Pauline Marois resserre les rangs et va de l’avant
Passage éclair de la chef péquiste dans le comté de Chambly
Bien que les derniers événements survenus au sein du Parti québécois (PQ) aient laissé des dommages collatéraux négatifs auprès de la population, Pauline Marois se dit prête à tourner la page et à aller de l’avant. Quelques heures après avoir dévoilé le nouveau programme du parti, mercredi dernier, Mme Marois était de passage dans le comté de Chambly; bref moment durant lequel le journal Les Versants a eu droit à une entrevue exclusive avec la chef péquiste.
Au cours des dernières semaines, deux anciens chefs du PQ ont pris la parole à travers les médias, Jacques Parizeau et Bernard Landry, laissant libre cours à leur opinion sur la situation au parti et à leur diagnostic concernant l’avenir de celui-ci. Pauline Marois, pour sa part, n’a pas l’intention de répondre aux attaques qui lui ont été lancées.
« Je ne veux pas réagir à ces attaques. Ce que je veux, c’est que l’on regarde en avant. On a un nouveau programme, on a un nouveau parti avec une équipe diversifiée et « renforcie », et je souhaite que tous ceux et celles qui croient à la souveraineté décident d’y travailler ensemble; c’est le meilleur service que l’on puisse rendre à notre projet de pays plutôt que de se regarder les uns les autres, a-t-elle exprimé au journal Les Versants. Je peux me tromper, mais je crois que les membres du parti ont le goût de passer à autre chose. Je n’ai pas senti de la part des militants le goût de brasser tout ça, mais plutôt de regarder en avant. »
Orientation votée à 99 %
Ne souhaitant pas trop s’éterniser sur les démissions des quatre députés péquistes, survenues il y a deux semaines, Mme Marois a toutefois tenu à préciser qu’elle avait offert aux démissionnaires de ne pas voter, d’être contre, et de dire que c’est parce qu’ils étaient contre le projet de la loi privée pour l’amphithéâtre de Québec. Ils auraient donc eu, selon elle, la possibilité d’exercer leurs votes librement, sans être forcés à voter pour.
« Je vais mettre de côté (pour aujourd’hui) la démission de deux députés, celles de Louise Beaudoin et de Pierre Curzi, mais dans le cas de Lisette Lapointe, elle n’a jamais accepté la décision qui avait été prise au congrès. Elle avait proposé une autre orientation, laquelle n’a pas été retenue, et c’est celle présentée par l’exécutif du parti qui a été retenue à 99 %. […] Ce qui fait que le prétexte (de sa démission) a été ce vote sur un amphithéâtre; c’est un amphithéâtre, ce n’est quand même pas la fin du monde… »
Un vote de confiance et d’espoir
Questionnée sur les 93,08 % obtenus lors du vote de confiance au 16e congrès national du Parti québécois, en avril dernier, Mme Marois affirme ne pas s’asseoir sur ses lauriers et maintenir son rôle de chef de parti qui lui a été attribué il y a quatre ans. « Je perçois ce résultat comme une reconnaissance de ce que j’ai fait jusqu’à maintenant et de mon leadership. Ça ne m’enlève pas l’obligation de gagner ce résultat tous les jours et, dans ce sens-là, je n’ai jamais pensé que ça me donnait un laissez-passer pour agir de toutes sortes de façon », mentionne-t-elle.
Elle certifie que ce qu’elle défend depuis le congrès, c’est ce qui se retrouve dans le nouveau programme du parti. « Je me sens investie d’une responsabilité qui est celle de respecter le programme et les militants », a-t-elle ajouté. Programme dont le slogan est « Agir en toute liberté » et qui s’articule autour de quatre grands thèmes : l’intégrité, l’identité québécoise, la propriété des ressources naturelles et la liberté.
Quant à la question de la souveraineté, Mme Marois est toujours convaincue qu’elle est possible. Les dernières épreuves lui ont confirmé qu’elle avait plus que jamais le goût de travailler avec son parti, ses membres et les militants. « Je suis très confiante pour l’avenir du parti. La relève m’encourage énormément et avec les convictions que les gens ont autour de moi, je sens qu’on est capables de passer à travers l’épreuve. »
Mme Marois n’a qu’un seul message à lancer à ceux qui veulent bien l’entendre : « On resserre les rangs. On est au service de la population du Québec. On a une responsabilité comme formation politique. Nous allons être un bon gouvernement souverainiste parce qu’on veut réaliser la souveraineté. »