Nathalie Roy, partagée entre Québec et Montarville

Nathalie Roy est députée de Montarville depuis sa première élection en 2012. Elle partage son temps entre l’Assemblée nationale et son bureau de circonscription à Boucherville depuis un peu plus de deux ans. Mais que fait-elle exactement? Quels sont le rôle et le travail d’un (e) député (e)? Le journal Les Versants a suivi Mme Roy durant une journée, à Québec, et vous livre son compte-rendu.

« Mon rôle est d’apporter la parole des citoyens de mon comté à Québec, et de défendre leurs intérêts en parlant aux ministres responsables des dossiers, afin de faire bouger les choses, rappelle Mme Roy, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de laïcité. Aussi, quand je suis à mon bureau de Boucherville, je rencontre les citoyens, écoute leurs problématiques et fais tout en mon possible pour les aider. »

Parmi les dossiers qu’a portés Mme Roy à Québec cette année, citons : l’aménagement du passage piétonnier à l’intersection de la rue Seigneurial et de la route 116, et la diminution de la vitesse sur cette dernière. « Parce que le ministre des Transports et moi nous nous connaissons bien depuis plusieurs années et que nous nous respectons mutuellement, M. Poëti a pris le dossier de Saint-Bruno et l’a mis sur le haut de la pile. Quelques mois plus tard, la traverse était aménagée. » Quant à la vitesse de conduite, le ministre a affirmé récemment à la députée qu’un changement serait annoncé.

À l’inverse de ce que l’on pourrait penser, les députés des différents partis politiques s’entendent relativement bien en dehors du Salon Bleu. « Il y a beaucoup plus de collégialité qu’on ne le pense entre les députés des trois partis, de souligner Mme Roy. C’est ce qui permet de faire avancer les projets de loi et les discussions entre deux portes. » En effet, la majorité des discussions entourant des dossiers avec les ministres se traite dans les corridors ou juste avant l’assemblée parlementaire. C’est ainsi que Mme Roy a entre autres abordé le ministre Gaétan Barrette sur le problème que vit Saint-Bruno depuis de nombreuses années : le transport des patients vers l’hôpital Honoré-Mercier, à Saint-Hyacinthe, au lieu de Charles-Lemoyne, à Longueuil. « La situation n’a aucun sens. J’ai personnellement sollicité une rencontre avec le Dr Barrette, qui m’a certifié tenir compte de la situation dans son projet de loi 10 », affirme la porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de condition féminine.

Les dossiers de comté

Dans les dossiers touchant directement les citoyens de Montarville, ceux-ci demandent le plus souvent à Mme Roy d’intervenir auprès d’Hydro-Québec pour des difficultés de paiement. « Même si nous n’avons pas juridiction sur Hydro-Québec, quand un bureau de député intervient pour prendre des engagements de paiement, nous réussissons à avoir de bonnes ententes, explique la porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de justice et d’intégrité. Il ne faut pas se faire d’illusion, même si dans mon Montarville la clientèle est plus aisée, il y a tout de même des familles vivant des difficultés. »

Un organisme que Nathalie Roy s’est promis de soutenir durant tout son mandat est le ROMAN, qui vient en aide aux aidants naturels : « Si, dans mon mandat, j’ai pu permettre à quelques familles d’avoir un peu de répit, de se reposer, au moins j’aurai le sentiment d’avoir apporté quelque chose de concret aux gens. »

Ce qu’on ne voit pas à la télévision

À 9 h 35, quand les premiers coups de cloche sonnent pour annoncer le rendez-vous des députés au Salon Bleu, c’est également le coup d’envoi pour « le cirque »! En effet, il faut l’avoir vu de ses propres yeux pour réaliser tout ce qui se passe en arrière des caméras.

Alors que des députés des deux oppositions et des ministres prennent la parole, les autres élus se passent le mot pour tenter de déstabiliser le parlementaire, de lui faire perdre sa concentration, sa crédibilité et ses idées. Et tous les moyens sont permis! « C’est une véritable arène où il y a un combat de mots. L’indiscipline sert à un but. Les échanges sont très passionnés. C’est pour ça que le président est là pour mettre de l’ordre », révèle la présidente du caucus de la deuxième opposition.

De son siège, Nathalie Roy avoue embarquer elle aussi dans la représentation de cirque. « Tu ne peux pas rester indifférent quand tu es assis à l’Assemblée nationale, surtout quand tu as la réponse à une question. Alors, oui, il m’est également arrivé de lever le ton et d’utiliser certains qualificatifs pour déstabiliser mes adversaires. Mais ça fait partie du jeu, de la joute politique. »

En dehors du rôle de députée

En dehors de l’Assemblée nationale et de son bureau de comté, Nathalie Roy n’a plus beaucoup de temps à elle. Déjà, à l’époque où elle était journaliste et présentatrice de nouvelles, elle travaillait sur des horaires atypiques. « J’ai toujours été excessive et workoolique, mais avec un brin de folie!, exprime Mme Roy en riant. J’adore mon travail et pour pouvoir l’exercer, il faut avoir une coquille très épaisse et ne pas calculer ses heures. Malheureusement, la vie personnelle en prend un coup. Si je veux voir mes amis, on doit s’y prendre deux mois à l’avance! »

Pour se détendre de ses longues semaines, à jongler entre Québec et Boucherville, Nathalie Roy décroche du quotidien en marchant en forêt et en pratiquant la plongée sous-marine, lors de ses vacances.

Et dire qu’il n’y a pas si longtemps, Mme Roy s’était jurée de ne jamais aller en politique… Demandez-lui maintenant ce qu’elle pense de sa décision!