindre l’autre paroi glacée pour un deuxième tour. En tout, Martin aura complété neuf voies en trois heures, terminant 18e au classement. C’était sa troisième participation au Festiglace. « C’est mon meilleur résultat pour le nombre de voies complétées, mais le calibre a augmenté dans les trois dernières années », mentionne-t-il, alors qu’à sa première expérience dans le calibre professionnel, il a terminé 6e.
Le lendemain, Martin a pu tenter sa chance sur une paroi de glace beaucoup plus difficile et technique que celles de la veille. Seuls deux athlètes sont parvenus à terminer le trajet. Les autres n’ont pas réussi, tout comme Martin, à traverser le plafond de glace qui se trouvait à la moitié du trajet. Sans appui pour les pieds, les grimpeurs devaient traverser un bloc de glace. « Ça demande beaucoup d’endurance. La paroi est en déversant. Soit qu’il y a des colonnes de glace qui rejoignent le sol, soit des blocs de glace se forment sans toucher à rien .»
Plusieurs rôles
Pendant ce temps, sur le site, Gatienne était occupée à gérer diverses blessures, telles que des coupures et des engelures. Elle devait aussi rencontrer les athlètes qui avaient le droit d’avoir une consultation avec la clinique mobile. « Il faut avoir beaucoup de monde sur le terrain. Le site est vaste, il y a plusieurs zones, certaines plus éloignées. »
En plus de la compétition, le Festiglace propose plusieurs cliniques aux participants, dont une sur les avalanches. Des activités pour toute la famille sont également offertes. Des initiations à l’équilibrisme sur sangle (slackline) et à la raquette étaient proposées, ainsi qu’une expérience de bain thermal. « C’est un évènement rassembleur qui permet aux gens de s’initier et de découvrir les sports de plein air », mentionne la bénévole.