Alexandre Doyon, schizophrène

Alexandre Doyon souffre de troubles bipolaires de l’humeur et de troubles schizo-affectifs. Le journal l’a rencontré.
Le journal a questionné l’un des jeunes schizophrènes qui fréquentent l’organisme D’un couvert à l’autre, principal bénéficiaire de la Fondation Équilibrium.
Les bienfaits de D’un couvert à l’autre
Originaire de Sainte-Julie, Alexandre Doyon fréquente l’organisme de Longueuil depuis quelques années déjà. Il est en ce moment inscrit dans un programme de préparation à l’emploi. « L’organisme D’un couvert à l’autre m’aide à accomplir le rapport avec l’autre, m’oblige à sortir de ma zone de confort, à gérer mon anxiété sociale, à travailler et à m’impliquer dans des projets. C’est aussi une place qui me permet d’expérimenter », mentionne Alexandre Doyon, qui a reçu un diagnostic de bipolarité au début de son adolescence.« C’est à la suite de plusieurs hospitalisations que les médecins ont finalement précisé mon diagnostic », explique Alexandre, aujourd’hui âgé de 33 ans.
D’un couvert à l’autre (DCL) est l’un des rares organismes qui font le pont entre la fin d’un rétablissement et le retour aux études ou dans le marché du travail. DCL accueille de jeunes schizophrènes et leur offre une chance de se valoriser personnellement, de sociabiliser, de réintégrer la société, de retourner à la vie normale et sur le marché du travail, bref d’être des citoyens, au lieu d’être renfermés sur eux-mêmes.
Avant de fréquenter DCL, Alexandre a côtoyé l’organisme Espoir, qui vient en aide aux gens lorsqu’ils se trouvent au plus dur de la maladie. Alexandre y a séjourné pendant près de trois ans.
Le Service d’intervention en santé mentale Espoir est un organisme à but non lucratif qui offre des services pour la réadaptation et la réinsertion psychosociale de personnes adultes résidant sur le territoire du Grand Longueuil et présentant des problèmes psychiatriques ou des problèmes de santé mentale.
« Sans DCL, j’aurais été laissé dans le vide à ma sortie de l’organisme Espoir : les services de ces gens ne me permettaient pas d’aller plus loin avec eux. »
Un choc
Alors qu’il termine ses études en sciences humaines, profil individu, auCégep Édouard-Montpetit, Alexandre apprend que son cousin bipolaire s’est suicidé. « Un choc qui a été difficile pour toute la famille. Plusieurs ont fait des dépressions », relate-t-il.
« Lorsque j’ai appris la nouvelle concernant ma schizophrénie-affective, je ne m’en suis pas trop troublé. Je m’étais déjà fait à l’idée de ma bipolarité. Je savais que je courais ce risque si mon trouble bipolaire allait trop loin. La situation, pour moi, n’a pas été si dramatique », poursuit Alexandre.
Il explique qu’il peut compter sur le soutien de ses proches, notamment de sa mère, qui travaille dans le domaine de la santé. « On se comprend, on partage. »
L’université
Au moment d’écrire ces lignes, Alexandre étudie à l’UQAM en philosophie, un sujet qui le passionne depuis l’âge de 12 ans. Il se dit fasciné par le concept de la sagesse. « C’est un premier retour aux études depuis sept ou huit ans, en tant qu’étudiant libre. Ça va très bien, autant dans mes travaux qu’avec mes lectures. J’ai toujours eu beaucoup de facilité à l’école. Mais cela n’aurait pas été possible sans DCL comme pont », déclare Alexandre, qui continue de prendre une médication tous les soirs. « Dans le rétablissement de la maladie, la médication est importante. »
Il travaille également sur un portail Web, amorcé chez DCL.