L’UPAC rejetterait la dénonciation du Parti montarvillois
Boisé des Hirondelles
L’Unité permanente anticorruption (UPAC) ne donnerait pas suite à la requête de Martin Murray, aujourd’hui maire de Saint-Bruno-de-Montarville. En décembre 2012, alors qu’il était chef du parti d’opposition (le Parti montarvillois), il avait remis un dossier de 600 pages à l’UPAC pour qu’elle enquête sur l’administration de l’époque au sujet d’un projet immobilier dans le boisé des Hirondelles. Les membres du Parti montarvillois avaient appelé l’affaire « Le dossier noir du boisé des Hirondelles ».
« Nous confirmons que le Commissaire a reçu une dénonciation portant sur le boisé des Hirondelles. À la suite de l’analyse des documents accompagnant la dénonciation, le Commissaire a déterminé qu’il n’y avait pas lieu de déclencher une enquête criminelle », peut-on lire dans un courrier de l’UPAC à la suite d’une demande d’accès à l’information. L’Unité permanente ne peut pas cependant dévoiler l’identité du dénonciateur pour assurer au processus un caractère anonyme, mais il est difficile de ne pas penser au Parti montarvillois et son chef à l’époque, Martin Murray. Ce qui est certain, c’est que la saisine de l’UPAC par M. Murray portait sur le même sujet.
À la nouvelle, le principal intéressé s’est dit « très surpris » de cette décision en expliquant qu’il n’avait aucune preuve qu’il s’agit bien d’une réponse de l’UPAC à sa requête. « On ne sait pas si c’est notre dossier. On l’avait envoyé par courrier recommandé avec mon nom et toutes mes coordonnées. À ce jour, je n’ai jamais eu aucune réponse ou aucun accusé de réception. C’est difficile pour nous de dire si notre dossier a été rejeté ou pas », explique M. Murray.
Pour l’UPAC, il ne serait pas anormal qu’en 2012 la dénonciation du Parti montarvillois n’ait pas reçu de réponse en retour. « Aujourd’hui, si les coordonnées de la personne sont bien indiquées, il recevra un accusé de réception. En 2012, la procédure était différente. C’est normal que la personne n’ait pas été informée », précise Anne-Frédéric Laurence, porte-parole de l’UPAC.
Question légitime?
« La question qu’on se pose, c’est si la démarche à l’époque était légitime. Indépendamment de ce que l’UPAC a conclu ou pourra conclure, on reste convaincus qu’il y avait des raisons de soulever des questions. Il y a eu des choses qui se sont produites et qui ressemblaient à un conflit d’intérêts », indique Vincent Fortier, président du Parti montarvillois depuis que M. Murray est devenu maire de la Ville.
« Ce qui nous a donné l’idée de déposer un dossier à l’UPAC, c’est M. Arpin, qui était maire suppléant. Lors d’une séance au conseil municipal, la question avait été posée pour avoir de l’information sur le boisé des Hirondelles. C’est à ce moment qu’il nous a dit de nous adresser à l’UPAC si on était insatisfaits de la réponse », ajoute le maire.
Période préélectorale
La demande d’enquêter faite à l’UPAC l’a été moins d’une année avant les élections municipales, qui ont vu le Parti montarvillois remporter la majorité des sièges à l’hôtel de ville. « Oui, c’était une période préélectorale, mais ce sont des faits avérés. Cela ne s’est peut-être pas traduit par une enquête criminelle et tant mieux, mais il reste que le travail qui a été fait par le Parti montarvillois a mené à des réprimandes. L’administration a changé en 2013 et ce n’est pas pour rien. Nos objectifs sont désormais de regarder de l’avant et de s’assurer que sur le plan éthique, tout soit le plus parfait possible », selon M. Fortier.
« J’espère que l’UPAC va communiquer avec nous, pour nous dire ce qu’il en est. Ce n’est pas à Martin Murray, maire de Saint-Bruno, mais ce sera au Parti montarvillois et à son président actuel de recevoir l’information. La priorité en 2012, c’est qu’il fallait intervenir. Depuis qu’on est élus, c’est un dossier moins important, puisqu’on est là. Cependant, les questions posées à l’époque le sont toujours. Si c’était à refaire aujourd’hui, je n’hésiterais pas », de conclure M. Murray.
Le projet immobilier de Paul J. Massicotte
Le projet immobilier du boisé des Hirondelles à Saint-Bruno-de-Montarville envisage la construction d’une trentaine de résidences de luxe de plus d’un million de dollars chacune par le promoteur et sénateur libéral Paul J. Massicotte. Ce dernier souhaite, depuis 2006, réaliser ce projet sur une parcelle de terrain de six hectares, adjacente au parc national du Mont-Saint-Bruno. C’est le ministère du Développement durable et de l’Environnement qui doit prendre une décision dans ce dossier. La Ville à l’époque avait demandé au ministère un permis l’autorisant à procéder à l’installation d’égouts, d’un aqueduc et de rues dans cette parcelle de terrain. Un projet immobilier toujours contesté par le Parti montarvillois, aujourd’hui majoritaire au sein de l’administration municipale.
