Louis Domingue, entre l’Arizona et Saint-Bruno
Le gardien de but des Coyotes de l’Arizona, Louis Domingue, s’est installé à Saint-Bruno-de-Montarville au cours de la dernière année. Entrevue.
Louis Domingue a acheté un terrain à Saint-Bruno et s’est fait bâtir une résidence au cours des derniers mois. « C’est un bon pont entre Mont-Saint-Hilaire, puisque j’y ai passé mon enfance, et mes parents y habitent toujours, et Sainte-Julie, pour les parents de ma conjointe. C’est également à quelques minutes de Montréal, où je passe l’été à m’entraîner. Pour la proximité, Saint-Bruno est l’endroit idéal », explique en entrevue avec Les Versants Louis Domingue.
En juin dernier, le jeune cerbère a conclu une entente de deux ans avec sa formation, lui garantissant un poste dans la Ligue nationale de hockey (LNH) pour épauler le vétéran gardien Mike Smith. L’un a 24 ans, l’autre en a 34. Smith devrait avoir encore quelques bonnes années à donner. « Mike et moi avons développé une bonne complicité. J’aime notre collaboration. Nous réussissons à offrir de bonnes performances tout en nous aidant. Je crois que l’organisation est à l’aise avec cette idée de duo de gardiens. Il devrait y avoir un partage, mais lorsqu’on me donnera le filet, mon rôle sera d’apporter des jambes fraîches à l’équipe », mentionne Louis Domingue, qui estime qu’il gardera les buts pour 40 % des rencontres. « Mais tout se joue sur la patinoire; si je n’offre pas les performances auxquelles l’entraîneur s’attend, je n’aurai pas de temps de glace! »
« J’avais une grande passion pour le hockey et pour m’améliorer, pour devenir meilleur. » – Louis Domingue
Le Montarvillois est confiant pour l’avenir des Coyotes de l’Arizona, qui devraient progresser au cours des prochaines saisons. La formation du désert est bourrée de bons jeunes joueurs. Rappelons seulement les noms des Anthony Duclair, Max Domi et Oliver Ekman-Larsson. « J’aime la jeunesse de notre club. C’est une organisation en expansion et j’ai bien hâte de nous voir progresser. Plusieurs ne nous verront pas arriver, mais les Coyotes vont faire parler d’eux d’ici peu », croit le gardien de but.
Parcours
Louis Domingue a amorcé son hockey mineur dans la région du Richelieu et il a gravi les échelons. Au départ, il jouait à l’offensive. C’est dans la catégorie novice, à l’âge de sept ans, qu’il est devenu officiellement stoppeur de rondelles. « Notre gardien s’était cassé le doigt. J’ai proposé de le remplacer. Seulement, je n’attrapais pas de la même main que lui. J’attrape de la droite, j’ai donc eu besoin de me procurer mon propre équipement. Je n’étais pas mauvais, alors aussi bien garder les buts! » raconte celui qui dit s’être privé beaucoup afin de s’améliorer. « J’avais une grande passion pour le hockey et pour m’améliorer, pour devenir meilleur. Et je n’avais qu’un but dans la tête, soit celui d’atteindre la LNH. En ce sens, je ne devais pas être si différent des autres enfants de mon âge », indique l’intéressé, dont la fierté est d’avoir surpassé les embûches tout au long de sa carrière.
Selon lui, c’est son séjour dans la Ligue Midget AAA qui lui a ouvert la porte pour la suite. Retranché par les Gaulois d’Antoine-Girouard, il est réclamé en 2007 par les Lions du Lac-Saint-Louis, où il joue beaucoup de matchs. Il n’avait que 15 ans, mais il a battu le record du plus grand nombre de triomphes pour un cerbère recrue. Cette statistique ouvre les yeux des Wildcats de Moncton, dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, qui le sélectionnent au 13e rang lors du repêchage de 2008. « Je me suis alors fait un semblant de nom… et la roue a continué. » Après deux saisons à Moncton, Louis protègera le filet des Remparts de Québec, sous les ordres de Patrick Roy. C’est en 2010 que les Coyotes le repêchent, lors de la 5e ronde (138e choix au total). Sa première victoire dans la LNH a été acquise contre… le Canadien de Montréal, au Centre Bell, devant famille et amis, le 1er février 2015. « Ce premier gain dans la LNH représente beaucoup pour moi. C’est assurément mon meilleur souvenir. De l’avoir enregistré au Centre Bell, c’est la cerise sur le sundae! J’avais plusieurs personnes de mon entourage sur place pour m’encourager. »
Patrick Roy
Même s’il glisse qu’il n’y a pas grand-chose à raconter, que les deux hommes ne s’entendaient pas, Louis Domingue en avait long à dire lorsque le journal lui a demandé de revenir sur l’épisode Patrick Roy. Rappelons que Roy ne s‘était pas gêné pour critiquer publiquement son jeune gardien lors de l‘élimination des Remparts en 2010 et 2011. « Est-ce que cet épisode m’a nui ou m’a aidé? Jamais je ne saurai, mais ça a ralenti mon développement. J’ai toujours eu une bonne tête sur les épaules, j’ai toujours eu confiance en mes moyens; cependant, c’était la première fois de ma carrière que j’aurais pu baisser les bras », souligne le jeune père de famille, qui est déçu que son instructeur de l’époque n’ait pas su utiliser son charisme et son savoir-faire pour aider son jeune gardien à aspirer à ses rêves. « C’était une autre mentalité. Je crois qu’il a changé, qu’il s’est ajusté depuis. »
La prochaine visite des Coyotes de l’Arizona et de Louis Domingue au Centre Bell est prévue pour le jeudi 20 octobre.