L’industrie du golf dans un trou noir

Si le vert est la couleur symbolique du golf, le rouge se marie plutôt bien aux finances de certains terrains de la Montérégie, qui voient leur clientèle diminuer.

Le président de l’Association des propriétaires de terrains de golf du Québec, Jacques Landry, estime qu’il y a plus de terrains que de joueurs en Montérégie depuis les années 2000.

« De nombreux terrains de golf se sont ouverts durant les années 1980, 1990 et 2000 dans la grande région de Montréal et dans les Cantons de l’Est. À ce moment, le sport était très populaire. C’était « in » pour les gens fortunés de posséder un terrain. Maintenant, plusieurs d’entre eux ont de la difficulté à survivre à la baisse de popularité du sport. »

Il ajoute que la clientèle de jadis, qui avait entre 50 et 60 ans, est maintenant rendue trop âgée pour pratiquer le sport. Le manque de temps de la génération actuelle explique aussi la baisse d’achalandage puisque la clientèle ne s’est pas renouvelée, estime M. Landy.

« Il ne reste plus beaucoup de temps aux gens après le travail et les obligations, dit-il. Un 18 trous peut prendre cinq heures à jouer. Ajoutez à cela le temps de se rendre au terrain, le temps de préparation et l’apéro… Une partie de golf prend donc une journée complète! »

Un sport de riches?

Il en coûte en moyenne 120 $ à un duo pour une journée de golf, incluant le déplacement, la partie, le repas et le divertissement, selon le plus récent rapport rédigé pour la Table de concertation des associations de golf.

« Je ne dirais pas que c’est un frein, mentionne Jacques Landry, de  l’Association des propriétaires de terrains de golf du Québec. On vit une période d’austérité et les gens doivent choisir leurs priorités. On coupe généralement en premier dans les loisirs lorsqu’on fait un budget. »

Il souligne par contre qu’il est désormais possible de pratiquer le golf à moindre coût, grâce entre autres à la guerre de prix que se livrent les propriétaires de terrains.

« C’est certain que si on veut être membre d’un club très select comme celui de La Vallée du Richelieu (à Sainte-Julie), ça risque d’être dispendieux. Mais il y a plusieurs terrains qui offrent des prix et des rabais raisonnables. »