Les citoyens grondent encore, Saint-Bruno avance toujours

Projet de La Futaie

Le projet de La Futaie a une fois de plus retenu toute l’attention lors de la séance du conseil municipal de Saint-Bruno, la semaine dernière. Quelques citoyens présents se sont adressés au maire Claude Benjamin afin de réitérer leurs demandes de mettre fin aux démarches du projet ou de mettre celui-ci sur la glace en attendant de nouvelles études; ce qui, comme le répète le maire depuis plusieurs mois, ne fait pas partie du plan de match de la Ville.

François Parenteau, analyste financier, s’est adressé au conseil pour lui réclamer de faire preuve d’imagination et d’audace en refusant le projet afin de démontrer qu’à Saint-Bruno-de-Montarville, l’on fait du développement responsable à long terme. « La Forêt des Hirondelles représente un huitième de un pour cent du territoire. Je comprends le désir de votre administration d’augmenter ses revenus par le développement de son territoire, mais qu’est-ce qui vous motive à soutenir un projet immobilier sur un des plus beaux sites de Saint-Bruno, à l’encontre de la volonté de vos citoyens, pour des retombées de taxes qui seront minimes lorsqu’on les compare à votre budget d’exploitation total? », de questionner le président de la firme de gestion de portefeuilles Olos Capital, pour qui adhérer à ce projet serait un « suicide politique ».

Pour sa part, le maire est toujours convaincu « que ce projet peut se réaliser parce qu’il respecte un certain nombre de conditions, en plus de celles qui s’ajouteront dans le règlement du PIIA (URB-PIIA2099-001) ». L’administration Benjamin pense que le projet apportera certains revenus qui seront nécessaires pour continuer d’offrir des services à la population, mais ne fera jamais la démonstration que sans lui, elle sera incapable de continuer d’offrir ces services.

Catherine Mondor, porte-parole du Regroupement de citoyens pour la sauvegarde de la Forêt des Hirondelles, a demandé au maire de tenir un référendum sur le bien-fondé du projet ou, du moins, de faire une pétition pour représenter hors de tout doute l’opinion réelle de la population. « Si vous êtes certain de ce que vous avancez, que la population montarvilloise vous soutient, à ce moment-là, vous n’avez rien à craindre à faire un référendum. »

Consultation publique

Lors de la réunion du conseil municipal, ce dernier a adopté sous division le projet de règlement URB-PIIA2099-001, lequel détaille les critères et les objectifs que devra respecter le projet de La Futaie. Comme dans toute procédure de PIIA, la population est invitée à s’exprimer en séance de consultation publique. Celle-ci aura lieu le mercredi 12 octobre, dès 17 h, à la salle du conseil (1585, rue Montarville). Ceux qui le souhaitent pourront déposer un mémoire. Le document est disponible sur le site Internet de la Ville sous l’onglet « Échos de la mairie ».

La conseillère membre du comité consultation d’urbanisme (CCU), Madeleine Constantineau Juhos, présidera la séance publique. Selon ce qui ressortira des échanges avec les citoyens, M. Benjamin stipule qu’« il peut arriver que [la Ville] apporte des amendements au règlement, mais que ça ne remettra pas en question la réalisation ou non du projet. [La Ville] veut entendre les citoyens sur les conditions qu’elle mentionne dans le règlement, si elles sont valables à leurs yeux ou s’ils en ont d’autres à proposer. »

Pour la conseillère de l’opposition, Michèle Archambault, la Ville agit de façon prématurée en accordant au promoteur le cadre réglementaire requis pour la mise en chantier de son projet, « considérant le fait que la pertinence du projet, sa rentabilité, les impacts environnementaux qui vont en découler et l’acceptabilité sociale de ce dernier sont encore fortement décriés dans la communauté montarvilloise ». Avec l’adoption de ce règlement, il sera beaucoup plus difficile, selon Mme Archambault, de revenir en arrière. « Si la Ville venait à se rétracter, le promoteur pourrait alors sortir sa carte de son jeu », d’indiquer la conseillère.