Focus sur Pierre Deschamps

Caméraman aux matchs des Alouettes et du Canadien

Passionné de football, le Julievillois Pierre Deschamps est à l’emploi de l’entreprise Dome Productions, à Toronto, en tant que caméraman-pigiste. Cela lui permet non seulement d’assister aux matchs du Canadien de Montréal, mais également de suivre de près les exploits des Alouettes et de capter toute l’action des joueurs de soccer de l’Impact. Il manipule les caméras depuis plus de 23 ans de carrière.

« C’est un métier passionnant que j’adore, mais dont les horaires ne plairaient pas à tous. Je travaille surtout les soirs et les fins de semaine; par contre, c’est un horaire qui me permet de rencontrer les journalistes les jeudis après-midi! » [N.D.L.R. : l’entrevue entre monsieur Deschamps et le journal se déroulait un jeudi après-midi]lance d’entrée de jeu Pierre Deschamps, dont le travail consiste à filmer surtout du sport pour une télédiffusion sur TSN, RDS, TVA Sports, ESPN, Fox Sports, NBC Sports, HBO, Sportsnet, Radio-Canada. Dome Productions, son employeur, est l’un des plus gros fournisseurs de personnel et d’équipement pour des productions sportives, comme des matchs de hockey et de football.

Pierre se déplace afin de filmer notamment des événements de combats extrêmes, des compétitions de volleyball, des tournois de tennis, du football universitaire ainsi que des galas de boxe. Il était d’ailleurs sur place lors de l’événement du 8 juin, mettant en vedette le combat entre Adonis Stevenson et Chad Dawson.

Il lui arrive parfois d’être envoyé à Halifax, Winnipeg, Regina, Toronto, Ottawa et Québec. Quelquefois, il voyage jusqu’aux États-Unis pour des événements spéciaux. « J’adore le sport et je suis un passionné de football. J’ai un métier qui me permet non seulement d’être présent pour de nombreux événements sportifs, mais en plus d’être rémunéré pour le faire. Je suis choyé », de mentionner Pierre Deschamps. Le 25 novembre dernier, il était à Toronto pour la 100e finale de la Coupe Grey, un moment magique qu’il n’est pas près d’oublier.

Mais n’est pas caméraman qui veut. Selon le Julievillois, « c’est plus difficile qu’on pense de réussir parce que le travail ne consiste pas seulement à suivre le jeu ». D’abord, connaître son sport. « Il faut presque en être mordu parce que lorsque le réalisateur a une demande spéciale dans la prochaine seconde, il faut être prêt. Il faut écouter, se concentrer et parfois prévoir le jeu suivant à filmer, à capter pour une meilleure production », explique le caméraman. Selon Pierre Deschamps, il faut également savoir cadrer en conséquence, éviter les mouvements brusques avec la caméra et enfin, il faut être prêt à travailler dans des conditions difficiles, sous la pluie ou sous la neige. « Peu importe, dans mon cas, chaque fois que je suis derrière ma caméra, je suis comme un poisson dans l’eau », indique celui dont la carrière de caméraman a officiellement débuté vers l’âge de 28 ans, avec les Expos de Montréal, alors qu’il s’occupait des images de l’écran interne du Stade olympique. 

Un ancien membre des Barons

Baron un jour, Baron toujours. Le dicton est connu, du moins, pour tous ceux qui ont déjà enfilé un chandail de l’équipe locale de football à Saint-Bruno-de-Montarville. De 1968 à 1976, Pierre Deschamps était secondeur et botteur pour les Barons. Il a aussi gardé les buts pour la St-Bruno United, une formation de soccer montarvilloise. Il a ensuite poursuivi son football collégial à Grasset, et ensuite, son football universitaire à Concordia. Après avoir participé au camp des Roughriders de la Saskatchewan, il a fait des essais dans l’espoir de porter les couleurs de quelques autres formations de la Ligue canadienne de football (LCF), mais sans succès. « À 28 ans, j’ai décidé sagement qu’il était temps de tourner la page et de me concentrer sur autre chose. C’est ainsi que je suis devenu caméraman pour les Expos. »

Depuis près de 20 ans, c’est d’ailleurs Pierre Deschamps qui réalise la vidéo annuelle pour le club des Barons, source de souvenirs intarissables pour les parents et leurs enfants, et ce, même si ses fils ne font plus partie de l’organisation. « Je le fais par pure passion. »  

Ses deux fils, David, qui joue maintenant pour les Carabins de l’Université de Montréal, et Sébastien, qui a porté les couleurs de l’Université Concordia et est aujourd’hui entraîneur de football à Édouard-Montpetit, ont également tout appris au sein des Barons de Saint-Bruno. Sportivement, ils ont tous les deux suivi presque pas à pas le trajet auparavant tracé par leur père. « Je jure que je ne leur ai pas tiré les oreilles pour qu’ils prennent ces décisions! Mais cette année, j’aurai l’occasion de filmer plusieurs parties des Carabins de Montréal. Même si je devrai rester concentré, je serai donc payé pour assister aux parties de mon fils! Pincez-moi quelqu’un! » 

Son plus grand rêve serait un jour d’aller aux États-Unis afin de capter les images de la grande messe du football américain, le Super Bowl. Et sa plus grande fierté? « Le sentiment de fournir aux gens des images de passion, mais surtout d’avoir suivi le cheminement de mes garçons; en espérant avoir réussi à leur donner, tout comme les Barons, une bonne base de valeurs pour les aider autant dans le sport que dans la vie. »