Marathon de Montréal : un 3e rang qui vaut de l’or pour Samuel St-Antoine

Un enseignant en éducation physique à Saint-Bruno-de-Montarville, Samuel St-Antoine, s’est classé au 3e rang lors du Marathon de Montréal. Le 21 septembre, il a parcouru les quelque 42,2 km en 2 heures 22 minutes et 43 secondes.

« C’est inespéré! Je ne pensais jamais que je terminerais sur le podium. C’est une belle surprise! » exprime d’emblée le Québécois Samuel St-Antoine, en entrevue avec Les Versants.

À la ligne d’arrivée, il a été devancé par deux coureurs originaires du Kenya. Geoffrey Brgen a grimpé sur la plus haute marche du podium grâce à un chrono de 2:18:1. Son compatriote, John Langat, a enregistré un temps de 2:21:52.

Coureurs internationaux

« C’est un gros marathon. Il y a des coureurs internationaux, des coureurs d’élite invités qui sont là pour gagner la bourse. Ils donnent le tout pour le tout », rappelle celui qui a déjà remporté les marathons de Granby et de Longueuil.

À propos de ces deux événements, à Longueuil et à Granby, il se souvient d’avoir éprouvé deux très beaux sentiments, mais que ça n’a rien à voir avec ce qu’il vient de vivre le 21 septembre. « Montréal, c’est un autre monde. Ma famille était sur place pour m’encourager. Les spectateurs sont nombreux. Il y a une grosse couverture médiatique. La compétition est plus grande. Je reçois encore plein de messages d’encouragement. Le Marathon de Montréal, ça fait plus jaser », décrit-il. 

Pour expliquer sa plus récente performance, le coureur mentionne que dès le début de la course, il a senti que ça allait bien se passer et que ce serait une bonne journée. Il évoque un bon départ de sa part, moins rapide que bien d’autres marathoniens. Ce qui l’aurait avantagé pendant l’épreuve.  

Astres alignés

Entre le 25e et le 30e km, il parcourait une longue ligne droite sur la rue Saint-Laurent. Il était alors en 5e place et voyait les participants qui le devançaient un peu plus loin. « Sur papier, je n’étais pas supposé terminer au troisième échelon, mais… tous les astres étaient alignés! »

À propos de sa performance, Samuel St-Antoine dit qu’elle est le fruit de plusieurs heures d’entraînement et d’un soutien de plusieurs personnes, notamment son entraîneur, Marc-Antoine Senneville, et le club de course Les pas pressés. 

« Je savais que j’étais en grande forme et que je pouvais avoir un bon résultat, mais pas de là à rivaliser avec ces coureurs internationaux », poursuit celui qui enseigne au Collège Trinité.

L’enseignant en éducation physique est aussi à la tête de l’équipe de cross-country de l’établissement scolaire.

D’ailleurs, à son retour à l’école lundi, une haie d’honneur de quelque 300 personnes – étudiants et enseignants – l’attendait dans le gymnase pour le féliciter. « C’était touchant. Je ne m’y attendais pas. »    

L’avis d’une marathonienne

Contactée par Les Versants, la marathonienne montarvilloise Nathalie Goyer a répondu à notre demande à propos de l’exploit de Samuel St-Antoine, qu’elle connaît bien. « Je suis si fière de sa performance! Samuel est l’un des quatre enfants de Myriam Grenon. Pendant une dizaine d’années, je disais que c’était ma meilleure rivale. Une excellente coureuse d’élite qui a déjà terminé au deuxième rang chez les femmes au Marathon de Montréal, en 2013 », raconte-t-elle.  

En fait, Mme Grenon avait aussi terminé en seconde position en 2011 à Montréal.

Notons que pour le principal intéressé, il s’agissait d’une première participation au Marathon de Montréal. « C’est très clair pour moi que j’ai toujours voulu faire le Marathon de Montréal. Je garde en mémoire de beaux souvenirs de ma mère, qui a couru à cet événement. Je l’accompagnais alors que j’étais encore tout jeune. Le fait que j’y prenne part cette année me rappelle plein de choses », relate le fils.

Le 21 septembre, sa mère était aussi présente pour l’encourager.  

« Les enfants ont grandi en voyant leur mère performer en course sur route! Samuel suit les traces de sa mère. Il est né d’un couple de coureurs. Maintenant, c’est lui qui prend la relève. Dans les dernières années, il a créé le club de course Les pas pressés à Mont-Saint-Hilaire. Enseignant et papa, sa performance relève d’une inspirante discipline », déclare Nathalie Goyer, qui précise qu’il y avait beaucoup de respect entre elle et Myriam Grenon. « Même pendant une compétition, nous nous encouragions mutuellement! »

Inspiration

Père de deux jeunes enfants, Samuel St-Antoine désire leur donner le meilleur exemple. À 500 mètres de la ligne d’arrivée, ils étaient là avec la maman à encourager l’athlète. « C’est tellement de la belle adrénaline! J’étais super émotif. Il y avait beaucoup d’émotions et de fierté de voir les miens m’encourager. »

Ce meilleur exemple, il veut aussi le communiquer à ses étudiants. « Transmettre l’amour du sport, ça fait partie de ma vie. C’est mon métier. Si je peux en inspirer quelques-uns, tant mieux! »