Le sport tombe au combat

COVID-19

Joint par Les Versants pendant son séjour en Floride, Alex Agostino réagit à la récente crise qui secoue le domaine sportif. La COVID-19 a entre autres forcé la Ligue de baseball majeur à repousser le début de sa saison de deux semaines.

Après l’Association nationale de basketball (NBA) mercredi dernier, plusieurs autres ligues professionnelles ont pris la décision de suspendre leur calendrier. C’est le cas de la Ligue nationale de hockey, avec notamment le Canadien de Montréal, la Ligue majeure de soccer, dans laquelle évolue L’Impact de Montréal, et la Ligue de baseball majeur qui ont emboîté le pas jeudi.

« Ce sont des précautions obligatoires. […] C’est un choix nécessaire, mais dont l’impact sera énorme et incroyable. » – Alex Agostino

Contrairement aux activités du basketball, du hockey et du soccer, celles du baseball majeur n’avaient pas encore débuté. D’où la décision de suspendre le calendrier préparatoire et de retarder le début de la campagne régulière d’au moins deux semaines.

Le superviseur des recruteurs du Canada et du nord-est des États-Unis chez les Phillies de Philadelphie, le Montarvillois Alex Agostino, approuve la décision du baseball majeur. « Ce sont des précautions obligatoires, entame-t-il au téléphone. Il faut penser à la santé des joueurs, des partisans, des employés, des gens à la direction. Je ne connais personne qui voudrait avoir sur la conscience le décès d’un athlète, d’un arbitre… En anglais, on dit “better safe than sorry” [Traduction : “mieux vaut prévenir que guérir”]. C’est un choix nécessaire, mais dont l’impact sera énorme et incroyable. »

Des milliards

Alex Agostino s’attend à des répercussions économiques majeures pour les ligues professionnelles et les organisations sportives. « On parle de milliards de dollars », dit-il. Mais il évoque aussi des dommages collatéraux. « Je pense aux gens autour; les travailleurs, les restaurateurs, les hôtels, les commerces, les employés dans les stades et les arénas, préposés aux stationnements, à l’accueil, à la billetterie… Sachant cela, c’est évident que ce ne sont pas des décisions qui ont été prises à la légère par les ligues professionnelles. »

En Floride la semaine dernière pour observer l’équipe nationale, Alex Agostino est revenu au pays en fin de semaine. En tant que dépisteur, il est appelé à voyager fréquemment en avion. « Personnellement, depuis quelques semaines, je vis dans un monde parallèle avec les camps d’entraînement qui s’amorçaient. Depuis un mois, j’attrape des nouvelles à gauche, à droite. Je dirais qu’aujourd’hui, mon monde parallèle, ma bulle, vient d’éclater! » Il ajoute : « Nous avons eu l’information de ne plus prendre de vols à l’interne, de voyager en voiture si c’était possible, et de passer du temps en famille. »

Une pensée pour les autres joueurs de baseball

Dans son désarroi, le Montarvillois songe aussi à tous les autres joueurs de baseball, dans les ligues mineures, dans les ligues des recrues, au baseball universitaire, collégial et scolaire. On parle de milliers d’athlètes. « On n’a aucune idée de ce qui va arriver. Qu’est-ce que les joueurs feront? Peuvent-ils s’entraîner entre eux? C’est un peu l’inconnu. Avant, la situation changeait d’heure en heure, maintenant c’est de minute en minute. Lundi [16 mars], une conférence téléphonique est prévue pour obtenir plus de détails », poursuit Alex Agostino.

Selon lui, la propagation de la COVID-19 sur la planète et les répercussions que cette pandémie entraîne pourraient aussi empirer si la population ne suit pas les directives des gouvernements. « La santé demeure la priorité. Ce qui se passe actuellement, c’est plus grand que nous. Nous n’avons pas atteint de telles choses dans notre vie. On va prier pour que ça se calme rapidement et que l’origine du virus soit détecté, parce que ce n’est pas juste une question de sports. C’est plus catastrophique qu’un athlète qui va manquer deux semaines de paie. »

Des origines italiennes

Alex Agostino se montre secoué par ce qui se déroule actuellement en Europe, et en Italie particulièrement. « J’ai de la famille dans le sud de l’Italie. Je n’ai pas entendu beaucoup de choses, mais je sais que c’est l’état d’urgence et que le pays est en “lockdown”. Après la Chine, c’est le pays le plus touché par le nombre de cas et le nombre de décès. C’est mon pays d’origine, alors, ça me fait de la peine; lors de mon voyage, je suis tombé en amour avec les gens là-bas », raconte Alex Agostino.

QUESTION AUX LECTEURS :

Que faites-vous en l’absence de sports en direct à la télévision?