Le départ des soeurs Bilodeau

À quelques semaines de terminer l’école primaire, Megan et Emma Bilodeau ont joué leurs dernières parties dans la Ligue de hockey de la Mosaïque (LHM), à Saint-Basile.

« C’est triste de ne pas continuer l’année prochaine. C’est plate qu’il n’y ait pas ça [une ligue de hockey Cosom] au secondaire », confie Megan Bilodeau.

« Deux joueuses qui ont été dominantes tout au long de leur parcours. » – Martin Fabre

Il y a un sentiment de nostalgie qui règne dans la pièce lorsqu’on rencontre Megan, Emma et le maître d’œuvre derrière la LHM, l’enseignant d’éducation physique Martin Fabre. « Leur départ laissera un grande vide. Elles vont manquer à l’école et à la LHM », admet Martin Fabre.

Pas juste du hockey

Mais la LHM, ce n’est pas seulement des matchs de hockey disputés sur l’heure du dîner à l’école de la Mosaïque. D’abord, il faut savoir que l’activité attire les jeunes et qu’elle est populaire. Cette année, 135 élèves de 4e, 5e et 6e année étaient inscrits, dont 56 filles. « C’est un sport qui nous permet de dépenser notre énergie pendant l’heure du dîner et de mieux se concentrer en classe après », explique Megan. Ce que confirme aussi sa sœur. Les deux filles ont reçu un diagnostic du TDAH. Le hockey à l’école leur procure un grand bien. « La LHM me donne la chance de bouger et de me concentrer à l’école. On fait partie d’un groupe spécial aussi. »

Il y a cet aspect social à ne pas négliger lorsqu’un enfant a l’occasion de se joindre à une organisation comme la LHM. Martin Fabre a su créer ce sentiment d’appartenance qui donne l’impressionne de faire partie « d’une grande famille ».  

En finale

Le 4 mai, les jumelles Bilodeau se sont affrontées en finale des séries éliminatoires pour la Coupe Stanley. Fait à noter, il y avait trois duos de jumelles lors de cette finale! Le dernier match de la saison s’est soldé en tirs de barrage. C’est d’ailleurs Megan qui a procuré la victoire à son équipe avec le seul but marqué. Il n’en fallait pas plus pour semer la folie dans le gymnase de l’école de la Mosaïque. Autant du côté des joueurs des Panthers que chez les élèves venus encourager leurs amis.

Dans le clan des Sharks, la formation adverse dans laquelle se trouve Emma, la défaite a fait place à la déception. « Perdre en finale, c’est normal de pleurer. C’est correct », rappelle Martin Fabre, qui note que la partie s’est quand même décidée en tirs de barrage.

Des icônes

C’est le terme qu’utilise l’enseignant pour expliquer à quel point les jumelles Bilodeau ont marqué la LHM pendant leur séjour de quatre saisons. « Ce sont deux joueuses qui ont été dominantes tout au long de leur parcours. Elles sont très bonnes; j’ai eu le malheur de les mettre dans la même équipe une seule fois. Elles ont remporté la coupe cette année-là. Elles avaient tout détruit », relate-t-il.

Les deux filles se sont illustrées à plusieurs occasions pendant cette aventure dans la LHM. Emma a soulevé le gros trophée une fois. Elle a aussi été nommée joueuse la plus utile à son équipe lors de sa première saison. Megan s’est vu décerner le trophée Maurice-Richard, remis à l’élève ayant marqué le plus de buts. Elle a mis le grappin sur le trophée Marie-Philippe Poulin, décerné à la fille qui s’est distinguée pendant la saison, et le trophée Conn-Smythe, pour le participant le plus utile en séries éliminatoires. Elle aussi, elle a été choisie joueuse la plus utile à son club. Enfin, son nom apparaît à trois reprises sur la Coupe Stanley. Cette saison, Megan est aussi en nomination pour deux autres trophées.

Les sœurs Bilodeau sont des athlètes à l’extérieur de l’école. Elles s’adonnent au soccer et à la ringuette. Or, elles n’avaient jamais joué au hockey auparavant. Elles ont appris rapidement et sont devenues bonnes tout aussi vite. « C’est un naturel, pour elles, de se démarquer dans les sports. Elles ont les aptitudes qu’il faut. Ce sont des icônes! » insiste M. Fabre.

Les deux se complètent. Quand on leur demande quelles sont leurs forces dans l’action, Megan s’empresse de dire qu’elle vise bien quand elle tire la balle au filet. « Je visualise mon but! » Emma répond que sa force réside dans son jeu défensif. Puis vos faiblesses? « Je n’aime pas revenir à la défense », avoue Megan. « Les tirs cadrés, ça me stresse! » lance à son tour Emma.

La LHM est un sujet de discussion à la maison. Bien qu’il existe une certaine rivalité entre les deux hockeyeuses, elles s’entendent sur un point : la fierté d’avoir été meilleures que bien des gars. « Avant, je pensais que le hockey, c’était que pour les gars. Mais j’ai découvert avec la LHM que les filles peuvent être meilleures qu’eux! »