Élus et fonctionnaires rappelés à l’ordre
Trop de familiarité à l’hôtel de ville
Les élus et les fonctionnaires de Saint-Bruno ont reçu le mois dernier une note leur imposant « certaines directives » à la suite de comportements jugés trop familiers entre certains d’entre eux. Le tout se veut un rappel à l’ordre « afin d’éviter tout inconfort, ambiguïté et mauvaise interprétation » devant des agissements qui laissaient percevoir « certains malaises ».
Dorénavant, « il y a eu lieu de cesser toute familiarité à l’intérieur de l’organisation, le vouvoiement est de mise entre les employés et les élus; (ces derniers) ont tous un devoir de réserve, il est donc demandé de s’abstenir d’assister aux activités organisées par les différents groupes d’employés », peut-on lire sur la note de service, cosignée par le maire, Martin Murray, et la directrice générale, Hélène Hamelin.
Pour M. Murray, cette note se voulait un simple rappel à l’ordre concernant la proximité qu’il y a entre certains élus et des membres de la direction. « L’hôtel de ville n’est pas, selon moi, la place pour de la familiarité, explique-t-il. Si les gens veulent se tutoyer, ils peuvent le faire en dehors de leurs fonctions. Demander de respecter le vouvoiement permet de créer une distance entre les élus et les fonctionnaires et de couper les relations interpersonnelles. »
Selon ce qui a été rapporté au maire, des employés de la Ville se sentaient également mal à l’aise de la présence inattendue et inappropriée d’élus dans l’hôtel de ville. De là, il a été précisé qu’« il est interdit de circuler dans les bâtiments de la Ville sauf pour se rendre à un rendez-vous, il y aura donc lieu d’attendre à l’accueil que votre présence (les élus) soit annoncée. Cette interdiction est valable également durant les séances du conseil : les objets personnels peuvent être déposés dans la salle du caucus. »
Question de respecter la hiérarchie administrative, les élus qui souhaitent obtenir des informations sur des dossiers doivent maintenant placer toutes demandes à la direction générale « qui verra à assurer le suivi nécessaire auprès des directions concernées; exception faite pour les porteurs de dossiers relatifs aux comités où ils siègent ».
Une attaque, selon l’opposition
Martin Murray ne le cache pas : « Le climat n’est pas encore serein entre les élus de l’opposition et les autres, ce qui crée une drôle de dynamique à l’interne. »
Pour l’opposition, cette note de service est perçue comme une attaque directe. « Ça nous a beaucoup surpris de recevoir cette note. Personnellement, je ne vois pas de quel type de familiarité il est question, exprime Thérèse Hudon, conseillère du district 1. La note est arrivée sans qu’on en discute en caucus. Et quand on a posé des questions, on a compris que les élus du Parti montarvillois étaient au courant avant la distribution de celle-ci. Pour nous, c’est une façon détournée de nous mettre à l’écart de la gestion des dossiers. »
Mme Hudon précise qu’avant même d’être élue, elle connaissait déjà plusieurs personnes de l’administration pour les avoir croisées lors d’événements. « Donc, oui je connais personnellement des gens. Mais je n’ai jamais pensé que demander des nouvelles de la santé ou de la famille de quelqu’un créait des malaises… une fois élue. »