Transfuge et comtés convoités: les députés péquistes de la Montérégie font le point

Ulcérés. C’est le mot qu’a pesé le député de Saint-Jean, Dave Turcotte, pour qualifier le sentiment qui prévaut tant du côté des électeurs de la circonscription de La Prairie que des élus du Parti québécois en Montérégie, le 24 février. Le député et président du caucus du PQ de la Montérégie, Sylvain Simard, n’a pas non plus été tendre à l’endroit de François Rebello, largement accusé d’être un transfuge et d’avoir abandonné ses électeurs de La Prairie pour la Coalition Avenir Québec (CAQ).

«Il s’est passé quelque chose qui a choqué tout le Québec, il y a quelque semaines, soit le départ de M. Rebello pour un autre parti, a lancé d’entrée de jeu M. Simard, député de Richelieu. (…) Voilà quelqu’un qui, par opportunisme politique, a décidé de tourner le dos à ses convictions avec le résultat qu’aujourd’hui, il n’a plus ni convictions ni opportunisme politique. Bien mal acquis ne profite pas.»

Des citoyens méfiants

Dave Turcotte, également député parrain des circonscriptions de Châteauguay, de Sanguinet, de La Prairie et d’Huntingdon, a lui aussi mis cartes sur table pour décrire le résultat de ce volte-face de François Rebello.

«Comme le disait M. Simard, le Québec a été secoué, mais ici, dans la région, les gens sont ulcérés par ce qui s’est passé. Ma circonscription, Saint-Jean (…), qui comprend Saint-Luc, est voisine de La Prairie. Le message qu’on entend, et ça se rend jusqu’à Châteauguay, c’est que la population se dit qu’elle a été trahie ; elle a voté pour M. Rebello, pour le programme du PQ, pour Pauline Marois. Depuis ce jour-là, j’ai des appels de gens qui ne reçoivent plus d’aide de M. Rebello et de son bureau et qui ne se sentent plus en confiance.»

Le député renchérit : «Ils se demandent pourquoi ils donneraient de l’information sur leurs dossiers. Ça va s’en aller où, ça va faire quoi ? On est en train, à Saint-Jean, de faire affaires avec des gens de La Prairie parce qu’ils ne veulent plus être de cette équipe-là. »

Deux châteaux forts très convoités

Les circonscriptions de La Prairie et de Sanguinet (cette dernière ayant été nouvellement créée) ont toujours été considérées comme des châteaux forts péquistes. Le parti a plus que jamais des visées sur ces deux comtés, la récente histoire de transfuge catalysant un peu plus le tout.

«Nous démontrerons notre solidarité avec les exécutifs de la région et notre détermination à reprendre ces comtés indique le député de Richelieu. (…) Je peux dire que Mme Marois suit tout ça de très près et qu’il y a aura des candidats de valeur. Je ne voudrais pas, à ce moment-ci, faire circuler des noms et que ça ne soit parfaitement juste. (…) Mais il y aurait une élection demain matin, et nous serions prêts ! »

Dave Turcotte continue : «Il y a déjà des exécutifs en place à la suite des changements dus au redécoupage. On ne peut pas vous dire en ce moment qui seront candidats, car ce sont les membres du parti qui en feront le choix», confirme le jeune politicien, en faisant allusion au fait que 25 signatures de membres du parti sont nécessaires pour devenir candidat.

Assemblées générales et activités de mobilisation et de financement ne sont que quelques-unes des actions à venir prochainement en Montérégie, selon ses dires.

«En ce moment, ça va très bien, au-delà de nos attentes mêmes», ajoute le député de Saint-Jean, mentionnant aussi que la grogne populaire y est pour quelque chose.

À la suite de la conférence de presse, tenue dans un restaurant de Saint-Constant, neuf des onze députés du caucus rassemblés allaient travailler avec les exécutifs du parti de la région pour mettre tout en œuvre et assurer que le prochain candidat ou la prochaine candidate dans La Prairie soit du PQ, «une personne de convictions», a précisé M. Simard, qui espère qu’après la prochaine élection provinciale, les décisions qui y seront prises le seront dans l’intérêt des électeurs.