Un an après une première expérience réussie, Sarah Jolicoeur remet sur la map son initiative de cartes interactives pour Halloween. La jeune femme de Saint-Basile-le-Grand évoque un projet mieux organisé et en mesure de recevoir plus d’adresses.
Propos recueillis par Frank Jr Rodi
frodi@versants.com
En l’approche de l’Halloween, Sarah Jolicoeur revient avec son projet de cartes interactives sur lesquelles sont indiquées les maisons qui offriront des friandises le 31 octobre.
« J’espère raviver la flamme d’Halloween qui, à mes yeux, semble perdre de sa vigueur d’antan. » – Sarah Jolicoeur
La jeune femme propose cette idée afin d’éviter aux familles de marcher de grandes distances sans trouver d’adresses où l’on distribue des bonbons. D’abord destinée uniquement aux Grandbasilois, l’initiative de Sarah s’est vite répandue à l’ensemble de la province en 2020. C’est encore le cas cette année.
Les Versants : Plus de 10 000 inscriptions en 2020, quel est l’objectif cette année?
Sarah Jolicoeur : Le site Internet est mieux conçu et plus facile d’utilisation. Il faut savoir que la façon de faire l’an passé était 100 % manuelle. Je me retrouvais à manuellement entrer chaque adresse dans chaque carte. Mon objectif cette année serait d’avoir 20 000 maisons inscrites. Je crois que c’est réaliste et atteignable puisque, selon le recensement de 2016, ce sont plus de 3 500 000 logements privés qui étaient occupés. Si l’on utilise cette perspective, 10 000 maisons inscrites ne représentent que 0,3 % des domiciles québécois. C’est une maison sur 350 qui s’était inscrite au projet de cartes interactives. Il y a clairement potentiel à amélioration!
Quelles améliorations avez-vous apportées depuis l’an passé?
J’ai utilisé un peu de mes économies personnelles pour me payer un site Internet de qualité, qui est en mesure de regrouper les formulaires d’inscription ainsi que les cartes. Ce site est plus facile d’accès et plus convivial, puisque plusieurs personnes ont eu de la misère à comprendre le fonctionnement de l’inscription l’an dernier. J’ai aussi modifié l’organisation des cartes et automatisé une bonne partie du processus pour que je n’aie plus à inscrire chaque maison à la main. Je peux donc effectuer une ou deux mises à jour quotidiennement et cela fait apparaître tous les domiciles qui se sont inscrits depuis la dernière mise à jour. Cela me prend entre 5 et 20 minutes par jour pour un volume de 10 à 100 nouvelles inscriptions. Lorsque l’engouement sera à son apogée, probablement à partir de la semaine précédant l’Halloween, je risque de passer à plus de 1000 nouvelles inscriptions par jour, ce qui me prendra substantiellement plus de temps que d’habitude.
La nouvelle carte interactive « MaCitrouilleTurquoise », à quoi sert-elle?
L’initiative des citrouilles turquoise existe depuis de nombreuses années. Le principe est relativement simple : si vous avez une citrouille turquoise devant votre maison, alors vous indiquez aux familles que vous offrez autre chose que les gâteries alimentaires traditionnelles. On parle donc de gâteries non alimentaires, comme des crayons, de la pâte à modeler, des autocollants ou des bâtons lumineux, qui remplaceront les bonbons pour ceux qui en font la demande. Le but de cela est d’offrir une solution sécuritaire aux enfants ayant des allergies alimentaires. Pour en savoir plus, je vous invite à consulter le site Internet Halloween au Québec ou celui d’Allergies Québec.
Que retirez-vous de ce projet?
J’en retire un sentiment d’accomplissement. Je sens que les familles comptent sur moi et que j’accomplis un devoir qui m’est confié. Je suis fière de constater l’engouement des familles à l’endroit de mon projet et j’espère raviver la flamme de l’Halloween, qui, à mes yeux, semble perdre de sa vigueur d’antan. J’observe sur les réseaux sociaux que les citoyens remarquent ce changement et se demandent « mais où sont passées les décorations, où sont les enfants? ». Cela me chagrine et si je peux faire une différence, alors j’aurai réussi.
Est-ce que l’Halloween a perdu de son lustre ou est-ce une fête plus populaire que jamais?
Je dirais simplement que le lustre se déplace de quartier en quartier au fur et à mesure que les enfants vieillissent. Un quartier très familial, après une dizaine d’années, devient un quartier plutôt mort, puisque les enfants sont trop vieux pour passer et que les adultes ne donnent plus [de bonbons]. Lorsque les enfants quittent le nid familial, la maison est à vendre et une nouvelle famille, possiblement avec de jeunes enfants, s’y installe. Le quartier redevient jeune et la boucle recommence. Globalement, à l’échelle du Québec, l’Halloween perd-elle de sa popularité? Je ne saurais dire…
Pourquoi Sainte-Julie répond bien à votre projet, comparativement, par exemple, à Saint-Basile?
J’ai observé que certaines communautés sont plus « jeunes » ou plus « tissées serrées ». Les effets des réseaux sociaux sont immenses, aussi. Donc, Sainte-Julie n’est peut-être pas plus « jeune », mais est peut-être plus « connectée ». Si la carte interactive de Sainte-Julie est partagée 20 fois et que celle de Saint-Basile n’est partagée que 3 fois, cela pourrait expliquer [sa] plus faible participation. Lorsque les cartes interactives seront connues de tous et utilisées massivement, nous pourrons réellement observer quelles sont les villes qui participent le plus. En ce moment, tout dépend à quel point les citoyens en entendent parler.
Encore étudiante au HEC Montréal en administration des affaires?
Oui! Au baccalauréat en double spécialisation gestion des opérations et de la logistique + analyse d’affaires – TI.
Comment Sarah Jolicoeur fêtera-t-elle l’Halloween ce dimanche 31 octobre?
Tout dépendra de la température et de ma motivation, mais mon costume de fée des bonbons risque de me motiver à me promener à travers la ville pour distribuer des bonbons pendant la journée. Bien sûr, en soirée, je serai fidèle au poste et donnerai des friandises à mon domicile.
Lien vers le site Halloween au Québec : https://www.halloweenauquebec.com/.
