Sainte-Julie: des élèves de l’école du Grand-Chêne amassent plus de 3000$ 

Une soixantaine d’élèves de l’école du Grand-Chêne ont amassé plus de 3000 $ pour la Fondation Véro et Louis, qui crée des milieux de vie permanents et adaptés pour des personnes autistes de 21 ans et plus, présentant ou non une déficience intellectuelle. Un montant qui dépasse les attentes des neuf jeunes rencontrés par Les Versants.

Cette cause touche particulièrement ces élèves, puisque, comme l’explique Olivier, un jeune 5e année, l’école accueille plusieurs jeunes autistes dans les classes spécialisées. Le projet, échafaudé par les trois enseignantes de cinquième et sixième année, Stéphanie, Geneviève et Valérie, avait pour but de vendre des cartes de Noël afin d’amasser de l’argent pour la Fondation Véro et Louis.

Citoyens interpellés par la cause

Stéphanie, lorsqu’elle enseignait dans une autre école, proposait ce même genre de projet à ses élèves. Elle était soucieuse, au départ, de la fondation choisie, même si le choix se justifiait. « C’est très niché, comme cause. J’avais peur que ça ne joigne pas tout le monde », explique-t-elle, surprise de la reconnaissance et de la participation des citoyens, des élèves et des parents pour appuyer cette collecte de fonds. 

Mahée, élève de 6e année, se souvient d’une personne autiste qui est venue lui parler lorsqu’elle était au kiosque de vente au Metro de Sainte-Julie. « Il y avait beaucoup de personnes qui venaient faire un don uniquement, sans acheter de cartes », mentionne-t-elle. Selon les rencontres effectuées par les jeunes et les enseignantes durant les huit jours de vente, beaucoup de citoyens connaissent de proche ou de loin une personne autiste.

Chacun son rôle

Les élèves ont lancé le projet en élaborant chacun une carte de Noël dans le cadre de leur cours d’arts plastiques. Ensuite, les soixante œuvres leur ont été présentées à la bibliothèque de l’école, chacune identifiée d’un numéro. « Il n’y avait pas le nom des autres pour s’assurer que l’on ne vote pas que pour nos amis, mais pour le dessin en tant que tel », mentionne Alice, une élève de 6e année.

Ils devaient tous voter pour les trois œuvres qui leur plaisaient le plus. Les douze cartes qui ont reçu le plus de votes ont été imprimées pour être par la suite vendues. Le travail des élèves à cette étape était loin d’être terminé. « On devait tous présenter un texte qui explique pourquoi on serait compétent parmi les différents rôles à faire dans le cadre de la vente », explique Émilie. Une sorte de curriculum vitae pour obtenir un poste comme vendeur, comptable, caissier, publicitaire, emballeur, messager ou spécialiste des ventes. « Tous les élèves avaient un rôle dans ce projet. Ce sont eux qui l’ont fait », mentionne Stéphanie, qui est très fière du travail des jeunes.

Partenariat

Grâce à un premier partenariat avec Bureau en Gros, ce sont 2000 cartes qui ont été imprimées pour être vendues. La première impression de 1000 cartes a été financée par l’argent amassé par les élèves. L’entreprise a toutefois contribué à cette collecte de fonds en réimprimant 1000 autres cartes gratuitement. « C’est en partie grâce au don de cartes de Bureau en Gros que les élèves ont pu amasser 3395 $ », mentionne l’enseignante.

« J’étais très étonné, comme comptable, de voir le montant accumulé, mais aussi de voir l’argent qui a été donné en dons uniquement. Certaines personnes nous ont donné 40 $ sans même acheter de cartes », précise Olivier. Un étonnement partagé par les collègues du jeune garçon et les enseignantes.

C’est également unanime, tous les élèves sont très heureux d’avoir contribué à ce projet. « Je suis vraiment content d’avoir contribué à amasser une somme pour une fondation qui aide les personnes autistes à l’âge adulte », ajoute Olivier. Son ami Justin dit, pour sa part, s’être bien senti d’avoir accompli un projet pour une fondation. 

Vendant chaque carte 3 $ ou un paquet de six 15 $, les élèves tenaient un kiosque le matin, avec les cours, pour les autres enfants de l’école, un le soir pour les parents du service de garde, puis un autre au marché Metro. Le maire de Sainte-Julie, Mario Lemay, a même rendu visite aux élèves pour contribuer à leur projet. « On a reçu une vidéo de Véronique Cloutier qui nous remerciait de notre projet », mentionne Alice. 

Première expérience

Pour se motiver, les élèves pouvaient se référer à un grand verre de lait en carton, près du secrétariat de l’école, afin de voir augmenter chaque jour le montant amassé. « J’ai trouvé ça encourageant de voir que le montant montait vite en une seule semaine. Au départ, je croyais qu’on allait peut-être amasser 500 dollars », mentionne Alice, une élève de 6e année.

Si le projet a permis d’amasser des fonds pour une fondation, il a aussi procuré une première expérience de travail aux élèves. Que ce soit en mathématiques, pour compter l’argent à remettre au client, ou en français, pour rédiger les textes de présentation du projet qui seraient lus à l’interphone de l’école, les élèves ont tous beaucoup appris sur leur rôle respectif. « Ça leur a aussi permis de se connaître entre eux et de parler à des élèves qu’ils n’avaient pas l’habitude de côtoyer », mentionne Mme Stéphanie.