Les femmes veulent changer les choses
Semaine de la municipalité et élues
Dans le cadre de la Semaine de la municipalité, qui a lieu du 3 au 9 juin, le journal Les Versants a souhaité s’adresser aux politiciennes sur son territoire. Des dix femmes élues à Sainte-Julie, Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Basile-le-Grand, huit ont répondu à l’appel du journal, qui leur a posé deux questions : Pourquoi vous être lancée en politique? (1) Quelle est votre plus grande fierté ou réalisation accomplie depuis que vous êtes en poste? (2)
Michèle Archambault, analyste senior en gestion de risque
Conseillère de l’opposition à Saint-Bruno depuis 2009
(1) « Je me suis présentée comme conseillère municipale parce que j’ai pris conscience qu’en tant que communauté, nous faisons face à de grands défis tant économiques, sociaux qu’environnementaux. Pour mettre en branle des initiatives qui soient durables, il faut penser globalement et agir localement. J’ai choisi d’exercer pleinement mon devoir de citoyenne, d’investir notre plateforme municipale, et de prendre part aux décisions qui auront un impact sur notre avenir collectif. »
(2) « Ma plus grande fierté est de voir la participation citoyenne augmenter de mois en mois, tant au conseil de ville que dans les séries de « rencontres citoyennes » que nous avons lancées à Saint-Bruno, le but étant de discuter des grands enjeux auxquels nous sommes confrontés avec experts invités. […] Je continue à agir et offrir des tribunes pour qu’un nombre croissant de gens prennent part aux processus décisionnels qui auront un impact sur leur vie au quotidien. »
Lucie Bisson, urbaniste, mère de trois enfants
Conseillère à Sainte-Julie depuis 2005
(1) « J’avais le goût de faire changer les choses, de faire une différence. Après avoir siégé au comité consultatif d’urbanisme à titre de citoyenne pendant six ans, j’ai souhaité prendre part aux décisions du conseil. Pour moi, le travail de conseillère est de représenter mes citoyens, soit d’être une courroie de transmission entre eux et le conseil municipal, ce que l’instauration de mon site Internet me permet de réussir. »
(2) « Je suis fière d’occuper le poste de présidente du Réseau des élues de la Montérégie Est depuis deux ans et de réussir avec son Conseil d’administration à développer son rayonnement et assurer sa survie financière car encore aujourd’hui, il y a des conseils municipaux en Montérégie Est où aucune femme ne siège. Je suis également fière de mettre battue pour les dossiers de mon district, où j’ai vraiment eu l’impression d’avoir fait une différence, tels que le développement dans le parc du Mont-Saint-Bruno et la piste cyclable entre Sainte-Julie et Saint-Bruno. »
Madeleine Constantineau-Juhos, politicienne à temps plein
Conseillère à Saint-Bruno depuis 1995
(1) « Mon implication en politique municipale a été pour moi une continuité de ce que je faisais après 22 ans de bénévolat au sein de ma communauté. J’ai décidé de continuer à donner, mais dans un autre contexte, c’est-à-dire là où les décisions se prennent. »
(2) « Ce dont je suis le plus fière est d’avoir toujours été présente pour les citoyens de mon district, parce qu’ils savent qu’ils peuvent compter sur moi. Pour ce qui est de dossiers précis, il y a entre autres le dépôt du Plan d’urbanisme en 2009, après 18 ans d’attente, et le Manoir de Saint-Bruno, pour lequel je me suis battue jusqu’au bout contre des citoyens réticents à l’emplacement du projet, lequel s’est finalement avéré être un très grand succès. »
Geneviève Desrosiers, analyste – programmeure, mère de quatre enfants
Conseillère à Saint-Basile-le-Grand depuis 2009
(1) « J’ai choisi de me présenter en politique municipale dans un contexte assez particulier, je crois. Faisant partie du comité de mise sur pied du marché public de Saint-Basile, je me suis heurtée au dernier conseil municipal et à une façon de concevoir la représentation citoyenne qui ne correspondait pas à ma vision. Je crois que le conseil municipal se doit d’appuyer l’action citoyenne lorsque celle-ci correspond à des besoins du milieu. J’ai donc décidé de tenter de faire partie de la solution en me présentant aux dernières élections. »
(2) « Ma plus grande fierté, même si c’est un travail d’équipe, est d’avoir adopté une politique de développement durable et mis sur pied un comité pour piloter le dossier. Ce comité tout neuf aura pour mandat d’élaborer un plan d’action en développement durable et de « calibrer » notre outil d’indicateurs de développement durable afin d’avoir un bon portrait de notre réalité et de nos efforts. »
Nicole Marchand, infirmière clinicienne et gestionnaire en service de santé
Conseillère à Sainte-Julie
(1) « Je me suis présentée en politique municipale pour représenter le terrain, amener les demandes de mes concitoyens au conseil. »
(2) « Mes plus grandes fiertés sont d’avoir incorporé Sainte-Julie parmi les villes desservies par le service 9-1-1, en 1996, et d’avoir obtenu l’accréditation de « Municipalité amie des enfants ». »
Suzanne Roy
Mairesse de Sainte-Julie depuis 2005
(1) « Quand je me suis présentée la première fois comme conseillère municipale, en 1996, je voulais être à l’écoute des citoyens, être là pour les défendre et donner une plus grande place à la famille dans notre communauté. »
(2) « Je suis extrêmement fière d’avoir réussi à faire de Sainte-Julie LA ville de la famille et d’avoir créé une grande proximité entre les citoyens et la municipalité. »
Guylaine Yelle, avocate en droit immobilier
Conseillère à Saint-Basile-le-Grand depuis 2009
(1) « Quand on m’a approchée, j’étais dans un moment de ma vie professionnelle où je voulais changer d’air. L’opportunité de me présenter à titre de conseillère est arrivée à moi et je me sentais prête à relever le défi de m’impliquer dans la vie municipale et de prendre part aux décisions qui permettraient de changer les choses dans ma communauté.»
(2) « À titre de conseillère responsable des ressources humaines, je suis très fière du travail d’équipe qui s’est fait autour de la nouvelle convention collective des employés municipaux, signée avant son échéance. Sinon, de façon générale, je dirais que je suis également très fière de la gestion de nos finances publiques que fait le conseil. »
Thérèse Hudon, gestionnaire de cliniques dentaires
Conseillère à Saint-Bruno de 1995 à 2001 et depuis 2009
(1) « Je participais déjà bénévolement auprès de différents comités à la Ville et je voulais être partie prenante au niveau du processus de décision. Après huit ans d’absence, je suis revenue avec l’idée de faire avancer les dossiers environnementaux sur lesquels j’avais travaillé auparavant. »
(2) « Je suis fière d’avoir mis sur pied le Service de l’environnement, le CCE, et d’avoir été la première conseillère à travailler sur des dossiers de la sorte à la Ville. Aujourd’hui, ce qui me tient beaucoup à cœur, c’est
tout le travail que l’on fait avec le CCE pour produire des plans d’action dans plusieurs domaines, entre autres le Plan de conservation. »
Selon les données recueillies par l’Union interparlementaire, en date du 31 mars dernier, les femmes représentent en moyenne 19,6 % des sièges dans le monde, toutes chambres confondues. Sur les 189 pays sondés, le Canada est à égalité avec l’Australie avec une note de 24,70 % (76 sièges sur 308), ce qui le place au 40e rang mondial sur 143. Il y a dix ans, le Canada était au 30e rang (sur 179 pays) avec 20,6 % des sièges occupés par des femmes.
Plus près de nous, le Réseau des élues municipales de la Montérégie Est dénombre 195 femmes occupant un poste en politique sur le territoire de la CRÉ Montérégie Est. Parmi celles-ci, 65 sont officiellement membres du RÉMME. « Les femmes ne voient pas les problèmes et les solutions de la même façon que les hommes. Au Réseau, on pense qu’il est important que les conseils municipaux soient paritaires pour offrir une meilleure représentativité de la communauté, de souligner Lucie Bisson, présidente du RÉMME. De mémoire, il y aurait encore une dizaine de conseils en Montérégie Est où aucune femme ne siège. »