Mathieu Courchesne pour les Pharaons d’Égypte

Championnat de hockey des clubs arabes

Le hockeyeur Mathieu Courchesne a fièrement porté les couleurs du club national d’Égypte. Le Montarvillois était en action dans le cadre du Championnat de hockey des clubs arabes, qui se déroulait du 3 au 7 avril à Abu Dhabi.
Mathieu Courchesne a été sélectionné comme joueur de centre pour les Pharaons d’Égypte, pays d’origine de sa mère et de son oncle. « Représenter l’Égypte est pour moi un rêve! C’est l’opportunité d’utiliser ma passion pour le hockey afin de contribuer à développer ce sport en Égypte, et influencer des enfants à vouloir jouer est un honneur, explique au journal Les Versants Mathieu Courchesne. J’avais des frissons durant la cérémonie d’ouverture lorsque l’Égypte a été annoncée. »
Il y a près d’un mois, le jeune homme de 19 ans terminait la saison 2017-2018 au sein du junior A de Saint-Bruno. À l’instar du gardien Gabriel Waked, qui endossait l’uniforme du Liban à la Coupe du président d’Abu Dhabi, en novembre dernier, Mathieu Courchesne a goûté au hockey international. Pour la compétition, il portait le n° 21 et avait pris le nom C. Ishak, le nom de sa mère. À Abu Dhabi, il était accompagné de sa mère, son cousin (aussi sur l’équipe) et de son oncle (père du cousin). « Ma mère et mon oncle tenaient à être là, puisque nous représentions leur pays natal », avance Mathieu Courchesne.
C’est d’ailleurs grâce à ce cousin que Mathieu a pu vivre cette expérience. En effet, son cousin l’a informé que l’Égypte recrutait des joueurs. Après un long processus, son poste au sein de la formation a finalement été confirmé en février. « J’étais très content! C’était vraiment un rêve », soutient le joueur de centre.

« Nous représentions leur pays natal. » -Mathieu Courchesne

Émotions

Samia Ishak, la mère du garçon, est née au Caire, la capitale égyptienne. Sa famille a émigré au Canada alors qu’elle était âgée de 11 ans. C’était il y a une quarantaine d’années. « J’ai été très émue lorsque Mathieu a été accepté dans l’équipe. Surtout parce que je savais ce que ça représenterait pour lui de participer à un tournoi de cette envergure. Que ce soit pour mon pays m’est encore très cher; c’était presque irréel et très “cool”! » mentionne-t-elle.
En quatre rencontres, les Pharaons d’Égypte ont enregistré une fiche d’un gain et trois revers, ceux-ci subis aux mains du Storm d’Abu Dhabi (représentant les Émirats arabes unis), des Aigles de Carthage et du Liban. Les porte-couleurs de l’Égypte ont vaincu les Corsaires d’Algérie 8 à 7. « Notre triomphe contre l’Algérie est la première victoire internationale de l’histoire de l’équipe de hockey d’Égypte. »
Historiquement, cette dernière était la plus récente formation de la compétition, créée il y a deux ans. « Nous ne savions pas trop à quoi nous attendre du tournoi, en termes de calibre. Les trois premiers matchs ont été vraiment difficiles; nous avions peu de chimie, puisque la majorité des joueurs n’avaient jamais joué ensemble, et nous avions peu de profondeur, contrairement aux autres groupes », indique le Montarvillois. Plus personnellement, l’expérience de sa participation a été « incroyable ». L’attaquant considère s’être bien débrouillé en provoquant des chances de marquer. « J’aime beaucoup jouer sur une patinoire olympique, puisque je peux exploiter mon principal atout, ma vitesse! » observe-t-il.

Reconnaissance

L’objectif des Pharaons, en tant qu’organisation, tout comme celui de toutes les équipes, est d’obtenir la reconnaissance de la Fédération internationale de hockey sur glace, mais aussi de faire connaître le hockey dans les contrées arabes. « Ce sport est en croissance; cependant, il reste beaucoup de travail à faire pour le développer localement dans ces pays. Bref, ce tournoi donne beaucoup de visibilité à ces formations voulant grandir sur la scène internationale », d’expliquer Mathieu Courchesne.
Pour le moment, le hockey reste une discipline peu populaire au pays des pyramides. L’étudiant en administration des affaires à HEC Montréal poursuit : « Il y a quelques petites glaces dans des centres commerciaux en Égypte. C’est très peu développé. Notre but est de créer dans ce pays de l’intérêt pour le hockey et d’inciter le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour le développer. »
D’après le jeune athlète, un des plans futurs « très sérieux » pour le club national est d’organiser un match sur une glace extérieure au pied des pyramides. La date envisagée serait janvier 2019. « Ce serait un événement immense! Nous avons déjà beaucoup de gens qui appuient la réalisation de ce projet. Ils pensent même que ça suscitera l’intérêt de la Ligue nationale de hockey! Pour ma famille et moi, ce serait l’opportunité de visiter l’Égypte une première fois », conclut-il.
Mathieu Courchesne Ishak a amorcé sa carrière de hockeyeur à 10 ans en atome C. Mais son jeu s’est vite amélioré, ce qui lui a permis d’atteindre les niveaux élites, du peewee au midget. La saison passée en junior A lui aura donné l’occasion de poursuivre sa passion pour le hockey tout en jumelant études et emploi. Sa passion, elle, lui est venue « comme la plupart des jeunes Québécois », en regardant le Canadien au petit écran, et en jouant des heures dans la rue avec les copains.

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